7 faits que vous ne connaissiez pas sur les envois de fonds des migrants

En Haïti, les envois de fonds des migrants sont communément appelés « transferts de la diaspora ». Peu importe leur appellation, ces contributions souvent petites – mais avec un impact majeur sur le développement durable – détiennent un réel pouvoir transformateur. Au moment de présenter ces 7 faits que vous ignoriez sans doute sur l’argent qu’envoient les travailleurs migrants dans le monde à leurs proches, sachez qu’Haïti a reçu environ 20 milliards de dollars de transferts de la diaspora sur la dernière décennie soit le quintuple par rapport à la précédente (2000-2009) où ils n’avaient atteint que 4,6 milliards de dollars.
1. Environ une personne sur neuf dans le monde est soutenue par envois des fonds
Un milliard de personnes environ dans le monde – soit une personne sur sept – sont impliquées dans les envois de fonds, que ce soit en les envoyant ou en les recevant. 800 millions de personnes environ dans le monde – soit une personne sur neuf – sont bénéficiaires de ces flux d’argent envoyés par les membres de leur famille ayant émigré pour trouver du travail.
2. Les envois de fonds des migrants ne représentent que 15% de ce qu’ils gagnent
En moyenne, les travailleurs migrants envoient entre 200 et 300 dollars américains chez eux tous les deux mois. Contrairement à la croyance populaire, cela ne représente que 15% de ce qu’ils gagnent : les autres 85% restent dans les pays où ils gagnent réellement de l’argent, et est réinséré dans l’économie locale ou épargné.
3. Les envois de fonds coûtent chers
Ces transferts d’argent internationaux ont tendance à être coûteux : en moyenne, à l’échelle mondiale, les conversions de devises et les frais s’élèvent à 7% du total des montants envoyés. Pour s’assurer que les fonds peuvent être utilisés à de meilleures fins, les pays visent, à travers l’Objectif de développement durable (ODD) 10.C, à « réduire à moins de 3% les coûts de transaction des envois de fonds des migrants et éliminer les couloirs d’envoi de fonds dont les coûts cent d’ici 2030 ».
4. L’argent reçu est essentiel pour aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté
Bien que l’argent envoyé ne représente que 15% de l’argent gagné par les migrants dans les pays d’accueil, il représente souvent une part importante du revenu total d’un ménage dans les pays d’origine (environ 60% du revenu familial) et, à ce titre, représente une bouée de sauvetage pour des millions de familles. On estime que les trois quarts des envois de fonds sont utilisés pour couvrir des besoins essentiels : nourriture, frais médicaux, de scolarité ou de logement. De plus, en période de crise, les travailleurs migrants ont tendance à envoyer plus d’argent chez eux pour couvrir les pertes de récoltes ou les urgences familiales.
5. Les envois de fonds peuvent contribuer à atteindre au moins sept des 17 ODD
Lorsque les migrants envoient de l’argent chez eux, ils contribuent à plusieurs des objectifs fixés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. En particulier : ODD 1, Pas de pauvreté ; ODD 2, Faim zéro ; ODD 3, bonne santé et bien-être ; ODD 4, Éducation de qualité ; ODD 6, Eau propre et assainissement ; ODD 8, Travail décent et croissance économique ; et ODD 10, Réduction des inégalités.
6. La moitié de l’argent envoyé va directement aux zones rurales, où vivent les plus pauvres du monde
Environ la moitié des envois de fonds dans le monde sont destinés aux zones rurales, où vivent les trois quarts des pauvres et des personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde. On estime qu’à l’échelle mondiale, les flux cumulés vers les zones rurales au cours des cinq prochaines années atteindront 1 billion de dollars.
7. Ils sont trois fois plus importants que l’aide internationale
Les envois de fonds sont une source privée de capitaux qui représente plus de trois fois le montant de l’aide publique au développement (APD) et de l’investissement direct étranger (IDE) réunis. En 2018, plus de 200 millions de travailleurs migrants ont renvoyé 689 milliards de dollars chez eux vers des pays dépendants des envois de fonds, dont 529 milliards de dollars sont allés aux pays en développement.
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