Le projet MAIS soutient la mécanisation de la filière céréalière dans le Sud d’Haïti
Cette initiative démontre une bonne gouvernance dans la gestion des ressources pour les producteurs du sud, en mettant l’accent sur une gouvernance participative dans l’acquisition, la mise en fonctionnement et l’utilisation collective de machines agricoles.
Le département du sud, représente l’une des principales régions de production et de transformation céréalière en Haïti, où la culture du maïs est une source essentielle de revenus pour de nombreuses-eux cultivatrices-eurs locaux. Cependant, ces agriculteurs font face à des défis multiples tels que les variations climatiques, le manque de main d’œuvre et de ressources financières qui entravent leurs cycles de récoltes.
C’est ici qu’intervient le projet MAIS, financé par Affaires Mondiales Canada et administré par Papy- rus SA, dont l’objectif principal est d’apporter des solutions concrètes aux différents problèmes auxquels font face les agriculteurs de cette filière. Pour ce faire, l’Organisation Réhabilitation de l’Environnement (ORE) qui intervient dans les productions de semences, d’arbres fruitiers, maraîchère, agro sylviculture, laitière et de grains pour la consommation humaine, a bénéficié d’un séchoir mobile et d’une charrette. Des équipements essentiels dans le processus post-récolte.
Le service de séchage des grains constitue l’une des priorités du projet. Cette initiative vise à réduire les pertes post-récoltes ainsi que les risques de contaminations par l’aflatoxine, toxines produites par des moisissures attaquant particulièrement le maïs, le riz, l’arachide etc… Le projet MAIS a financé en 2022, l’équipement des laboratoires de l’Université Notre Dame d’Haïti (UNDH) en matériels permettant une meilleure détection de l’aflatoxine pour aider également à sa réduction.
Le financement offert par affaires Mondiales Canada permet au projet MAIS de proposer, entre autres, des solutions plus durables aux méthodes traditionnelles de séchage à l’air libre qui exposent les céréales à des risques de contamination.
Plus de 2000 productrices-eurs dans la plaine des Cayes bénéficient désormais des services de séchage rapide du maïs et du haricot, plus près de leurs zones de plantation.
“Avant cette intervention, un producteur devait attendre trois à cinq jours pour sécher une tonne de maïs au soleil. Avec ces nouveaux équipements, jusqu’à 30 tonnes de maïs et de haricots peuvent être séchées pendant 24 heures, augmentant ainsi la durée de conservation et réduisant les risques de contamination.”, explique l’agronome Eliassaint Magloire, responsable de l’organisation ORE.
Amélioration des conditions de travail pour les femmes rurales
Une fois les grains séchés, les productrices et producteurs peuvent profiter du service de stockage sécurisé offert par ORE à un coût abordable, ou de vendre leurs produits à l’organisation selon des contrats préétablis. Cet ensemble contribue à une avancée majeure dans la réduction de la pénibilité et du temps de travail, particulièrement pour les femmes qui jonglent entre les labeurs des plantations et les responsabilités ménagères quotidiennes.
Ilmeuse Lexis, une agricultrice vivant dans la localité de Chantilly, dans la commune de Camp-Perrin, représente l’impact positif de cette initiative.
«Auparavant, l’accès aux outils mécaniques m’était coûteux et difficile. Les tâches agricoles exigeaient un effort physique considérable et avaient un impact négatif sur ma production. Entre le désherbage, l’arrosage et la récolte, la tâche la plus difficile était le séchage de maïs. Le séchoir mobile qui se déplace dans la localité est un grand soulagement. De plus, je n’ai plus besoin de me rendre au marché pour vendre mes produits, je peux les vendre directement à ORE. », partage Ilmeuse
En tant que membre des Champs Écoles Paysans, mis en place par le projet, Ilmeuse, joue un rôle vital dans la diffusion des connaissances et des nouvelles pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Ces techniques lui ont permis de réduire les effets nuisibles des insectes sur ses plantations et d’améliorer les rendements de son jardin.
D’autres entreprises agricoles locales, soutenues par le projet MAIS, comme Gerly distribution, Kiskeya Production Import & Export et ROJETAT, offrent aussi des services de mécanisation et disposent d’une variété d’équipements mécaniques, mis à leur disposition par le projet MAIS, couvrant toutes les étapes de la production, de la préparation des sols à la transformation du maïs, contribuant ainsi à l’amélioration globale de la filière céréalière dans la région.
Cette initiative a été rendue possible grâce à une subvention compétitive du projet MAIS pour l’acquisition des équipements ainsi que de sa mise en œuvre à travers une gouvernance participative avec l’accompagnement de Papyrus S.A.
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