Développement durable

Lacs collinaires pour contrer sécheresse et famine en Haïti

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Haïti, territoire montagneux de la Caraïbe de 27 750 km2 de superficie, reçoit environ 1,200 mm de pluie par an. Du fait de l’absence ou le manque d’infrastructures adéquates, une grande partie de ces eaux ruissellent jusque vers la mer. Un gâchis pour un pays où l’insécurité alimentaire touche déjà 4,35 millions de personnes, soit 44 % de la population d’Haïti, selon les données (août 2023) du Programme alimentaire mondial (PAM) favorisent la croissance des forêts, qui à leur tour aident à protéger le sol de l’érosion et à atténuer les effets des changements climatiques. Les eaux de pluies contribuent à la régulation du climat, en atténuant les effets des sécheresses et des inondations. En revanche, les précipitations peuvent également avoir des effets négatifs en provoquant des inondations et des glissements de terrain. Cependant, les avantages des précipitations l’emportent largement sur les inconvénients si tout est bien conçu.

Les précipitations annuelles moyennes sont de l’ordre de 1200 mm pour Haïti, 1500 mm pour Cuba et de 1400 mm pour la République dominicaine. La ressource existe dans les trois pays sans grande disparité. Pourtant, en considérant le relief, la couverture végétale et surtout la gestion et la construction d’infrastructures adéquates, les résultats diffèrent d’un pays à un autre. Ces propos de l’ingénieur et hydrogéologue Lionel Rabel, invité de Kesner Pharel au Rendezvous économique pour débattre du thème « nécessité d’une politique de l’eau en Haïti pour anticiper d’autres crises plus graves avec la République dominicaine », renvoient tout simplement au savoirfaire, aux technologies et aux décisions stratégiques au plus niveau de l’État.

Le lac collinaire appelé aussi retenue collinaire, lac artificiel, plan/pièce d’eau, réservoir, petit barrage, etc. est en réalité une digue en terre construite perpendiculairement au sens de l’écoulement de l’eau dans une vallée ayant des caractéristiques appropriées. Il comprend notamment un évacuateur de crue appelé aussi déversoir ou exutoire, comme son nom l’indique pour éviter le trop-plein.

Les lacs collinaires sont des ouvrages importants pour la conservation de l’eau et des sols ainsi que des réservoirs d’eau de surface à usages multiples, selon le frère Franklin Armand, fondateur de la congrégation des Petits frères et des Petites sœurs de l’incarnation qui œuvre dans le développement des lacs collinaires en Haïti.

Selon le supérieur des Petits frères et des Petites sœurs de l’Incarnation, la construction des dits lacs devrait  faire  l’objet  d’une  composante  majeure d’un plan d’aménagement du territoire dans le cadre d’un système intégré de gestion de l’eau pour être durable. Ainsi, ils peuvent ainsi contribuer adéquatement à résoudre les problèmes relatifs à la gestion de l’eau, l’environnement, la sécurité alimentaire, la santé, la création d’emplois et de richesse.

Le coût de construction d’un lac collinaire varie en fonction de sa taille et de sa localisation. Les petites communautés rurales ne seront pas en mesure d’en construire sans l’accompagnement financier de l’État ou d’autres acteurs internes ou externes. Le pays est encore loin d’atteindre l’objectif du PNLC de construire 10 000 lacs collinaires d’ici 2030.

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