Économie

Le défi de transformer les villes côtières de la péninsule du Sud

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Beaucoup de villes, particulièrement dans la péninsule du Sud, ont un potentiel économique. De l’avis de Jocelin Villier, actuel Directeur général de l’Autorité Portuaire Nationale (APN), il existe plusieurs éléments que l’on pourrait mettre en valeur pour développer ces villes tout en cherchant d’autres alternatives pour améliorer la capacité de financement de services aux communautés et créer des cadres propices au développement socio-économique.

Intervenant au troisième Sommet régional de la Finance, le Directeur général Villier en a profité pour passer en revue le paysage portuaire de la péninsule du Sud. «La ville de Jérémie, de son point de vue, pourrait avoir un port de pêche en haute mer et de marchandises. Pestel pourrait avoir un port de plaisance. Anse-à-Macons, Pointe Sable et Boucan pourraient être des ports de passagers et de marchandises. Anse d’Hainault, Dame Marie et Corail pourraient avoir des ports de pêches. Petite Rivière de Nippes, Baradères et Grand Boucan pourraient avoir des ports de passagers et de marchandises. Aquin, Saint Jean du Sud et Port Salut pourraient avoir des ports de marina. Ile-à-Vache pourrait avoir un port touristique et de passagers. La ville des Cayes pourrait avoir un port de relocalisation et Saint-Louis du Sud pourrait avoir un port de trafic international.» Si les citoyens s’unissent avec les autorités locales pour découvrir les opportunités qu’offrent les villes, a poursuivi Jocelin Villier, ils pourront développer

les villes portuaires. Ces dernières pourront offrir des avantages comme une logistique plus respectueuse de l’environnement, une attraction des investissements pour l’impulsion de l’économie de la ville et aussi une contribution au développement économique de la ville.

L’Autorité Portuaire Nationale (APN) ne reste pas insensible au concept de villes portuaires qui est en plein développement dans le monde. « Nous avons déjà commencé à développer des rapports entre les villes et les ports. Il faut souligner que le fait qu’il y ait un port dans une ville ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’une ville portuaire. Il faut qu’il y ait une relation entre les citoyens, la municipalité et la ville pour faire de cette dernière une ville portuaire», a tenu à préciser le numéro un de l’APN.

Les ports d’Haïti ont un poids important et constituent un secteur vital dans l’économie nationale. des recettes douanières proviennent des activités portuaires et 65% des recettes fiscales proviennent des recettes douanières. Et à travers le monde, 90% des échanges d’outre-mer sont assurés par les ports maritimes. Ils occupent une forte place dans l’économie d’une nation ou d’une région tant pour ce qui est de l’approvisionnement des biens dont la production nationale est insuffisante que pour les exportations nécessaires au développement de son économie. Ce sont des lieux privilégiés de services complémentaires et représente le point d’entrée ou de sortie reliant les corridors de transport au reste du monde. Ils représentent un facteur ou un élément vital de la chaine logistique et un centre naturel pour le développement régional.

À travers la politique portuaire, a indiqué M. Villier, l’Etat s’assure que les ports répondent à des exigences économiques et politiques, offrent des services aux partenaires économiques nationaux et internationaux et aux acteurs du transport, contribuent aux objectifs politiques nationaux dans le sens de valoriser les avantages comparatifs, favoriser le développement en contribuant aux équilibres régionaux  et  soutenir  les  dynamiques  économiques.

Les ports maritimes d’Haïti ne devraient pas être seulement de simples lieux de transit et d’échanges qui servent à la réception et à l’expédition de marchandises, mais il faut les considérer dans le cadre d’une politique de décentralisation et de déconcentration. Supports aux pôles de développement local et régional, ils doivent jouer le rôle de levier de développement économique et de vecteur de croissance. Le développement du réseau portuaire à l’échelle nationale doit intégrer le concept plus général de réseau maillé en synergie avec tous les autres réseaux de transport (routier, aéroportuaire et pourquoi pas ferroviaire à l’avenir) afin de participer pleinement au développement socio-économique du pays.

Les villes côtières de la péninsule du Sud transformées en villes portuaires, du fait de leur position géographique et les caractéristiques nautiques de leur baie, disposent de certains facteurs clés pour attirer un volume non négligeable de trafic. « Toutefois, des actions doivent être entreprises sans délai en vue de moderniser les infrastructures portuaires, d’inciter les investissements par le modèle de partenariat public/privé et de mettre en place un cadre réglementaire pour l’exercice des activités d’exploitation et la clarification des rôles et responsabilités des acteurs », alerté Jocelin Villier.

DevHaiti

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DevHaïti, magazine bimensuel consacré au développement économique, est produit par l’Association Haïtienne de Journalistes Économiques pour le Développement Durable (AHJEDD), et le Group Croissance. Le magazine traite essentiellement des objectifs de développement durable (ODD) et de l’agenda 2030.

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