Les économies des Caraïbes sur une croissance de 8,6% en 2024
La majorité des économies des Caraïbes sont en train de rebondir à l’exception de celle de la République d’Haïti qui devrait enregistrer une croissance molle de 0,7% en 2024, à en croire le directeur économique de la Banque de développement des Caraïbes (CDB), M. Ian Durant.
S’exprimant lors de la conférence de presse annuelle de la Banque le 20 février 2024, l’économiste en chef de l’institution financière régionale a déclaré que la CDB prévoit un taux de croissance moyen de 8,6% pour ses 19 pays membres emprunteurs en 2024, en grande partie attribuable à l’augmentation de la production pétrolière en Guyane et à l’expansion continue de l’industrie du tourisme. En excluant la Guyane, cette projection de croissance tombe à 2,3%, une modération par rapport à la croissance estimée de 2,5% en 2023, qui s’aligne sur les tendances plus larges de ralentissement de croissance mondiale inférieure à la moyenne et de normalisation en cours des conditions économiques dans les Caraïbes.
Au cours de sa présentation axée sur «Les conditions actuelles et futures de la prospérité», M. Durant a souligné la performance plutôt favorable des 19 membres emprunteurs de la Banque en 2023. Cependant, il a également indiqué qu’Haïti restait l’exception à la tendance actuelle en raison de l’instabilité continue et une inflation élevée auxquelles le pays continue de faire face depuis plusieurs années.
Le directeur économique prévoit également que la trajectoire positive de 18 des 19 clients de la Banque devrait se poursuivre en 2024. «Bien qu’elles aient dû composer avec cet environnement extérieur difficile, les économies des Caraïbes ont continué de rebondir après le choc du COVID-19, avec un taux de croissance moyen de 6,7% en 2023.» Le tourisme est resté un moteur clé de la performance économique régionale, avec des économies exportatrices de services connaissant une croissance moyenne de 2,4 %. «Ces économies ont bénéficié d’une demande robuste de la part des principaux marchés sources et à la fin de 2023, 11 pays avaient dépassé les niveaux de production d’avant la pandémie.»
Bien qu’optimistes, les projections sont sensibles à divers risques, notamment une croissance mondiale atone, une inflation élevée et persistante, les défis liés au changement climatique et aux catastrophes naturelles, qui peuvent tous miner les performances économiques. Tout en citant cette trajectoire positive et l’engagement de l’institution financière régionale à fournir davantage de ressources pour permettre une plus grande résilience, il a également identifié certaines conditions nécessaires pour parvenir à une prospérité résiliente dans la région.
Les exigences comprenaient des infrastructures sociales et économiques adéquates et résilientes au climat, améliorant les cadres institutionnels dans lesquels les entreprises opèrent, notamment grâce à la numérisation et à l’adoption de l’intelligence artificielle. L’économiste a également recommandé d’élargir la base de ressources humaines et de réduire les écarts de compétences, permettant ainsi une plus grande énergie durable pour renforcer la sécurité énergétique et réduire les coûts énergétiques. En outre, il a souligné l’amélioration de la qualité de la logistique pour faciliter le commerce intrarégional, ce qui peut développer les chaînes de valeur régionales, réduire la dépendance aux importations et améliorer la sécurité alimentaire.
M. Durant a en outre informé les gouvernements qu’«à l’heure actuelle, l’objectif de la politique budgétaire est de trouver le juste équilibre entre assurer la viabilité budgétaire et faciliter la croissance et le développement. Réaliser les investissements nécessaires à la poursuite d’une prospérité résiliente nécessitera un meilleur accès à un financement adéquat et abordable, afin de ne pas compromettre les efforts de viabilité de la dette.
Il a ajouté: «Pour augmenter la production potentielle et renforcer la résilience économique à moyen et long terme, il faudra réduire la forte concentration des exportations en augmentant la compétitivité grâce à une productivité accrue et à une baisse des coûts de production.»

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