Économie

Pour l’amélioration du crédit dans le milieu populaire

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Le directeur exécutif du Conseil national de financement populaire (Konsèy Nasyonal Finansman Popilè-KNFP), Lionel Fleuristin, a réagi sur les différents aspects du système de crédit dans le milieu populaire, tout en appelant à améliorer ce système sous la surveillance des autorités étatiques.

Lors d’une interview exclusive accordée à notre rédaction, M. Lionel Fleuristin s’est montré très préoccupé par rapport aux différents problèmes auxquels est confronté ce secteur, en donnant des détails concernant son mode de fonctionnement. Le système de crédit dans le milieu populaire a plusieurs facettes: une première consiste dans la façon dont les gens s’organisent pour avoir accès au service de crédit ; les différents services de prêts qu’ils établissent entre eux pour mieux fonctionner et d’autres formes de crédit mises en place par les grands commerçants pour faciliter aux petits détaillants de gérer leur commerce.

Selon le responsable du KNFP, dans le milieu populaire, il existe aussi des fournisseurs individuels, dont des maisons d’affaires, microcrédits et caisses populaires. Il a expliqué que chacun de ces fournisseurs dispose de ses propres obligations, par exemple dans les microcrédits les responsables procèdent à une vérification de certaines informations sur la personne voulant effectuer le prêt. Le mutuel lui-même se fait sur la base de confiance mais généralement les formalités sont toujours très simples.

«C’est toujours plus compliqué en ce qui concerne les institutions formelles», a-t-il déclaré.

La majorité des personnes faisant partie de ces activités sont celles qui n’ont pas un emploi, pouvant créer une activité génératrice de revenu qui puisse leur permettre de trouver les moyens nécessaires pour la survie de leur famille. En termes de retour sur l’économie, il n’y a pas d’impact majeur parce que c’est un secteur qui est faiblement connecté à la production locale. Ce sont des personnes très vulnérables frappées par l’insécurité, l’incendie de marchés et l’ensemble des charges sociales.

«Dans un pays moins avancé comme Haïti, le système s’adapte à la situation du pays. Dans ce genre de pays, généralement le taux d’inflation et le taux d’intérêt sont souvent très élevés, cependant les pays développés maîtrisent plus ou moins leur taux d’inflation. Dans ces États, le taux d’inflation est parfois de 3 à 5% par année, alors qu’en Haïti le taux est de 24% ou plus par année. Au niveau de ces taux, il existe d’énormes écarts», a-t-il expliqué.

«Je pense qu’on devrait travailler pour améliorer le système de crédit afin d’éviter des abus aux personnes mal informées des normes. La Banque de la République d’Haïti (BRH) aussi droit prendre ses responsabilités comme organisme qui contrôle l’épargne des gens. L’État également doit s’impliquer dans cette démarche pour éviter certains cas de vol. Ce système doit être régularisé afin que les institutions de microfinance et de microcrédit  puissent alléger les conditions, de façon que les personnes puissent trouver des services plus abordables et plus adaptés à leurs activités», a-t-il poursuivi.

Il est à noter que le Conseil national de financement populaire est une association haïtienne reconnue d’utilité publique, constituée par un réseau d’institutions qui soutient le monde rural en Haïti. Il est fondé par le COD-EMH, le KOFIP et le GRAIFSI. Il regroupe actuellement huit institutions qui sont : Kolektif Finansman Popilè (KOFIP), Fonds Haïtien d’Aide à la Femme (FHAF), Fonds International de Développement Économique et Social (FIDES), Fédération des Organisations du Bas Nord-Ouest (FOBNO), Réseau des organisations de développement des Palmes (RODEP), Réseau de sauvegarde de la forêt des pins (RDFP), Platefòm inite òganizasyon Dezam (PLAIOD) et FLM comme membre observateur.

DevHaiti

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