Que cache le sous-sol d’Haïti ?
Généralement quand on parle du sous-sol haïtien, on se réfère fort souvent à une caverne d’Alibaba ou abondent des gisements de pierres et de métaux précieux, des minerais de toutes sortes, des ressources énergétiques à profusion, etc. Les histoires de la colonisation espagnole et française de St-Domingue et de l’occupation américaine ont, en quelque sorte, conforté ces croyances qui ont traversé le temps. Fort de cette situation et dans le souci de doter le pays de références géologiques fiables que le Bureau des Mines et de l’Energie (BME) a élaboré en 2018 un document intitulé «Notice explicative de la Carte du potentiel minier et énergétique d’Haïti». Cet article, que nous vous proposons, traite du contenu de ce document.
Face aux évaluations non fondées et irrationnelles des ressources du sous-sol d’Haïti, la ‘’Notice explicative de la Carte du potentiel minier et énergétique d’Haïti’’ est la preuve évidente qu’Haïti détient réellement un potentiel minier et énergétique non négligeable mais peu connu, peu exploité et peu utilisé.
Cela explique le fait que le pays ne dispose pas des moyens d’exploitation adéquate de ces mines.
L’information, la participation et la transparence devront jouer un rôle de premier plan dans ce processus d’appropriation des ressources nationales par les citoyens haïtiens. C’est à cette fin que ce document a été conçu, selon les responsables du BME. Car, « La connaissance de ce potentiel prometteur va désormais permettre aux dirigeants haïtiens d’adopter une stratégie de développement visant à faire du secteur minier un catalyseur susceptible d’impulser le développement socio-économique du pays et d’amorcer positivement le virage vers l’industrialisation », avait souligné le ministre des TPTC, Fritz Caillot lors de la cérémonie de présentation du document du BME.
Le potentiel minier et énergétique haïtien est classé en ressources métalliques, non métalliques, énergétiques et thermales, éparpillées un peu partout sur les 27 500 km carrés de superficie du pays selon les informations de la Note explicative. Les ressources pour lesquelles les masses minérales ont été évaluées et sont susceptibles d’être exploitées sont appelées Gisements, tandis que celles pour lesquelles des traces ont été observées et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation technico-éco- nomique sont dénommées Indices.
Ressources métalliques et leur position géographique
Parmi les ressources métalliques répertoriées dans le sous-sol haïtien, la Note explicative mentionne l’or, le cuivre, l’aluminium, l’argent, le nickel, l’iridium.
A propos de l’Or

A date, l’or est retrouvé uniquement dans le Massif du Nord d’Haïti. Exploité dans le passee par les Indiens et par les Espagnols, aujourd’hui, l’exploita- tion artisanale de l’or alluvionnaire (orpaillage), dans les ravines et rivières, les terrasses et glacis du Nord-Est, notamment à Vallières, Mont Organisé, Carice, Bois de Laurence, Grande Savane, Acul des Pins, Grand Bassin, Capotille, etc. est pratiquée par les paysans des régions concernées.
Parmi les potentialités métalliques mises en évidence dans le Massif du Nord, la Note explicative du BME énumère les 3 gîtes polymétalliques les plus importants, à savoir : le gisement auro-argentifère de Grand Bois situé à 3 km au Sud-Est de Camp-Coq et à 11km au Sud de Limbé dans le département du Nord. Il occupe une superficie de 10 ha et ses réserves sont estimées à 4.73 millions de tonnes de minerai titrant 2.23 grammes d’or par tonne et 14.9 grammes d’argent par tonne, soit l’équivalent de 340 mille onces d’or (1 once (oz) = 31.103g). Le 2e gisement est celui de Morne Bossa situé à environ 12 km au Sud-Est du Cap-Haïtien, à proximité du hameau de Cadouche, dans la commune de Quartier Morin, département du Nord. Il s’étend sur une superficie de 2.5 ha et les réserves sont évaluées à 2.2 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 1.84 gramme d’or par tonne et 15 grammes d’argent par tonne de minerai, ce qui représente environ 135 mille onces d’or.
Le 3e est le gisement d’or de Faille B situé à une dizaine de km au Sud-Est de Trou du Nord, dans le département du Nord-Est. La zone minéralisée s’étend sur environ 6 km2, les réserves sont estimées à environ 1.1 million de tonnes à 2.4 grammes d’or par tonne soit l’équivalent de 85 mille onces d’or.
En outre, la Note a signalé la présence d’indices d’or en place à Grande Savane, Bois de Laurence, La Miel et Mont Organisé, dans le Département du Nord-Est.
Le Cuivre
Le cuivre haïtien a été exploité entre 1964 et 1971 par la compagnie minière SEDREN à Mémé (région de Terre Neuve), près des Gonaïves. Il s’agit donc d’une substance bien connue en Haïti. Le gisement de Mémé est situé à 16 km au Nord-Ouest des Gonaïves et à 6 km au Sud de Terre Neuve, dans la localité de Mémé, département de l’Artibonite. Les réserves du gisement ont été estimées par la SEDREN dans les années 60 à 3.5 millions de tonnes avec une teneur de 2% de cuivre. Après l’exploitation de 1.5 million de tonnes par la SEDREN entre 1964 et 1971, il reste encore dans la mine environ 2 millions de tonnes de minerai à exploiter avec une teneur de 2 grammes d’or par tonne en plus des 2 % de cuivre. Des réserves géologiques additionnelles de 6 millions de tonnes sont signalées dans les localités de Casséus, Brésillac et Boucan Grandeur situées au Nord-Ouest de Mémé.
D’autres gisements de cuivre ont été mis en évidence dans le massif du Nord, notamment le Gisement de cuivre de Douvray situé à environ 6 km au Sud-Est de Terrier-Rouge, dans le Département du Nord-Est. Il est du type «porphyre cuprifère». D’une superficie de 0.8 km2, les réserves sont évaluées à plus de 86 millions de tonnes de minerai avec une teneur de 0.53% de cuivre. Le gisement de cuivre de Blondin situé à 1 200 m à l’Est du gisement de Douvray. Il est de même type gîtologique que celui de Douvray avec des réserves estimées à 50 millions de tonnes de minerai et une teneur de 0.5% de cuivre. Enfin, le gisement de cuivre de Vallières dans le Département du Nord-Est. Il est aussi de type “porphyre cuprifère” et occupe une superficie de 0.2 km2 avec des réserves estimées à 50 millions de tonnes de minerai et une teneur de 0.5% de cuivre.Le document du MDE souligner qu’il existe également dans les départements du Nord-Ouest (Jean Rabel/Vert de Gris, Anse à Foleur/La Mine/Colom- bo/Rivière des Barres), du Nord-Est (Grand Bassin/Dos Rada, Mont Organisé/Manman Noël), de l’Artibonite (Treuil, Terre Neuve/Fouchard, Brésillac, Boucan Grandeur), du Plateau Central (La Miel), plusieurs Indices de cuivre associés à l’or et à l’argent qui nécessiteraient des études géologiques et 10 gîtologiques systématiques en vue de calculer leurs réserves et teneurs, ainsi que leur rentabilité économique.
A propos de l’Indice de Jean Rabel, il est localisé à Vert de Gris près de la terminaison de la pointe Ouest de la presqu’île du Nord-Ouest. Il s’agit d’un gîte porphyrique à Cuivre, Molybdène, Argent et Or, lié aux intrusions acides laramiennes. D’après les récentes études de géophysique et de géochimie réalisées sur ce site, les résultats augurent de la transformation de cet Indice polymétallique en un important Gisement économiquement exploitable.
L’Aluminium
L’aluminium est présent dans les roches haïtiennes sous forme de bauxite ou latérite. Il a fait l’objet d’une exploitation minière à Paillant près de Miragôane de 1957 à 1982. Le Gisement de bauxite a été localisé sur le plateau de Rochelois, distant d’une quinzaine de km, au Sud-ouest de Miragoâne. Ce plateau est divisé en plusieurs régions : Paillant, Berquin, Pascal-Icart, Desmarets, Crescent, Sainte Croix, Chassereau, Maçon et Mussote, soit une superficie de 600 ha environ. Pendant la période d’exploitation par la Reynolds Haitian Mines (RHM), environ 14 millions de tonnes de bauxite ont été extraites avec des teneurs de silice (SiO2) comprisesentre 2 et 3 %. En dépit du fait que la RHM qui exploi- tait le site l’ait abandonné en 1982, des réserves de 2.5 millions de tonnes contenant 51.1% d’alumine et 2.93% de silice sont encore disponibles.
En se basant sur les dernières estimations des réserves résiduelles de certaines régions du plateau de Rochelois, les gîtes bauxitiques de Miragoâne ne présenteraient pas aujourd’hui un objectif minier, tant en raison de l’exiguïté des réserves que de leur contenu élevé en silice (SiO2) et modeste en alumine (Al2O3). Il est à souligner que la teneur en silice (SiO2) est une pénalité dans l’extraction de l’alumi- nium de la bauxite : plus la teneur en SiO2 est faible, mieux cela vaut. Toutefois, il serait nécessaire d’envi- sager l’exploitation de la bauxite haïtienne à des fins non métalliques utilisable dans l’industrie du ciment (fabrication des ciments alumineux). Des Indices de bauxite pour lesquels des études additionnelles devraient être réalisées existent dans plusieurs régions du pays. Leurs tonnages et teneurs sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Des Indices de bauxite sont également répertoriés à La Montagne et à Cap-Rouge dans la région de Jacmel ainsi qu’à Savane Bourrique dans la com- mune de Thiotte.
L’Argent
L’argent n’est pas identifié seul mais est présent dans les Gisements d’or d’Haïti précités (Grand Bois et Morne Bossa). Cependant, des indices ont été signalés dans les localités de Vert de Gris, à Jean-Rabel, et à Saint Michel de l’Attalaye.
Le Nickel
Quelques Indices de nickel ont été repérés dans le Nord-est d’Haïti au Morne à Cabri entre Trou-du Nord et Perches, dans la presqu’île du Sud au niveau de Kenscoff, Trouin et Les Irois.
L’Iridium
L’iridium est un métal lourd, blanc gris, allié à l’or, l’osmium et surtout au platine avec lequel on l’extrait. Il est utilisé dans les alliages à haute résis- tance et peut supporter de hautes températures. La présence de l’iridium dans certaines parties de l’écorce terrestre est justifiée aujourd’hui par une hypothèse qui fait état d’une collision d’un énorme astéroïde avec la Terre provoquant le dégagement dans l’atmosphère terrestre d’une grande quantité d’iridium et de débris constituant un écran entre la Terre et le Soleil qui aurait obscurci l’atmosphère terrestre pendant plusieurs années, entraînant ainsi l’extinction de nombreuses espèces végétales et animales dont les dinosaures. Le cratère résultant de l’impact de cette collision serait situé dans la péninsule du Yucatan situé entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Ce phénomène se serait produit il y a 65 millions d’années, ce qui constituerait la fin du Crétacé appartenant à l’ère Secondaire et le début de l’ère Tertiaire.
En Haïti, cette limite est marquée par la présence d’un dépôt argileux très mince issu de la poussière provoquée par l’impact de cet astéroïde et dont les traces se retrouvent dans la formation géologique dénommée «Formation de Beloc» située à 5 km environ au Sud de la localité de Beloc, sur la route de Jacmel. La couche limite ciblée afleure à mi-pente à environ 700 m d’altitude en dessous du niveau de la route dans la partie haute de la ravine Galette près de sa source. Il s’agit d’une couche d’épaisseur variable entre 10 et 40 cm, de couleur brun jaunâtre lorsqu’il est sec et brun vert lorsqu’il est mouillé. L’iridium présent à Beloc se retrouve sous forme de traces revêtant à date un intérêt géologique et scientifique mondial. Les traces d’iridium identifiées en Haïti n’ont pas de valeur économique du point de vue minier.
Les Ressources non métalliques et leur localisation
Selon les informations recueillies dans les Notes explicatives, les ressources non métalliques sont, de loin, les ressources minérales les plus abondantes dans le sous-sol haïtien. Ces produits sont large- ment utilisés dans la vie économique nationale, notamment dans l’industrie et le commerce des agrégats. Cependant, beaucoup reste à faire pour que le potentiel de ces substances non métalliques soit réellement mis en valeur.
Les principales ressources non métalliques d’Haïti sont le Ciment, le Calcaire, le Gypse, le Pouzzolane, le Carbonate de Calcium, Les Granulats, Le Marbre et le calcaire marbrier, les Argiles, le Sable siliceux, Le Calcaire à chaux, la Craie, le Phosphate, le Sel.
Le Ciment
Le ciment ou liant hydraulique utilisé couramment en construction est une poudre grise fine fabriquée par cuisson à haute température d’un mélange de calcaire et d’argile. Ces matières premières ont été identifiées à Fond Mombin, près de Source Matelas, et ont servi à la Société «Le Ciment d’Haïti, S.A.M.» pour produire, entre 1952 et 1992, du Ciment Port land Artificiel (CPA), utilisé sur le marché local dans la construction civile. La Société « Le Ciment d’Haïti S.A.M » fut remplacé en 2001 par «La Cimenterie Nationale, S.E.M » (CINA). En Haïti, les principaux matériaux entrant dans la fabrication du ciment sont: le calcaire, l’argile, le gypse et la pouzzolane.
Le Calcaire

Le calcaire est une roche sédimentaire très abondante en Haïti en raison du fait que la couverture géologique d’Haïti est composée à 75 % de formations sédimentaires.
Le Gypse
Le gypse est un sulfate de calcium hydraté essentiel- lement utilisé pour la fabrication du plâtre et du ciment. Les Indices connus en Haïti afleurent à Fond Parisien, en bordure du lac Azueï, à Maïssade dans la localité de Potosuel, à Saint Marc Ciment Calcaire gypse Gypse 14 sur une colline située à 300 m au Nord de l’étang Bois Neuf situé à 15 km environ au Sud de Saint Marc; les analyses réalisées sur ce matériau montrent des teneurs en gypse comprises entre 19 et 98 %. D’autres Indices ont été signalés dans la Chaîne des Matheux.
La Pouzzolane
Le Pouzzolane est constituée de cendres volcaniques utilisées comme ajout dans la fabrication du ciment hydraulique. Elles permettent de diminuer le coût du clinker (produit de la cuisson du calcaire et de l’argile) sans affecter la qualité du ciment. Il est aussi possible de produire du ciment pouzzolanique dans lequel son pourcentage est important. Un tel ciment peut être utilisé pour les travaux de maçonnerie qui ne nécessitent pas de grande résistance. Il existe deux sites en Haïti où la pouzzolane a été identifiée : Le Gisement de La Vigie localisé près de Saut-d’Eau/- Morne Madame Michel, à 15 kilomètres au Nord-Est de Cabaret ; L’Indice de Ka Elie situé à 10 kilomètres au Nord de Thomazeau avec des réserves impor- tantes non encore confirmées.
Le Carbonate de Calcium
Le carbonate de calcium (CaCO3) est utilisé dans l’industrie comme charge minérale ou couchage, dépendamment de sa pureté et de sa blancheur. Le produit d’Haïti est l’un des plus purs et des plus blancs de la Caraïbe. Il a été étudié en détail mais n’a pas encore fait l’objet d’exploitation industrielle. A noter toutefois qu’il est utilisé en petite quantité par des industries locales, notamment dans la fabrication de peinture, mais aussi malheureusement comme granulats pour la construction. Le carbonate de calcium pur peut, en dehors de la peinture, être utilisé dans la fabrication des PVC et de la pâte à papier, dans l’industrie pharmaceutique, dans la lutte contre la pollution, dans l’élevage, etc. Les Gisements de carbonate de calcium pur reconnus en Haïti sont les suivants :
Le Gisement de Calebassier/Chalon près de Miragoane possédant des réserves prouvées de plus 20 millions de tonnes à haute pureté (98% de CaCO3) et à haut degré de blancheur (92%). Le Gisement de Paillant situé à une dizaine de kilomètres au Sud de Miragoâne contenant des réserves estimées à plus 140 millions de tonnes et un taux de pureté et de blancheur égal à celui de Calebassier.
Des Indices de carbonate de calcium pur sont observés à Beloc (Jacmel), à carrefour du Dufort (Léogane) et au Morne La Pierre (Gonaïves).
Les Granulats
Les granulats ou agrégats, comprenant les sables, les graviers et les cailloux, sont utilisés dans la construction. Le marché des agrégats est extrêmement actif en Haïti. La plupart des carrières de granulats sont exploitées sur les flancs des montagnes qui sont constituées de calcaires mylonitisés, c’est à-dire broyés naturellement par des failles localisées un peu partout sur le territoire haïtien. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ces carrières sont exploitées au Morne l’Hôpital (Laboule, Désiré, etc.), Morne à cabri, Sources Puantes, Découverte, Saint Christophe, Fond Parisien, Carrefour Dufort, etc. Cependant, l’exploitation de ces carrières sont conduites de manière anarchique dans l’irrespect total des normes en vigueur, ce qui impacte négativement l’environnement.
En dehors des calcaires broyés de montagnes, les granulats et roches des rivières font l’objet égale- ment d’exploitation, particulièrement comme remblais, matériaux routiers et de fabrication de bétons à haute résistance. Ces matériaux alluvionnaires sont exploités, notamment dans la Rivière Grise, la Rivière Momance, la Ravine du Sud, la Grande Rivière du Nord, la Rivière du Limbé, etc.
Le Marbre et le calcaire marbrier

Le marbre provient d’un métamorphisme de contact dérivé d’une roche calcaire, alors que toute roche calcaire qui peut accepter un poli constitue un calcaire marbrier. Plusieurs Gisements de calcaires marbriers ont été identifiés et évalués en Haïti, particulièrement dans les Départements de l’Artibonite et du Sud où des expériences d’exploitation ont été tentées. Plusieurs Indices de calcaires marbriers non encore évalués sont observés sur l’ensemble du territoire national.
Les Argiles

Les argiles sont des matériaux utilisés traditionnelle- ment en Haïti dans l’artisanat (poterie, carreaux, etc.). Ils n’ont pas fait l’objet de beaucoup de travaux d’exploration. Les caractéristiques des argiles d’Haïti les habilitent dans la fabrication des produits en terre cuite et de grès imperméables mais elles ne conviennent pas à l’industrie de céramique à pâte fine. Plusieurs Indices d’argiles sont observables sur le territoire national. Il n’est pas exclu de retrouver en Haïti des argiles nobles de type kaolinite, utilisables dans la fabrication de céramiques
Le Sable Siliceux
En Haïti, le sable siliceux provient principalement de la décomposition de massifs de granodiorites locali- sés dans les Départements du Nord et du Nord-Est. Il s’agit de roches composées essentiellement de quartz ou silice (SiO2) (5- 15 %), feldspath (50-60%) et minéraux ferro-magnésiens. Ces minéraux sont transportés par érosion vers les embouchures de rivières et se déposent pour former des sédiments exploitables ou non.
Le Calcaire à chaux
La chaux est un produit obtenu par calcination à 900°C d’un calcaire. Les calcaires purs (95 % de CaCO3) permettent d’obtenir de la chaux grasse et les calcaires argileux contenant 15 à 20% d’argile produisent de la chaux hydraulique. Les chaux sont principalement utilisées dans la construction, les travaux publics, la métallurgie, l’industrie du Sable siliceux Calcaire à chaux 22 verre, le raffinage du sucre, le traitement des eaux et en agriculture (amendement des sols et insecticides). Les princi- paux sites qui ont fait l’objet de reconnaissance en Haïti sont localisés dans :
La zone Sud, entre Port-au-Prince et Petite Rivière de Nippes ; – La zone Est, entre Port-au-Prince et fond Parisien ; – La zone Nord, entre Port-au-Prince et Cap-Haïtien. Les sites retenus ont été les suivants: Carénage situé à 3 km au Nord-Est de carrefour Desruisseaux ; Paillant situé sur un vaste plateau au Sud-Ouest de Miragoane ;
Carrefour Reynolds – Petite Rivière de Nippes, notamment à Bezin, Ti Anse, Marbial, Madian, Dupuy et Petite Rivière de Nippes ; Ganthier situé entre Port-au-Prince et Fonds Parisien. Milot, Quar- tier Morin et Dondon localisés dans le Département du Nord. Terrier-Rouge et Fort Liberté, dans le département du Nord-est.
La Craie
Des Indices assez intéressants de calcaires crayeux sont observés à La Gonave, à Fond-des-Blancs, sur la route de Jacmel, sur la route de Paillant et à Jérémie. Ils n’ont pas encore été évalués. Ce matériau peut être utilisé pour fabriquer de la craie utilisable dans le milieu scolaire.
Le Phosphate
Dans les grottes des différents Départements d’Haïti, on trouve des dépôts de guano (accumulation d’ex- créments et de restes de chauves-souris) connus pour leur valeur fertilisante en agriculture. Les échantillons prélevés des dépôts identifiés à date, analysés en Haïti et aux Etats-Unis, Phosphate Craie montrent la richesse en azote et acide phosphorique de ces guanos. A titre de comparaison, les guanos du Chili ont des teneurs en azote comprises entre 5 et 7 % et des teneurs en acide phosphorique situées entre 15 et 22 %. D’après les études économiques réalisées à date en Haïti sur le potentiel en guano, il est recommandé de l’utiliser uniquement pour le marché local car les réserves ne seront pas suffisantes pour l’exportation.
Le Sel

Contrairement au sel gemme formé géologique- ment dans les dômes, le sel de cuisine ou chlorure de sodium est produit par évaporation de l’eau de mer dans des espaces appelés marais salants. Cette méthodologie n’est pas différente en Haïti, mais celle utilisée se fait de manière artisanale. Les princi- paux sites salicoles répertoriés en Haïti sont les suivants:
Ressources énergétiques fossiles
Les différents types de ressources énergétiques d’Haïti sont la Lignite, le Pétrole, le Sable bitumeux
Le Lignite
Le lignite haïtien est connu depuis longtemps et a fait l’objet de nombreuses études en vue de sa mise en valeur. Le gisement de lignite de Maïssade est situé à 11 kilomètres au Nord-Ouest de Maïssade et possède des réserves de 8.700.000 tonnes à 1900 kcal/kg de pouvoir calorifique. Avec ces réserves, le lignite de Maïssade peut assurer la génération de 40 mégawatts d’électricité pendant 17 ans. Cependant, les extensions du gisement ne sont pas encore bien connues et les réserves pourraient être beaucoup plus importantes.
En dehors de ce Gisement, des Indices de lignite ont été identifiés à l’Asile et à Camp-Perrin, dans la partie occidentale de la presqu’île du Sud. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces Indices dont des analyses préliminaires indiquent un pouvoir calorifique supérieur à celui de Maïssade.
Le Petrole

En Haïti, entre 1945 et 1977, 11 forages pétroliers dont 8 à terre et 3 en mer ont été réalisés dans la Plaine du Cul-de-Sac, la Plaine de l’Artibonite, le Plateau Central et l’île de la Gonâve. Les résultats obtenus relatifs à ces recherches très limitées ne permettent pas encore de confirmer ou d’infirmer la présence d’hydrocarbures en Haïti. Certains pros- pects (Indices) ont été identifiés et devront être précisés par des travaux futurs, notamment à l’île de la Gonâve, au banc de Rochelois (Miragoâne), au Plateau Central et à la Plaine du Cul-de-Sac.
Le Sable bitumineux
Un sable bitumineux (ou bitume) est un mélange de pétrole brut, de sable, d’argile minérale et d’eau. En d’autres mots, c’est un sable enrobé d’une couche d’eau sur laquelle se dépose la pellicule de bitume. Plus celle-ci est épaisse, meilleurs sont les sables bitumineux en termes de quantité de pétrole extractible. Des Indices de pélites sableuses à laminations très fines imbibées de matières bitumineuses amorphes ont été localisés à Nan Poucine et à Massanga au Pic Macaya dans le Département de la Grande-Anse.
Les Ressources Thermales
Les Ressources thermales haitiennes sont essentiellement constituées de Sources. Haïti dispose d’un potentiel sous-exploité de sources thermales. Ces sources de basse enthalpie peuvent convenir à des fins thérapeutiques. Les principales sources thermales sont les suivantes : Les Sources chaudes de Los Posos, localisées à 6 kilomètres au Sud-Est de Cerca-la-Source. Ces eaux qui contiennent une minéralisation totale de 1g/litre ont une teneur très basse en lithium, bore et strontium et présentent des températures d’émergence comprises entre 31.5oC et 42.7oC.
Les Sources puantes dans la Plaine du Cul-de-Sac sont un mélange complexe d’eaux météoriques et d’eau de mer qui, après infiltration, remontent à la surface avec des températures allant de 30oC à 40oC. Sa présence se manifeste par du soufre sous forme de H2S. Elles ont un débit 30 litres/s.
Les Eaux de Boynes situées à l’Ouest de Terre Neuve, faiblement minéralisées, 0.4 g/litre et présentant un débit de 80 litres/minutes et une température moyenne de 50oC.

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