Les irrégularités du budget 2020-2021 selon l’OSCFPH

L’Observatoire de la Société Civile sur les Finances Publiques Haïtiennes a fixé position en ce qui concerne l’élaboration du budget 2020- 2021. Dans une note publiée sur l’élaboration de ledit budget, portant la signature de son Coordonnateur, Francisco Jovin, cette structure de la société civile haïtienne a relevé des irrégularités portant sur l’échéancier tracé par la loi Haïtienne sur l’élaboration du budget et a identifié des changements de priorité adoptés par les autorités du pays.
Selon la loi de 2017 sur le processus d’élaboration et d’exécution des lois de finances, le dépôt de la loi des finances au Parlement est prévu au plus tard le 30 juin pour le prochain exercice fiscal. Mais d’après l’Observatoire, le budget 2019-2020 a été adopté en Conseil des ministres et déposé au Parlement, trois (3) trimestres plus tard pendant l’exercice fiscal en cours, après l’utilisation de plus de soixante quinze (75%) du budget total.
Plus loin, l’Observatoire estime qu’un budget devrait : mentionner toutes les dépenses projetées en indiquant les ressources attendues, pour répondre à ses obligations et ainsi déterminer les crédits alloués aux différents services; comprendre la description des tendances du moment et les développements anticipés; aussi exprimer les priorités stratégiques et les objectifs généraux de développement ou d’investissements du gouvernement tout en faisant état des impôts, taxes, initiatives et incidence sur les recettes attendues ou les dépenses envisagées; quand il s’agit de la livraison des services publics, indiquer où mettre l’accent pour améliorer la vie de la population.
D’une part, le constat de l’Observatoire montre qu’il y a une diminution de l’enveloppe allouée à l’agriculture de près de 24%. Diminution également des crédits octroyés au secteur de l’éducation et des jeunes (jeunesse, sport) tandis que la sécurité et la justice conservent le même montant dans le nouveau budget.
D’autre part, il y a une augmentation considérable de 24% de l’enveloppe allouée au ministère des Travaux publics, Transports et Communication. Et la santé a bénéficié sur toute la durée du budget, depuis octobre 2019 – avant la pandémie-, d’un investissement de 800.000 dollars par jour pour assurer le fonctionnement du système de santé et la réalisation de nouveaux investissements.
Selon l’Observatoire, la décentralisation n’est pas envisagée dans ce budget. Une bonne partie de ce dernier est alloué au département de l’Ouest. Et aussi des institutions s de contrôle comme la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administrative (CSC/CA) ont vu leur budget réduit.
De l’avis de l’Observatoire, un budget aujourd’hui en Haïti doit tenir compte de l’insécurité alimentaire à laquelle le pays fait face, et donc promouvoir la production agricole nationale. La santé, l’éducation devraient constituer d’abord les priorités de l’état haïtien, et les autres secteurs de la vie économique viendraient ensuite.
DevHaiti