L’écosystème des institutions de contrôle en Haïti, un vaste chantier

Wolff Dubic: Directeur General de l’IGF La bonne gouvernance économique et financière, la lutte contre la corruption sont considérés pour plus d’un comme des leviers vers le développement durable. Parler de bonne gouvernance entraine la systématisation du contrôle interne et externe du budget de la République pour évaluer la performance des différentes entités publiques en termes comptables mais surtout en termes de résultats socioéconomiques.
Dans l’écosystème des institutions de contrôle en Haïti, on retrouve beaucoup d’institutions. Certaines ont une vocation de contrôleurs interne et d’autres externes. L’Inspection Générale des Finances (IGF) est considérée comme un contrôleur interne alors que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA) est un contrôleur externe.
En Haïti, la liste des institutions formant l’écosystème de contrôle de la dépense publique est long comme le bras. Nous pouvons citer, entre autres : la Direction de Vérification de la Direction générale des impôts (DGI), le Corps des contrôleurs financiers attaché à la Direction générale du budget (DGB), la Brigade des Affaires Financières et Economiques, la Commission nationale de lutte contre la drogue (CONALD), le Bureau d’administration du fonds spécial (BAFOS), l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF), l’Administration générale des douanes (AGD).
L’existence de ces institutions de contrôle n’empêche pas Haïti d’être toujours placé dans le bas du classement des mauvais élèves dans les différents rapports annuels – perception de la corruption –mauvaise gouvernance –problématique de la transparence. Les résultats obtenus jusqu’ici sont plutôt insatisfaisants.
« L’ignorance des institutions de contrôle de certains responsables de l’administration publique. La désorganisation des entreprises et organismes qui résistent à la mise en œuvre des recommandations sont à l’antipode des raisons du manque d’efficacité du travail fourni par les institutions de contrôle », déplore le directeur général de l’Inspection Générale des Finances. Wolff Dubic priorise le fonctionnement structurel en menant des actions pour prévenir les malversations. Il croit important de créer une plateforme entre les différentes institutions pour faciliter la communication – la coopération avec les instances régulatrices de contrôle liée au fonctionnement administratif et financier.
Parallèlement, certains dirigeants des institutions de contrôle expriment leur désolation sur le caractère non-contraignant des rapports d’audit ou de contrôle produit. Ils se disent navrés que ces dossiers finissent dans les tiroirs. Paradoxalement, l’IGF attire l’attention des audités sur l’importance d’une lettre de gestion négative. « Si vous avez eu une lettre de gestion négative d’un contrôleur interne, le contrôleur externe va en tenir compte dans son audit », fait remarquer un cadre de la CSC/CA. Il plaide pour le renforcement des institutions de contrôle, la synergie des institutions de contrôle et la mise en place d’un audit interne dans les institutions. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, il faut plus d’autonomie et d’indépendance pour les quatre grandes institutions de contrôle et de lutte contre la corruption (ULCC, UCREF, IGF, AGD).
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