Développement durable

Électrification rurale : les énergies renouvelables comme planche de salut

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Haïti ne représente qu’un quart de la population totale de la Caraïbe (44 millions d’habitants). Pourtant, en matière d’accès à l’électricité, le pays fait pâle figure. Sur les 9 millions d’habitants de la sous-région qui n’ont pas accès à l’électricité, 7 millions sont de nationalité Haïtienne.  Au fil du temps, le fossé énergétique, notamment électrique entre Haïti et les autres pays de la zone, devient un souci majeur pour les autorités et les acteurs privés du secteur qui n’ont pas hésité à prendre les devants. C’est le cas de la Coopérative d’Électricité de l’Arrondissement des Coteaux (CEAC) ou «Enèji Pwòp» qui opère à Les Anglais, dans le Sud d’Haïti.

C’est dans ce contexte que «EarthSpark International» en Haïti, une ONG qui finance des activités de « Enèji Pwòp » à Les Anglais, propose l’électrification intégrale comme moyen pour déverrouiller le potentiel rural du pays. Pour adresser le problème récurrent de la pauvreté énergétique dans diverses communes de la côte sud d’Haïti, «Enèji Pwòp» propose des solutions basées sur des micro-réseaux intelligents à l’énergie propre reposant sur l’engagement communautaire à tous les niveaux, des compteurs intelligents prépayés, la vente et déconnexion à distance. Et aussi, l’offre de produits et services connexes comme les lampes solaires, les ampoules LED, des réchauds électriques améliorés.

«Outre de nombreux défis liés à l’absence ou le manque d’infrastructures de base pour la logistique, le transport du carburant sur les sites de production, s’ajoute aussi un climat social instable qui n’aide pas les potentiels investisseurs du secteur», analyse Wendy Sanassee, directrice des opérations de «EarthSpark International» en Haïti. Selon elle, les manifestations en série, le blocage des routes, les «peyi lòk» sont des obstacles auxquels s’ajoutent les calamités naturelles comme ce fut le cas des dégâts causés par la tempête Matthew en octobre 2016.

Dans pas moins de cinq ans, c’est-à-dire autour de 2026, l’entreprise prévoit l’installation de 24 microréseaux  pouvant toucher jusqu’à 40 000  personnes, toujours à l’énergie propre. Avec de telles avancées, la santé globale dans toutes les localités touchées, chez tous les bénéficiaires, se trouvera améliorée.  En réalité, chaque projet, chaque réalité a sa propre histoire.

Depuis la mise sur pied en 2013 dans l’arrondissement des Coteaux de la première coopérative d’électricité d’Haïti dénommée «Coopérative Electrique de l’Arrondissement des Coteaux» ou plus couramment CEAC, la réalité socio-économique a connu des bouleversements. La population s’en réjouit d’ailleurs.

La pionnière de coopératives haïtiennes d’électricité fournit à ses abonnés 15 heures de courant électrique par jour, soit de 8H du matin à 11H du soir. Si la formule prépayée semble porter ses fruits, la mini-centrale de la CEAC souffre cependant d’une capacité de production pour satisfaire la demande sans cesse croissante dans les trois communes de l’arrondissement – à savoir Coteaux, Roche-à-Bateau et Port-à-Piment – et le coût d’exploitation des opérations pour devenir rentable.

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