Économie

A propos des six piliers du Prepoc

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Le Plan de relance économique post-Covid-19 (Prepoc 2020-2023) propose une réponse pour corriger les contraintes structurelles et amorcer une dynamique de croissance, d’amélioration des conditions de vie et de renforcement de la résilience face aux chocs multiformes à travers six piliers.

Parmi ces derniers citons: la diversification de l’économie et accélération de la croissance axée sur l’agriculture, l’industrie, le tourisme et le numérique ; le développement des services d’infrastructures de bases énergétiques; le soutien aux micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et à la création d’emplois; le développement du capital humain et de l’inclusion sociale.

 Pour  diversifier et transformer structurellement l’économie et faire face du même coup aux nombreux défis de production auxquels fait face l’économie haïtienne, le gouvernement a choisi de structurer sa politique de diversification autour de quatre “axes prioritaires” et objectifs opérationnels. Le développement du secteur agricole et de l’agro-industrie; le développement du tourisme et la valorisation des produits artisanaux et culturels; le développement des activités de construction; et le développement de l’économie numérique, selon les concepteurs du Prepoc.  

Dans le cadre du Prepoc, les programmes d’actions retenus pour l’amélioration des services d’infrastructures porteront notamment sur : le renforcement et l’amélioration de la gouvernance et du cadre institutionnel;  la priorité accordée à la maintenance et à l’entretien des infrastructures existantes pour en accroître la productivité. Les actions du gouvernement seront également orientées vers l’adoption d’une approche pragmatique avec une priorisation stratégique des investissements dans les infrastructures. De même que l’accroissement des ressources domestiques consacrées aux infrastructures, avec des subventions bien ciblées et un meilleur recouvrement des coûts et des bonnes performances opérationnelles.

 Les PME pourraient jouer un rôle clé dans le développement économique et social d’Haïti. En appuyant la création d’emplois décents, on luttera aussi contre la pauvreté. Pour favoriser leur développement, des actions qui seront entreprises porteront sur : la création d’un environnement des affaires favorable à la création de PME ; le renforcement de leurs capacités dans les domaines des échanges et de l’investissement. Le développement des chaines de valeur agricoles intensives en main-d’œuvre  et la facilitation de l’accès des MPME aux marchés publics seront d’une grande aide.

Le renforcement de la sécurité et de l’Etat de droit ainsi que le renforcement de la résilience aux chocs naturels constituent deux autres piliers du Prepoc sur lesquels l’administration Moïse-Jouthe entend s’appuyer pour matérialiser ledit plan qui ne fait pas l’unanimité.

La période de couverture du Prepoc pose problème et devrait susciter certaines préoccupations. L’économiste Riphard Serent constate que le pays fait face à une crise sanitaire qui affecte son économie. Selon lui, la Covid-19 est encore présente  et risque encore de faire des victimes.

Riphard Serent identifie quatre grands défis ou risques majeurs à l’implémentation du Prepoc. Ce sont notamment les risques politiques, institutionnels, sanitaires et financiers. Il y a forcément risque de ne pas obtenir auprès des partenaires financiers de l’Etat une grande part des 157 milliards de gourdes nécessaires pour mettre en œuvre le plan.

«Nous avons toujours des plans à revendre, cependant l’une des faiblesses de nos plans en général et le Prepoc en particulier est l’identification des sources de financements, les fonds, les moyens pour  concrétiser le plan de relance.» Propos de l’économiste Erick Paul qui croit que c’est bien de concevoir un plan de relance. Mais où va-t-on trouver les moyens, s’interroge l’économiste Paul joint au téléphone. «Les autorités vont-elles encore creuser davantage le déficit budgétaire par la création monétaire, s’est-il encore demandé. De telles décisions risquent de faire exploser le taux de change et alimenter l’inflation déjà intenable.»

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