Coup d’œil sur l’ODD 2

L’objectif du développement durable numéro 2 se porte sur l’un des plus anciens problèmes mondiaux, à savoir la faim. Ce dernier est, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), une sensation physique inconfortable ou douloureuse causée par une consommation insuffisante d’énergie alimentaire. La faim est dite chronique lorsque la personne en situation ne consomme pas une quantité suffisante de calories (énergie alimentaire) sur une base régulière pour mener une vie normale, active et saine.
L’insécurité alimentaire est définie par la FAO comme une situation dans laquelle une personne n’a pas un accès régulier à suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour une croissance et un développement normal ou pour une vie saine et active. Cela peut être dû à l’indisponibilité de la nourriture ou au manque de ressources pour se procurer de la nourriture.
La nutrition, pour sa part, est l’ensemble des processus par lesquels un être vivant transforme des nutriments pour assurer son fonctionnement. Parler de nutrition renvoie souvent à un autre problème auquel notre société fait face qui est la malnutrition. On entend par malnutrition les carences, les excès ou les déséquilibres dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne. La malnutrition renvoie à deux groupes d’affectation : la dénutrition et l’obésité. La première comprend le retard de croissance (faible rapport taille/âge), l’émaciation (faible rapport poids/taille) et les carences ou les déficiences en micronutriments (manque de vitamines et de minéraux essentiels). La seconde comprend le surpoids et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation (AVC, diabète, cancer)
L’agriculture durable est l’application à l’agriculture des principes du développement durable ou soute- nable. Le but de l’agriculture durable est de répondre aux besoins actuels de la société en matière d’alimentation sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.
Les quatre grands axes sur lesquels est porté l’ODD 2 partagent des liens très serrés, dans le sens où l’élimination de la faim requiert une sécurisation alimentaire des gens, en les permettant d’avoir un accès régulier à une quantité suffisante d’aliments, et qui est aussi de bonnes qualités, qui faciliteront leur épanouissement physique et mental.
Pourquoi la faim est un problème mondial ? Quasiment tous les pays du monde, qu’ils soient développés ou non, font face au problème de la faim. Mais le problème se pose naturellement plus pour les pays moins avancés (PMA) dont une grande majorité de la population est sous-alimentée. Selon les Nations unies, en 2018, 815 millions de personnes souffrent de la faim et les prévisions montrent que d’ici 2050, la population affamée mondiale se tablera à 2 milliards de personnes. La majorité des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent dans un pays en développement, où 12.9% de la population est sous-alimentée. Contrairement à la pauvreté qui ravage le plus les pays de l’Afrique sub-saharienne, l’Asie est le continent qui compte le plus de personnes souffrant de la faim : deux tiers (2/3) de la population asiatique en souffre. La couche de la population mondiale la plus touchée par la faim est celle des enfants. En effet, la malnutrition est la cause de près de 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans soit 3.1 millions d’enfants chaque année. Selon l’ONU, un enfant sur quatre (1/4) dans le monde souffre d’un retard de croissance, dans les pays en développement, cette proportion peut aller jusqu’à un sur trois (1/3). En dernier lieu, il est important de mentionner que 66 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire dans les pays en développement, ont faim lorsqu’ils sont en classe, ce qui constitue un obstacle majeur à l’apprentissage.

Comparée à celle de la région, la situation haïtienne en termes d’insécurité alimentaire est la pire. La population sous-alimentée dans les différents pays de la région est de toute manière interpellatrice. Selon les statistiques de la FAO en 2018, la population sous-alimentée en République Dominicaine est de 1.1 million de personnes, ce chiffre est de 300 000 à la Jamaïque, 2.6 millions au Guatemala et 1.0 million au Nicaragua contre 5 millions de gens ayant faim en Haïti pour 1.3 millions d’haïtiens sévèrement affectés par l’insécurité alimentaire.
Régions/Pays | Nombre de personnes sous-alimentées | Nombre d’adultes (18 ans ou plus) obèses. |
Amérique Latine Caraïbes | 39 | 104.7 |
Caraïbes | 7.2 | 6.6 |
Haïti | 5 | 1.3 |
Cuba | <0.1 | 2.4 |
République Dominicaine | 1.1 | 1.9 |
Jamaïque | 0.3 | 0.5 |
Nicaragua | 1 | 1 |
Guatemala | 2.6 | 2.6 |
Source : FAO 2018

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