De la nécessité d’investir intelligemment dans le capital humain

La pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) a replacé au cœur des débats la notion du capital humain. Intervenant dans le cadre de la 11e édition du Sommet international de la Finance, organisé en ligne par le Group Croissance et ses partenaires du 13 au 15 avril 2021, Charles Clermont, Président du Conseil d’Administration de Caribbean Venture Capital (CVC), une division du Groupe ProFin, a mis en évidence l’impérieuse nécessité de renforcer le capital humain à partir du Smart Capital afin de pouvoir profiter pleinement du post-COVID.
«Le futur post-COVID nous appartient si nous investissons intelligemment dans le capital humain», a déclaré Charles Clermont qui, durant sa présentation « Contribution du Smart Capital au développement du capital humain haïtien », est parvenu à démontrer comment le Smart Capital est capable de contribuer au renforcement du capital humain.
«Je suis dans un pays où notre richesse essentielle, ce sont les gens qui nous entourent. Cette richesse doit être mise en évidence par des systèmes de santé, d’éducation appropriés», a enchaîné le Président du Conseil d’Administration de CVC dont l’intervention fait écho au thème de l’édition du Sommet international de la Finance de cette année : « Renforcer le capital humain en Haïti dans la perspective de post-Covid ».
Pour Charles Clermont, Haïti – qui ne dispose pas de ressources physiques, des puits de pétrole ou des mines d’or – doit compter sur la seule richesse qu’elle possède, sa population. En augmentant simplement la qualité de cette population qui est le facteur clé de la croissance. « Cette qualité de la population a bien plus d’impacts que la dotation des ressources ou la qualité des terres ou autres », a souligné Charles Clermont plaidant pour des investissements dans les gens à travers les systèmes de santé, d’éducation etc. pour pouvoir prétendre à une croissance soutenable.
Par capital humain, selon l’indice du capital humain développé par la Banque mondiale, on fait référence au niveau qu’un enfant né aujourd’hui est susceptible d’atteindre à l’âge de 18 ans compte tenu des services de santé, d’éducation dans son pays. Cet indice qui va de 0 à 1 intègre trois dimensions clés : la survie, la scolarité et la santé.
Dans les années 60, a confié Charles Clermont, la Banque mondiale investissait essentiellement dans le capital physique, les infrastructures. Depuis peu, elle a opté pour le financement du capital humain avec l’idée qu’en améliorant l’habileté des gens, leur éducation, leur savoir, leur résilience et leur santé, ils deviendraient plus productifs, plus flexibles, plus innovants etc.
Dans le cas d’Haïti, l’indice de capital humain mesuré en 2020 est de 0,45. «Cet indice est plus faible que dans la plupart des pays d’Amérique latine mais l’indice d’Haïti est supérieur à la plupart des pays des petites économies», a indiqué Charles Clermont insistant sur l’impératif de mettre le Smart Capital au service du capital humain en Haïti.
Il a défini le terme Smart capital comme étant un capital qui est accompagné d’un ensemble de services et qui contribue à rationaliser les décisions financières au niveau des entreprises. «Cet ensemble de services est fourni, dans le cas du Groupe ProFin, par un écosystème. L’environnement ainsi créé permet au capital financier d’évoluer dans des conditions Smart », a précisé Charles Clermont, incitant le Smart Capital à nourrir l’entreprenariat qui, selon lui, constitue l’une des formes intéressantes que peut prendre le capital humain.
Filiale appartenant à 100% au Caribbean Investor Capital (CIC S.A), le CVC vient en aide aux PME haïtiennes à partir d’accompagnements jusqu’à développer et consolider l’agilité des PME; et d’injection des capitaux frais (d’investissement) pour valoriser le potentiel de croissance afin de gagner des parts de marché tant au niveau national que régional.
«Nous devons investir dans nos entrepreneurs haïtiens qui vont faire la différence […] Le Smart Capital, en aidant l’entrepreneur à augmenter la qualité de son travail, à créer des emplois d’une certaine qualité, permet d’augmenter la qualité de la population par effet induit, par effet multiplicateur», a expliqué Charles Clermont lors de son intervention estimant qu’il faut penser entrepreneur quand on pense post-Covid.
Très pédagogue, tout au long de son intervention, Charles Clermont a tour à tour fait appel à Theodore Schultz, prix Nobel en économie en 1979, pour traduire la théorie du capital humain comme facteur de développement humain et à Joseph Schumpeter, considéré comme un historien de l’économie, pour faire comprendre l’importance du Smart Capital.

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