Secteur textile : Le salaire minimum devrait être fixé à 1 750 gourdes d’après une étude

Le gouvernement haïtien devrait veiller à ce que les travailleurs gagnent des salaires décents qui leur permettent de subvenir convenablement à leurs besoins et à ceux de leur famille, ce sont, entre autres, les recommandations d’une étude menée par « Solidarity Center » en avril 2019, sur le salaire minimum décent dans le secteur de l’habillement en Haïti.
« Le gouvernement haïtien devrait augmenter le salaire minimum à un salaire décent estimé à 1 750 gourdes par jour », a recommandé l’étude titrée
«The High Cost of Low Wages in Haiti: A Living Wage Estimate for Garment Workers in Port-au-Prince», publiée par Solidarity Center en avril 2019.
Des années après, ce montant pourrait être plus élevé dans un contexte marqué par l’augmentation du taux d’inflation de 24,6 %, l’aggravation de la crise socio-économique et de nouvelles manifestations des ouvriers de la sous-traitance exigeant un salaire minimum de 1500 gourdes, de meilleures conditions de travail et des accompagnements sociaux.
«Le coût de base de la vie pour un travailleur de la confection à Port-au-Prince est de 45 mille 517 gourdes par mois», avait estimé à l’époque l’institution Solidarity Center. Ainsi, selon l’étude, sur la base d’une semaine de travail standard de 48 heures, les travailleurs doivent gagner au moins 1 750 gourdes par jour pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Le coût de la vie était plus de quatre fois supérieur au salaire minimum et a augmenté de 74% depuis la dernière évaluation du Centre de solidarité en 2014. Telle était la situation en 2019 au cours de laquelle le salaire minimum quotidien des travailleurs de l’industrie de l’habillement pour l’exportation était de 420 gourdes.
Soit plus de quatre fois inférieur au coût de la vie estimé, a fait remarquer le rapport. Sur la base du salaire minimum actuel, les travailleurs dépensent plus de la moitié (55 %) de leur salaire net pour le transport vers/depuis le travail et un modeste déjeuner pour soutenir leur travail.
« Le gouvernement haïtien doit veiller à ce que les droits des travailleurs à la liberté d’association et à la négociation collective soient pleinement respectés, afin que les travailleurs soient en mesure de négocier des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail avec les employeurs », a plaidé l’étude.
Selon Solidarity Center, le gouvernement haïtien doit s’assurer que les employeurs rémunèrent correctement les travailleurs conformément à la loi, en payant correctement les cotisations à l’Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie et Mater- nité (OFATMA) et aux caisses de retraite.
«Le gouvernement haïtien devrait améliorer les services de l’OFATMA et la qualité des soins afin de minimiser le coût des soins de santé privés pour les travailleurs de la confection. Les employeurs devraient subventionner les dépenses liées au travail, notamment le transport et le déjeuner», a encouragé l’institution.
L’industrie de l’habillement représente l’une des rares sources d’emploi formel en Haïti. Le secteur fournit des emplois en usine à plus de cinquante-deux mille (52 000) travailleurs dont la majorité sont des femmes.
Trois années après, ces différentes recommandations n’ont pas été implémentées par le gouverne- ment haïtien qui attend toujours des réactions parfois violentes de la part des ouvriers afin d’augmenter le salaire minimum qui, en dépit des ajustements, demeure encore un salaire de misère.
Résumé récapitulatif des «Policy Tools» recommandés par Soladirity Center dans son étude réalisée en 2019 sur le salaire minimum dans le secteur de l’habillement:
• Le gouvernement haïtien devrait augmenter le salaire minimum afin de le convertir en un salaire décent (est. 1,750 gourdes par jour).
• Le gouvernement haïtien devrait permettre aux travailleurs de choisir leurs représentants au Conseil supérieur des salaires, un organe tripartite. (Plus de pouvoir de négociation)
• Le gouvernement haïtien doit veiller à ce que les droits des travailleurs à la liberté d’association et à la négociation collective soient pleinement respectés, afin que les travailleurs soient en mesure de négocier des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail avec les employeurs.
• Le gouvernement haïtien doit s’assurer que les employeurs rémunèrent correctement les travailleurs conformément à la loi, notamment en payant correctement les cotisations à l’OFATMA et aux caisses de retraite.
• Le gouvernement haïtien devrait améliorer les services de l’OFATMA et la qualité des soins afin de minimiser le coût des soins de santé privés pour les travailleurs de la confection.
• Les employeurs devraient subventionner les dépenses liées au travail, notamment le transport et le déjeuner.
• Les employeurs devraient normaliser et fixer des quotas de production raisonnables qui permettent aux travailleurs de gagner un supplément au salaire minimum lorsqu’ils atteignent les les quotas établis.

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