Finance

Libérez le potentiel des MPMEs… !

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Une étude de la Banque mondiale révèle que 45% des emplois créés dans les pays les plus avancés le doivent aux Micro Petites Moyennes Entreprises (MPMEs) contre 65% dans les pays émergeants et dans les pays moins avancés à faible revenu, à l’instar d’Haïti. Toutefois, la faible productivité de ces dernières ne permet pas aux détenteurs des emplois de vivre dignement.

D’où cette question cruciale : « comment renforcer les MPMEs? », à laquelle panélistes et experts se sont évertué à répondre pendant les trois jours d’échanges et de discussions lors de la 12ème édition du Sommet international de la Finance tenue à la fin du mois d’avril dernier.

Les défis énormes auxquels sont confrontés les MPMEs, à savoir contraction à un rythme de −2% par an du PIB, incapacité de stabiliser politiquement le pays et de mitiger les risques de désastres naturels, entre autres, n’ont de cesse de pénaliser la création et la croissance de ces entreprises. Au grand dam de l’économie haïtienne.

Néanmoins, au cours de ce Sommet, les avocats ayant pris fait et cause du sort des MPMEs sont légion. Autorités publiques, membres du secteur privé et de la société civile, experts, les organisateurs…, tous ont reconnu l’importance des MPMEs pour le bon fonctionnement de l’économie nationale et le recul de la pauvreté et de la misère.

Dans ce numéro spécial, le second consacré consécutivement à ce sujet, nous avons cru bon de donner acte aux prises de position les plus marquantes et les plus pertinentes en faveur des MPMEs.

Pour le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, la création d’emplois qui doit passer impérativement par l’accompagnement des MPMEs. « La prospérité d’Haïti doit passer forcément par la création d’un écosystème favorable aux MPMEs», a soutenu l’actuel patron de la Banque centrale d’Haïti avant de pointer du doigt le déséquilibre au cours des dernières décennies entre la création d’emplois et la croissance démographique.

Selon le gouverneur de la BRH, les emplois créés sur les 30 dernières années n’ont pas dépassé le seuil des 300,000 emplois nets alors que le nombre d’Haïtiens engendrés sur ce sol en 30 ans atteint les 4 millions à peu près. Pour tenter de redresser la barre, la BRH, consciente des goulots d’étranglements du système financier haïtien, entend faciliter les normes régulatrices susceptibles de faciliter les échanges et les investissements des MPMEs à travers le pays.

Pour sa part, le ministre de l’Économie et des Finances, Jean Baden Dubois, en appelle manière à l’identification des problèmes réels, qui freinent la création et la croissance des MPMEs haïtiennes afin de les soumettre à des solutions à la fois intelligentes et durables.

A en croire Raoul Pierre Louis, président du Conseil d’administration de la BNC, le fait de négliger l’économie informelle dans les politiques publiques ne rend son importance dans l’économie d’Haïti que significative. «Le poids du secteur informel est estimé à plus de 50% du PIB.» 39% seulement des 1919 entreprises sondées lors d’une enquête réalisée par le Centre de Facilitation des Investissements (CFI) en 2018, sont enregistrées auprès du Ministère du Commerce et de l’Industrie. Le poids des procédures de légalisation n’est pas totalement étranger à la prédominance du secteur informel, a poursuivi Raoul Pierre Louis met l’emphase sur la double intervention de la BRH pour favoriser la croissance et le développement des MPMEs.

S’agissant du représentant de la BID en Haïti, Yvon Mellinger, il a reconnu que le thème retenu cette année dans le cadre de cette 12ème édition n’a pas été au cœur de son intervention. Il a promis une intervention durable en faveur des MPMEs. Ces dernières sauront−elles profiter pleinement de cette main tendue ?

DevHaiti

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