L’importance de la Coopérative pour les Très Petites Entreprises (TPE) haïtiennes

Comprendre le processus de création et les mécanismes de fonctionnement des coopératives en Haïti est une nécessité, partant du principe que la coopérative par définition a une fonction d’intermédiation financière. Dans le cadre de la 12ème édition du Sommet international de la Finance, l’importance de la coopérative dans la facilitation du crédit et support à la création des Très Petites Entreprises (TPE) a été particulièrement au centre des réflexions.
Le livre rédigé par Eugène Camille a été le prétexte pour une analyse profonde du fonctionnement et de l’utilité de la coopérative en Haïti. Il faut souligner qu’il existe plusieurs types de coopératives selon l’auteur du livre La Caisse Populaire Son Histoire Sa Structure et Son fonctionnement. La coopérative agricole, de construction, de logement, d’épargne et de crédit, pour ne citer que celles-là.
Une coopérative se définit comme étant un moyen stratégique, efficace pouvant aider à la décentralisation et à la répartition de la richesse financière du pays. Ceci est rendu possible par rapport à la proximité des coopératives aux populations qu’elles desservent, souligne Monsieur Camille. La reconnaissance des coopératives en Haïti est assurée par le Conseil National des Coopératives (CNC) et la Banque de la République d’ Haïti (BRH).
L’histoire du mouvement coopératif à travers le monde a commencé à Rochdale une ville du Nord-Ouest de l’Angleterre par un groupe de 28 ouvriers tisserands, lit-on dans le premier chapitre de ce livre étant la base des réflexions sur les coopératives en Haïti, dans le cadre de ce sommet international de la finance cette année. Il revient de préciser qu’à travers le monde 7 principes fondamentaux ont été établis pour la gestion des coopératives, appelés principes du coopératisme venant de l’Alliance Coopérative Internationale (ACI), créée à Bruxelles en 1895. Ils sont les suivants:
1. Adhésion volontaire et ouverte à tous
2. Pouvoir démocratique exercé par les membres
3. Participation économique des membres
4. Autonomie et indépendance
5. Education, formation et information
6. Coopération entre les coopératives
7. Engagement envers la communauté et engagement social
L’histoire du mouvement coopératif en Haïti débute avec les premières coopératives introduites en Haïti par Elie Vernet en 1937 au département de l’Artibonite, avec une tendance agricole, précise Camille. La tendance coopérative a connu une accélération importante dans la capitale du pays (Port-au-Prince) au milieu des années 1990. Bon nombre d’entre elles se construisaient en dehors des normes et des mécanismes de fonctionnement y relatives. Elles étaient dépourvues de structures relevant d’une Caisse d’Epargne et de Crédit, insiste−t−il. Ceci s’explique par l’absence des 3 organes de gestion et la variation des taux d’intérêts entre 8 et 12 pourcents. Cette pratique présentait une menace pour les autres institutions financières par la concurrence déloyale, explique l’auteur du livre intitulé La Caisse Populaire Son Histoire Sa Structure et Son fonctionnement.
La BRH s’attelait à régulariser le système des SEC en Haïti par des travaux d’inspection de surveillance que lui confère la loi, à travers la Direction d’Inspection Générale des Caisses Populaires (DIGCP). Plusieurs instances accompagnent les caisses populaires en Haïti. Le Développement International Desjardins, une association canadienne œuvrant en Haïti depuis 1995, la Fédération des caisses populaires haïtiennes Le Levier, la Fédération nationale des coopératives, d’épargne et de crédit le sociétaire et l’Association nationale des caisses populaires haïtiennes (ANACAPH).
Les caisses populaires sont des outils de développe- ment incontestables, si elles sont gérées selon les normes et les lois régissant le secteur. Il s’avère indispensable d’établir un programme de formation permanent au profit des acteurs, qu’ils soient dirigeants, employés et sociétaires. Cette formation continue ne permettra que le renforcement des activités de crédit, de consommation et le rétablisse- ment de la confiance des sociétaires dans les caisses d’épargne et de crédit. Il est aussi approprié d’introduire cette formation dans le système éducatif haïtien à tous les niveaux en vue renforcer le besoin de participer au développement coopératif garantissant les intérêts économiques et de développement de la population.

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