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 Quelles sont les priorités défendues par Haïti à la COP 27?

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Chefs d’État, ministres et négociateurs, militants pour le climat, représentants de la société civile, chefs d’entreprise…ont fait le déplacement en Égypte pour participer à la COP 27, le plus grand rassemblement annuel sur l’action climatique.

«Aujourd’hui, une nouvelle ère commence – et nous commençons à faire les choses différemment. Paris nous a donné l’accord. Katowice et Glasgow nous ont donné le plan. Charm El-Cheikh nous fait passer à la mise en œuvre», a déclaré Simon Stiell, le nouveau Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son discours d’ouverture, le dimanche 6 novembre 2022.

Selon l’ONU, la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques – COP27 – s’appuie sur les résultats de la COP 26 pour agir sur un éventail de questions essentielles pour faire face à l’urgence climatique – de la réduction urgente des émissions de gaz à effet de serre au renforcement de la résilience et à l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques, en passant par le respect des engagements à financer l’action climatique dans les pays en développement.

Les priorités d’Haïti à la COP 27

Selon une note du ministère de l’Environnement sur la participation d’Haïti à la conférence, « atténuation » constitue le premier point défendu à la COP 27 par Haïti et d’autres Pays moins avancés (PMA) et Petits États insulaires en développement (PIED).

«Les pays développés doivent prendre des mesures pour réduire considérablement leurs émissions de GES», affirme la note.

Haïti a aussi défendu «adaptation». «L’adaptation reste la principale priorité du pays», informe le ministère de l’Environnement. Pour y parvenir, précise le MDE, Haïti s’attend à ce que les pays développés ou ceux qui sont en mesure de le faire à travers les différentes entités d’opération du mécanisme financier de la CCNUCC et les mécanismes bilatéraux, fournissent le soutien financier nécessaire à la mise en œuvre de son Plan national d’adaptation aux changements climatiques (PNA).

Autre point soutenu par Haïti est «pertes et préjudices». Liés aux effets néfastes des changements climatiques, les pertes et préjudices, souligne le MDE, sont susceptibles de porter préjudice à la stabilité politique et socio-économique du pays et devraient donc être intégrées dans tous les programmes d’action contre le changement climatique.

«En dix ans, les pertes causées par les catastrophes climatiques en Haïti ont augmenté de manière significative avec près de 400 millions de dollars américains en 2020, ce qui représente environ 50% de l’aide internationale et 20% du budget de l’État», a fait remarquer le ministre de l’Environnement.

«Financement climatique» est un autre point qu’Haïti a défendu dans les négociations en Egypte.

«Le financement climatique reste et demeure une composante de grande importance dans la mise en œuvre de la CCNUCC et de l’Accord de Paris», précise le MDE. Une fois de plus, fait-il remarquer, le pays réitère l’importance de la prévisibilité et «l’additionnalité» du financement climatique. Les pays développés doivent s’efforcer de respecter leur promesse de financement des actions climatiques, notamment le montant de 100 milliards de dollars US par an.

«Technologies et renforcement de capacité» figure parmi les points qu’Haïti a défendu en Egypte. «Il est indispensable de faciliter l’adoption de technologies sobres en carbone dans les pays en voie de développement», croit dur comme fer le MDE. En 2021, informent les responsables du ministère de l’Environnement, Haïti a réalisé l’Évaluation des besoins en technologie (EBT) pour faire face aux changements climatiques. Cette évaluation a identifié des technologies innovantes en matière d’atténuation et d’adaptation, précise la note du MDE.

«Cadre de transparence» figure dans le menu des points à défendre par la délégation haïtienne en Egypte. Pour le MDE, la reconnaissance des circonstances particulières des pays moins avancés (PMA) et des petits Etats insulaires en développement (PÉID) doit être clairement traduite dans les modalités, procédures et lignes directrices du cadre de transparence pour l’action et le support.

Enfin, «Genre» est le dernier point que le pays a défendu dans les discussions à la COP 27. «Les aspects liés au genre doivent être pris en compte dans toutes les initiatives et processus de lutte contre les changements climatiques. Il est important de renforcer les capacités des femmes en vue de leur pleine participation dans la lutte contre les changements climatiques», fait remarquer le MDE.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et vise à prévenir les interférences humaines «dangereuses» avec le système climatique. Aujourd’hui, ratifiée par 198 pays, elle est quasi universelle. L’Accord de Paris, conclu en 2015, fonctionne comme une extension de cette convention.

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