Développement durable

Des chiffres surprenants du système de santé haïtien

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Durant trois exercices fiscaux : 2016-2017, 2017-2018, 2018-2019, les dépenses totales dans le système de santé haïtien ont atteint un milliard 829 millions de dollars américains. Ces chiffres qui proviennent du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) à travers son «Rapport des Comptes Nationaux de la Santé» (CNS) rédigé en août 2022, montre qu’en 2016-2017 le montant des dépenses totales de santé (DTS) équivalait à 565 086 444 dollars américains dont 551 084 680 dollars américains avaient été utilisés pour les dépenses courantes (97.52%) et 14 001 793 dollars américains avaient été consacrés aux dépenses d’investissement (2.48%).

Pour l’exercice fiscal 2017-2018, les dépenses totales de santé représentaient 682 544 336 dollars américains desquels 667 194 171 dollars américains (97.75%) avaient été alloués aux dépenses courantes (DCS) et 15 350 165 dollars américains (2.25%) aux dépenses d’investissement (DIS) et, en 2018-2019, sur les 596 135 560 dollars constituant les DTS, 573 822 055 dollars américains (96.26%) avaient servi à financer les dépenses courantes et 22 313 504 dollars américains (3.74%), les dépenses d’investissement.

Le dit rapport identifie la contribution de trois sources de financement aux DTS. Cette contribution est de la manière suivante: l’Administration publique a cotisé à hauteur de 12% au cours des deux premiers exercices et de 10% au troisième; le secteur privé, le plus grand pourvoyeur de fonds du système de santé haïtien, a soutenu 52.98% des DTS en 2016-2017, 46.29% en 2017-2018 et 45.97% en 2018-2019.

90% en moyenne des DTS provenant de ce secteur sont assurés par les ménages traduisant l’importance des coûts catastrophiques en santé de la population; quant au reste du monde, il a supporté 35.28%  des  DTS  en  2016-2017,  41.34%  en 2017-2018 et 44.35% en 2018-2019. Quoique les pourcentages de la contribution du reste du monde semblent augmenter, en valeur absolue, le montant apporté aux DTS au dernier exercice est inférieur à celui du second.

Les agents de financement appartiennent aux mêmes secteurs que les sources de financement. Toutefois, une augmentation du nombre des sous-secteurs du Secteur privé est observée à ce niveau. Vu le pourcentage des dépenses totales consacré aux dépenses courantes et considérant que ces dernières sont celles utilisées pour l’offre des services, le choix de poursuivre l’analyse en tenant uniquement compte des DCS a été fait.

Il s’en est révélé que l’administration publique et le secteur privé ont assuré la gestion de pourcentages plus importants de fonds que leurs propres contributions au cours des trois exercices fiscaux et que les pourcentages administrés par le reste du monde étaient nettement inférieurs à ses apports. Aussi, à l’Administration publique a été confiée la gestion de 17% des dépenses courantes au cours de chacune des trois périodes.

Environ 92% de ces montants ont été administrés directement par le MSPP et les 8% restants par les Agences de sécurité sociale. Le Secteur privé, avec l’introduction d’autres entités telles les ONG internationales résidentes, les ONG nationales, etc. s’est vu confier la responsabilité de l’administration d’une moyenne de 71% des DCS.

Selon le rapport du MSPP, la majeure partie des DCS a été utilisée en soins curatifs et en biens médicaux non spécifiés par fonction totalisant un pourcentage de 67%, les deux premières années fiscales et 64% la troisième année. Les soins préventifs ont représenté environ 9% des DCS au cours de la période de l’analyse. En 2016- 2017, 5 211 287 dollars américains ont été dépensés pour le programme de vaccination.

En 2017-2018, les montants retracés totalisaient 83 701 dollars américains et aucune dépense en vaccination n’a été retrouvée en 2018-2019. La faible contribution des sociétés d’assurances commerciales aux DCS est remarquable. Elles ont apporté 12% des DCS du Secteur privé en 2016-2017 et 10% de celles-ci en 2017-2018 et 2018-2019. Les Prestataires qui se sont chargés de transformer les DCS en biens et services au bénéfice de la population étaient au nombre de six dont les hôpitaux avec environ 23% des dépenses et les détaillants et autres prestataires de biens médicaux avec environ 29%.

La répartition des dépenses courantes par maladie montre que, parmi les catégories de pathologies bien définies dans la nomenclature, les maladies infectieuses et parasitaires, évitables par définition, ont consommé le plus fort pourcentage des fonds avec environ 28%. En effet, les autres maladies non spécifiées, malgré leur taux d’absorption supérieur à 30% des DCS, regroupent toutes les dépenses n’ayant pas été reportées comme entreprises dans le cadre d’une catégorie de maladies bien définies.

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