Marc Anglade : «il faut intégrer le Programme d’action de Doha dans une stratégie nationale… »
Lors d’un panel réalisé autour du thème «Financer les ODD pour le développement d’Haïti», lors du 13e Sommet international de la Finance en avril dernier, Marc Anglade, coordonnateur national du Cadre de Coordination de l’Aide externe au Développement (CAED), a plaidé pour un changement de paradigme dans l’adoption des cadres et programmes de développement international en Haïti. L’expert est intervenu autour de la question des pays moins avancés (PMA) — mais a surtout entretenu le public en long et en large sur ce qui devraient être les priorités d’Haïti dans le cadre du Programme d’action de Doha.
«Le Programme d’action de Doha est une opportunité. C’est un cadre», a souligné Marc Anglade, Coordonnateur national du Cadre de Coordination de l’Aide externe au Développement (CAED), qui était présent à Qatar dans le cadre de la 5e Conférence des Nations Unies sur les Pays les moins avancés — PMA 5. «Dans notre situation actuelle marquée par l’instabilité politique, la faillite du modèle économique, le délabrement des institutions, l’insécurité et les multiples défis qui se posent notamment dans ce contexte de crises et de risques qui s’entremêlent — comment Haïti peut effectivement tirer parti du Programme d’action de Doha ?», s’interroge le cadre du ministère de la Planification et de la coopération externe.
«Le cadre d’action de Doha est une opportunité. On peut la saisir. On peut la rater. On peut en tirer parti, tout comme on peut passer à côté, à l’instar du Programme d’action d’Istanbul. Pour tirer parti effectivement du Programme d’action de Doha, la seule possibilité qui existe est la combinaison maximale d’une vision nationale, que nous autres Haïtiens — nous élaborons, une stratégie nationale et DPoA», encourage le responsable de CAED. Comment avoir cette combinaison nationale? Comment articuler vision nationale et stratégie nationale et ce programme d’action? Sinon, on va passer à côté, laisse-t-il entendre. «C’est comme les ODD, si on n’a pas des ODD nationaux, on n’a pas d’ODD. On n’a pas de priorité. Les ODD doivent être des ODD nationaux», tranche-t-il sans langue de bois.
Le programme d’action de Doha restera un cadre. Ça reste une opportunité. Mais on pourra la saisir si on a une vision nationale pour ce pays et si on a une stratégie nationale qu’on intègre, persiste-t-il. Donc, il faut intégrer le Programme d’action de Doha dans une stratégie nationale pour pouvoir en tirer parti. «Donc, il nous faut l’appropriation du programme et l’appropriation des moyens», croit-il.
Ainsi, selon M. Anglade, la grande priorité, c’est comment intégrer le programme de Doha dans une vision nationale et dans une stratégie nationale? De là étant, acter pour la transformation structurelle et la systématisation des chaines de valeurs, baisser le niveau de fragilité, faire face au changement climatique et investir pour la protection de notre environnement et pour une agriculture durable, attirer les investissements directs étrangers. Aller vers l’amélioration de la formation et s’approprier de l’université en ligne créée pour les PMA.
Et finalement, viser l’émergence. Bref, construire la voie pour sortir durablement et de manière irréversible de la catégorie des PMA.
DevHaiti