Pour en savoir davantage sur la catégorie des pays les moins avancés…
La catégorie des pays les moins avancés (PMA) comprend les plus défavorisés des pays en développement. En 2021, 46 pays figurent dans cette catégorie.
Les PMA représentent environ 14 % de la population mondiale, mais moins de 1,3 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et environ 1 % du commerce mondial.
Cette catégorie a été créée par l’Assemblée générale en 1971, dans sa résolution 2768 (XXVI), lorsque la communauté internationale a pris conscience que des mesures de soutien particulières étaient nécessaires pour aider les pays les moins avancés parmi les pays en développement.
Les Nations unies définissent les PMA comme des pays dont le niveau de revenu est faible et qui sont confrontés à de graves obstacles structurels au développement durable. Les pays classés comme PMA sont déterminés en fonction de critères et de procédures spécifiques, précisés ci-après.
La liste initiale des PMA comprenait 25 pays; 28 autres pays ont été ajoutés au fil des années, à mesure que les pays accédaient à l’indépendance étaient confrontés à de graves problèmes de développement (parfois aggravés par les effets de l’indépendance, des guerres et des conflits) et/ou à une détérioration durable des conditions économiques. En 2021, on compte six pays qui ont été reclassés.
Les décisions quant à l’inclusion dans la liste des PMA et la sortie de cette liste sont prises par l’Assemblée générale en fonction des recommandations du Comité des politiques de développement (CPD), approuvées par le Conseil économique et social (ECOSOC). Le Comité analyse la liste des PMA tous les trois ans au cours de ce que l’on appelle les examens triennaux de la catégorie des pays les moins avancés, afin de déterminer les pays qui pourraient remplir les conditions requises pour être inclus dans la catégorie des PMA ou en sortir.
Critères pour définir la catégorie des PMA
Au départ, la qualité de PMA est reconnue à tout Etat qui remplit trois conditions :
1- Le P.I.B. par habitant ne dépasse pas 125 dollars (en 1975) ;
2- La part de la production industrielle dans le P.I.B. n’est pas supérieure à 10%;
3- Le taux d’alphabétisation des personnes âgées de plus de 15 ans ne franchit pas le seuil de 20 % de la population. Une première liste de P.M.A. a été arrêtée en 1971, puis complétée en 1975, 1977 et 1981.
La liste initiale des PMA (par ordre alphabétique)
Afghanistan, Bénin, Bhoutan Botswana, Burkina Faso, Burundi, Tchad, Éthiopie, Guinée, Haïti, République démocratique populaire lao, Lesotho, Malawi, Maldives Mali, Népal, Niger, Rwanda, Samoa, Somalie, Soudan Ouganda, République-Unie de Tanzanie ,Yémen.
Le Comité des politiques de développement continue de recourir à trois critères pour déterminer les PMA, qu’il définit comme des pays à faible revenu souffrant des plus graves obstacles au développement durable. Le revenu national brut (RNB) par habitant reflète l’aspect des faibles revenus ; deux autres critères reflètent les principaux obstacles structurels liés à un faible niveau de capital humain (indice de capital humain, ICH) et à une grande vulnérabilité aux chocs économiques et environnementaux (indice de vulnérabilité économique et environnementale, IVE). Les critères PMA sont appliqués par le CPD tous les trois ans à tous les États membres des régions en développement. La détermination des pays devant être inclus dans la liste des PMA et en être retirés est effectuée en comparant leurs scores en matière de critères avec les seuils établis par le CPD.
Les règles d’inclusion et de reclassement ne sont pas symétriques, les exigences du reclassement étant plus strictes que les exigences d’inclusion. Cette asymétrie est intentionnelle et sert à éviter des entrées dans la catégorie et des sorties de celle-ci fréquentes en raison de fluctuations à court terme. Pour être inclus, les pays doivent remplir les trois critères aux niveaux des seuils d’inclusion établis. Pour obtenir le reclassement, un pays doit remplir au moins deux critères aux seuils de reclassement, plutôt qu’un seul.
En résumé :
Revenu: les pays doivent avoir un revenu moyen par habitant inférieur à 1 018 USD pour l’inclusion et supérieur à 1 222 USD pour l’obtention du diplôme ;
Atouts humains: les pays doivent également avoir un faible score sur l’indice des actifs humains, un outil qui mesure les résultats en matière de santé et d’éducation, y compris le taux de mortalité des moins de cinq ans, la mortalité maternelle, le taux d’alphabétisation des adultes et la parité entre les sexes pour la scolarisation dans le secondaire ;
Vulnérabilité économique et environnementale: Les pays doivent obtenir un score élevé sur l’indice de vulnérabilité économique et environnementale, qui mesure des facteurs tels que l’éloignement, la dépendance à l’égard de l’agriculture et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.
Sortie de la catégorie PMA
Le Programme d’action d’Istanbul de 2011 fixait un objectif ambitieux, à savoir que la moitié des pays classés parmi les PMA satisfassent aux critères de reclassement d’ici 2020. C’était la première fois que la communauté internationale adoptait un objectif explicite de reclassement. Cela n’a été que partiellement atteint, mais depuis 2018, un nombre croissant de PMA remplissent les critères et devraient sortir de la catégorie des PMA au cours de la prochaine décennie.
Les résultats de l’examen triennal de 2021 pour les PMA, et présentent simultanément les scores des trois différents critères. Seize pays ont satisfait aux critères d’admissibilité au reclassement lors de l’examen triennal de 2021. En outre, 10 PMA ont dépassé le seuil de reclassement d’un seul critère et n’étaient donc pas encore admissibles au reclassement. Près de la moitié des PMA (20 pays) n’ont atteint aucun des seuils de reclassement des critères des PMA.
Il y a actuellement 16 PMA à divers stades du processus de reclassement, dont quatre devraient bientôt être diplômés:
1- Le Bhoutan doit être diplômé le 13 décembre 2023 ;
2- L’Angola devrait être diplômé le 12 février 2024 ;
3- Les Îles Salomon doivent être diplômées le 13 décembre 2024 ;
4- Sao Tomé-et-Principe doit être diplômé le 13 décembre 2024.
Pour sa part, Haïti n’a atteint qu’un seul seuil de reclassement, à savoir celui de l’indice du capital humain (ICH) avec un score de 66,2 (le seuil d’inclusion pour l’ICH doit être inférieur ou égal à
60). Son RNB est estimé à 789 USD et son IVE à 33,5. Or, les seuils d’inclusion pour ces deux indices sont les suivants : RNB par habitant inférieur ou égal à 1 018 USD et IVE supérieur ou égal à 36.

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