Éditorial

Pour une immersion au sein des marchés communs…

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Les échanges de biens et de marchandises entre les clans, tribus, peuples et nations, au fil des siècles, ont évolué pour épouser diverses formes, passant du troc au commerce moderne que nous connaissons de nos jours. Même si la tentation de remonter le temps jusqu’à l’époque antique a été grande, nous nous sommes donnés comme objectif, dans le cadre de ce numéro, de ne nous limiter qu’au siècle dernier pour nous pencher sur des concepts économiques clés tels que libre-échange, marché commun, union douanière, etc.

Ce numéro revêt d’un caractère assez spécial car, en plus d’être un numéro thématique habituel, il se veut très pédagogique. Une telle démarche vise à attirer l’attention du public sur les différentes façons dont les pays un peu partout à travers le monde s’organisent pour commercer entre eux. D’autant plus qu’un pays comme Haïti accuse un sérieux retard en la matière pour avoir subi les affres de la colonisation, dont son système exclusiviste injuste «tout pour et par la métropole», avant d’expérimenter une période d’isolement au lendemain de la proclamation de son indépendance.

Ce passé douloureux est désormais révolu et le monde depuis belle lurette s’est transformé en un village global où il est de plus en plus question de libre circulation de biens, de services et de personnes. Pour parvenir à leurs fins, les pays forment entre eux des blocs économiques, signent des accords de libre-échange, établissent des marchés communs, mettent en place des unions douanières.

Si ces mécanismes présentent plusieurs points communs, au fond, ils se distinguent les uns aux autres. Une zone de libre-échange est un espace économique dans lequel plusieurs pays décident d’éliminer les barrières douanières faisant obstacle au commerce de biens et/ou de services. Le libre-échangisme est donc une doctrine opposée au protectionnisme.  Les  tenants  du  libre-échange estiment que l’élargissement de la compétition commerciale incite davantage à l’innovation qu’un marché protégé par des mesures protectionnistes.

Une union douanière va plus loin. Non seulement le libre-échange            doit-il  prévaloir entre    les pays membres, mais les pays ont aussi établi une politique commerciale commune à l’endroit des pays extérieurs à la zone. L’intégration est plus forte. Le marché commun va encore plus loin en matière d’intégration puisqu’il ajoute aux critères précédents celui de la mobilité des facteurs de production. Non seulement les produits doivent-ils circuler librement, mais aussi les investissements et les travailleurs. Dans un marché commun, il est ainsi possible pour un individu de travailler dans un autre pays que le sien.

L’union économique constitue quant à elle la dernière forme d’intégration. S’ajoutent alors des politiques fiscales communes. Une politique monétaire commune est aussi instaurée, ce qui facilite les échanges de toutes sortes. Dans certains cas, les monnaies nationales peuvent être remplacées par une monnaie commune.

L’Union européenne est évidemment l’exemple classique pour les deux derniers cas. Elle illustre aussi le caractère dynamique du processus. La Communauté économique européenne (CEE) a été fondée par le Traité de Rome (1957). En 1992, est née l’Union européenne selon les règles du Traité de Maastricht. Avec la création de l’Euro, monnaie mise en place en janvier 2002, l’union économique existe bel et bien, voire davantage puisque le degré d’intégration des pays a dépassé la sphère économique.

À côté de l’Union européenne, il existe d’autres blocs économiques, avec chacun leurs spécificités, que vous allez découvrir en feuilletant ce numéro. Les caractéristiques changent d’une région à une autre, d’un continent à un autre mais le but poursuivi reste immuable: plus de commerces entre les pays pour plus de croissance économique.

DevHaiti

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