L’immense potentiel du marché commun africain
            La ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain de 52,3 % d’ici 2025, augmenter les revenus de l’Afrique jusqu’à 450 milliards de dollars d’ici 2035, selon le FMI, et sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté.
Cependant, le commerce intra-africain ne représente actuellement que 15 % du commerce total du continent, contre 58 % en Asie et 67 % en Europe.
A terme, le nouvel ensemble est censé rassembler les 55 membres de l’UA, soit un marché de 1,2 milliard de personnes.
Concrètement, les droits de douane devront être supprimés sur 90 % des produits dans un délai de cinq à dix ans. Une libéralisation qui vise à doper le développement du commerce régional: actuellement, celui-ci n’absorbe que 15 % des exportations du continent lorsqu’il atteint 68 % en Europe, 61 % en Asie ou 20 % en Amérique latine.
Pour la Banque mondiale, la création de ce vaste marché régional constitue une occasion à saisir par les pays africains pour diversifier leurs exportations, accélérer leur croissance et attirer les investissements directs étrangers.
Le champ d’application de la ZLECAf est vaste. L’accord vise la réduction des droits de douane entre les pays membres et traite d’aspects de politique générale liés notamment à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce. Si elle est pleinement mise en œuvre, la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l’industrie manufacturière et des ressources naturelles.
La ZLECAf représente une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d’élargir l’inclusion économique dans les pays concernés. Sa mise en œuvre permettrait, selon la Banque mondiale:
• la baisse serait de 9,3 millions en Afrique centrale;
• la baisse serait de 4,8 millions en Afrique de l’Est;
• la baisse serait de 3,9 millions en Afrique australe;
• les pays dont les niveaux de pauvreté initiaux sont les plus élevés enregistreraient les plus fortes baisses;
• en Guinée-Bissau, le taux de pauvreté passerait de 37,9 à 27,7 % ;
• au Mali, le taux passerait de 14,4 à 6,8 % ;
• au Togo, le taux passerait de 24,1 à 16,9 %.
• de sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté et d’augmenter les revenus de près de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour;
• d’augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards de dollars d’ici à 2035 (soit une progression de 7 %) tout en ajoutant 76 milliards de dollars aux revenus du reste du monde;
• d’accroître de 560 milliards de dollars les exportations africaines, essentiellement dans le secteur manufacturier;
• de favoriser une progression salariale plus importante pour les femmes (+10,5 %) que pour les hommes (+9,9 %);
• d’augmenter de 10,3 % le salaire des travailleurs non qualifiés et de 9,8 % celui des travailleurs qualifiés.
Dans le cadre de la ZLECAf, l’extrême pauvreté diminuerait sur l’ensemble du continent africain, les améliorations les plus importantes se produisant dans les pays où les taux de pauvreté sont aujourd’hui très élevés:
Sur les 450 milliards de dollars de revenus supplémentaires générés par la ZLECAf, 292 milliards proviendraient du renforcement des mesures de facilitation des échanges qui visent à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières:
• la libéralisation des tarifs douaniers est importante, mais à elle seule, elle n’augmenterait les revenus du continent que de 0,2 % ;
• si elle s’accompagne de mesures facilitant les échanges, notamment pour réduire les formalités administratives, simplifier les procédures douanières et favoriser l’intégration des entre- prises africaines dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les gains de revenus atteindraient 292 milliards de dollars ;
• ces améliorations nécessiteront des efforts importants de la part des pays afin d’atténuer la charge qui pèse sur les entreprises et les commerçants pour franchir les frontières rapidement, en toute sécurité et avec un minimum d’interférence de la part des fonctionnaires.
DevHaiti