Gouvernance

Amélioration de certains indicateurs de l’éducation en Haïti, selon la Banque mondiale

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Dans le rapport du Groupe de la Banque mondiale, publié en 2016, intitulé «Mieux dépenser, Mieux servir – Revue des finances publiques en Haïti», un chapitre est consacré à l’éducation.

Ce chapitre – Maintenir les enfants à l’école et amélioration des niveaux d’instruction – examine l’évolution récente des indicateurs de l’éducation en Haïti, la structure de la fourniture des services d’éducation et le rôle des dépenses publiques. Par suite de l’augmentation de l’aide des bailleurs de fonds et du rôle grandissant de l’Etat au travers des subventions des frais de scolarité, l’accès à l’éducation s’est amélioré, mais les indicateurs continuent d’afficher des faibles résultats caractérisés par une entrée à l’école primaire à un âge supérieur à l’âge officiel, un taux d’abandon scolaire élevé et un apprentissage limité.

Les ménages dépensent néanmoins des sommes importantes pour envoyer leurs enfants à l’école. Les disparités géographiques continuent de caractériser les services d’éducation, la région de l’Ouest comptant davantage d’écoles par habitant, et la qualité de l’éducation est décevante. Il importe d’améliorer le suivi des exemptions des frais de scolarité, et de l’associer à une amélioration des conditions d’apprentissage dans les écoles et d’apprentissage effectif en salle de classe. Le financement basé sur les résultats offre la possibilité de maintenir l’accès, d’accroître la transparence et d’améliorer l’apprentissage, mais il est nécessaire, à cette fin, d’améliorer les systèmes de suivi et d’évaluation.

Les dépenses publiques au titre de l’éducation ont récemment commencé à augmenter.

Au cours des dix dernières années, le budget du ministère de l’éducation a augmenté parallèlement au budget de l’état, dont il représentait environ 14% (graphique 7.7).

Le budget de fonctionnement du MENFP privilégie le personnel qui n’est pas en «première ligne».

En 2013, par exemple, presque 70% du budget d’exploitation était affecté aux traitements et salaires du personnel (graphique 7.10). Ces dépenses cadrent avec celles d’autres pays de la région LAC, dont 60 à 80% du budget total de l’éducation est absorbé par la masse salariale (Banque mondiale, 2014). Toute- fois, dans ces pays, le secteur public paye la majorité des enseignants du primaire et du secondaire, tandis que, en Haïti, l’Etat n’emploie directement que les enseignants du secteur public qui est de taille restreinte. Moins de 400 inspecteurs sont actuellement employés pour environ 17000 établissements primaires et secondaires, et leur rémunération représente mois de 20% de la masse salariale. Outre qu’il soit responsable de l’éducation publique, le MENFP a pour mission de jouer un rôle important dans la règlementation et le soutien aux écoles, en particulier les écoles non publiques. Il s’ensuit qu’environ 42% des dépenses au titre des traitements et salaires sont destinés à des membres du personnel qui ne travaillent pas en tant qu’enseignant, directeur ou inspecteur.

La qualité des services fournis dans le domaine de l’éducation est décevante.

Les indicateurs de la qualité de l’éducation, notamment le niveau des connaissances des enseignants et les matériels didactiques disponibles dans les établissements scolaires indiquent que de nombreux enfants, en particulier ceux issus de ménages pauvres, reçoivent un enseignement primaire de faible qualité. Il semble que, dans l’ensemble, la qualité de l’instruction et les matériels didactiques fournis soient très limités (MENFP, 2013). Par exemple, dans la cadre de l’évaluation du niveau de français et de maths des instituteurs du primaire du Plateau central, seulement 10% des instituteurs (pour le français) et 22% (pour les maths) ont pu répondre correctement a au moins la moitié des questions posées, qui étaient tirées des examens de l’école normal d’instituteurs (MENFP ET World Vision, 2013). Cette piètre qualité contribue au taux élevé de redoublements et d’abandons des études et, en fin de compte, à la médiocrité du niveau d’instruction, car les enfants qui n’ont pas les compétences de base suffisantes ne peuvent pas achever leurs études primaires ou tirer grand profit de ces dernières et poursuivre des études secondaires.

Source : Banque mondiale

DevHaiti

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