ATTEINDRE, un projet de l’USAID, à l’écoute et au service des MPMEs haïtiennes

ATTEINDRE est un projet qui vise l’offre de services aux Micro Petites et Moyennes Entreprises (MPMEs) en Haïti. Les services sont divisés en deux catégories très importantes. ATTEINDRE ne vise pas seulement les MPMEs mais aussi les institutions de supports aux MPMEs, les services de conseils en affaires et les services de développement de la main d’œuvre. Autant que les MPMEs existent dans le pays, il doit y avoir des secteurs de services à ce type d’entreprises.

Le but du projet ATTEINDRE est d’inciter ce secteur à fournir le maximum de services possibles aux MPMEs, en réponse à une situation d’exclusion. Exclusion par rapport à l’âge, par rapport au genre, par rapport au lieu etc., observée au sein de ce secteur. ATTEINDRE travaille à ce que ce secteur soit plus inclusif, en vue d’atteindre les MPMEs dans tout le pays, spécialement en milieu rural. Pour le moment le projet ATTEINDRE s’étend sur quatre départements : le Sud, le Nord, le Nord−Est et le Centre.

Le projet comporte trois principaux objectifs :

•          Augmenter l’accès aux services de conseil développement en affaires et de la main d’œuvre.

•          Renforcer la capacité des institutions financières et des autres acteurs concernés à étendre l’inclusion financière dans les zones cibles. Au début du projet, le constat était qu’il a deux secteurs qui travaillent avec les MPMEs, mais ces deux secteurs ne travaillent pas entre eux.

•          Développer la capacité des associations et des chambres de commerces des MPMEs, et supporter la stratégie du gouvernement haïtien pour l’éducation et l’inclusion financière

Le projet ATTEINDRE s’implémente en collaboration avec les services de conseils au développement. Nous pouvons citer: CEDEL, STRATEGE, CFET, ADE, SONJE AYITI, Chambre de commerce des Femmes, KNFP. La collaboration s’étend aussi avec les institutions de services financiers, telles: FONKOZE, ACME S.A, CODECREM, CAPUC etc. et en dernier lieu avec d’autres partenaires de l’écosystème qui encouragent les plaidoiries, les travaux de recherches etc., tels : la BRH, Group Croissance, FDI, FMT, SOFIHDES etc.

Le projet ATTEINDRE vise la meilleure façon de créer une synergie entre les différents intervenants dans le secteur des MPMEs. A travers sa rubrique recherches, actions participatives qui fait partie de son agenda d’apprentissage, le projet ATTEIDRE se veut l’un des promoteurs d’événement visant à écouter les différents acteurs qui constituent l’écosystème qui entoure le secteur des MPMEs, ainsi que les MPME elles−mêmes. Recherches, actions participatives vise la production d’éléments d’apprentissage pouvant aider à combler les différentes lacunes qui constituent des freins au développe- ment des MPMEs, la diffusion des différentes leçons apprises pouvant permettre de mieux appréhender le terrain et à aider les autres acteurs à s’améliorer, la favorisation d’une communication à double sens, où la voie de tout un chacun sera entendue.

A l’occasion de la 12ème édition du Sommet international de la Finance (SIF), un panel d’échange, constitué de Marlène Gay, Eric Dessources, Pascale Théodat, Eric Balthazar, Clarissa Jules, Emmanuel Joseph et Edouard Clément, a eu lieu au Marriott sur le sujet.

Sur la question de la plus grande satisfaction des acteurs dans le projet ATTEINDRE.

Pour Marlène Gué, la question de la formation, notamment la question de gestion de stocks, constitue le plus grand apport du projet aux entre- preneurs. Edouard Clément du Fonds de développement industriel (FDI) insiste aussi sur l’aspect de la formation surtout la question de plan d’affaire et de cahier comptable au niveau des MPMEs, mais surtout la création d’un système d’information. Il insiste aussi sur la particularité des entreprises.

Pour Monsieur Éric Dessources d’ADE, il croit que c’est l’ensemble des travaux sur la gestion des entreprises avec les entrepreneurs et au sein même de leurs entreprises sur la forme des travaux pratiques sont les meilleurs et n’ont pas d’égal. Pour Éric Balthazar de STRATEGE, la question de coaching fut sa meilleure expérience. Le fait de traiter les entreprises et leurs différents problèmes au cas par cas permet une plus large compréhension de la question et l’établissement d’un climat de confiance.

Sur l’accès au crédit

Pour Pascale Théodat de l’ACME, plus de 2000 MPMEs ont accès à des crédits d’environ 1 million de gourdes, surtout dans le domaine de l’agriculture. Avec comme fonds, un accompagnement des agriculteurs pour empêcher qu’ils s’endettent inutilement et assurer que leurs entreprises grandissent réellement. Balthazar de STRATEGE a évoqué le cas d’une entreprise en particulier qui ne voulait pas de crédit parce qu’elle n’avait pas les informations lui permettant de bien comprendre ce qu’est le crédit mais qui, par la suite, en voulait plus qu’elle ne pouvait gérer. Parce que le propriétaire était plus ou moins informé.

Les bénéficiaires

Pour Clarissa Jules, sa plus grande réussite est le fait d’avoir pu arriver à sélectionner le meilleur de ces différents projets. Elle investit dans le service de prêt contre intérêt et est maintenant dans une phase de développement de son entreprise. Emmanuel Joseph, d’Emmapicol, s’estime redevable envers le projet ATTEINDRE via CFET, pour lui avoir inculqué les notions de base en entreprenariat. Il est sur le bon chemin, et investit aujourd’hui dans plusieurs filières.

Sur la question de financement

Emmanuel Joseph n’avait pas vraiment les informations nécessaires à l’accès au crédit, ce qui l’a rendu méfiant par rapport aux prêts des institutions financières. Ce qui est différent aujourd’hui. Marlène Gué de SOFHIDES pense qu’il faut qu’il y ait un partenariat entre les institutions de financement et les institutions d’encadrement afin qu’elles puissent travailler ensemble pour une meilleure formation des entrepreneurs en quête de financement.

Pour Éric Dessources, il faut d’abord identifier le besoin des entreprises, et le mécanisme de différentes institutions de financement pour mieux orienter les services. Cependant, il faut faire attention à ne pas confondre les deux types d’institutions pour ne pas penser que le fait qu’une institution d’accompagnement, pour les besoins de son accompagnement, travaille avec une institution de finance- ment, signifie que l’accompagné est automatique- ment éligible pour un financement.

Éric Balthazar pense que le travail doit être fait de concert avec les deux types d’institutions pour de meilleures orientations, tout en étant clair et précis sur la mission de chacune. Clarissa Jules, pense que le prêt doit être orienté, pour éviter que les entreprises fassent des prêts inutiles. Edouard Clément pense que les institutions devaient être plus proches de la population, pour de meilleures informations liées à leurs différents services. Il a mentionné la question de prêts participatifs, avec deux niveaux d’intérêts et d’autres services qu’offre le FDI et soulève aussi les questions de solvabilité et de marché pouvant accueillir les services de l’entreprise en question.

En termes de conclusion, les panelistes sont unanimes sur la question de la recherche d’une forme de synergie entre les différentes institutions qui œuvrent dans le domaine des MPMEs. Ils croient que sans cette force, il y aura toujours les mêmes difficultés pour ceux qui non seulement veulent mettre sur pied une entreprise, mais aussi ceux qui veulent grandir, ceux qui veulent avoir recours aux institutions financières pour leur permettre d’avoir un crédit.

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