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Budget 2023-2024 : environ 15 milliards de gourdes d’investissements publics pour le grand Nord

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«Dans le budget 2023-2024, l’Etat prévoit d’investir environ 13.3 milliards de gourdes dans le département du Nord dans trois projets au Cap-Haïtien, deux projets à Pilate, deux projets à la Grande Rivière du Nord, un projet à Limonade, un projet à Limbé, un projet à Milot, un projet à Saint-Raphaël et six autres projets», informe Kesner Pharel, PDG du Group Croissance, lors d’une présentation au Sommet régional de la Finance dans le Nord en décembre dernier.

Selon l’économiste, l’Etat prévoit d’investir environs 1.9 milliard de gourdes dans le Nord-est dans trois projets à Fort-Liberté, dont cinq projets à Ouanaminthe, un projet à Vallières, un projet à Mont-Organisé, un projet à Perches, un projet à Caracol, un projet à Trou-du-Nord et deux autres projets. Pour le département du Nord-Ouest, environ 98.48 millions de gourdes seront investies à travers deux projets à Jean Rabel et trois autres projets dans la région.

En termes de dépenses publiques per capita et départementales, les calculs de Kesner Pharel avoisinent un résultat de 17 093 gourdes pour le Nord, 14 326 pour le Nord-est et 31 100 gourdes pour le Nord-Ouest. «Avec une population d’environ 2.5 millions d’habitants, la région a une potentialité de 10 milliards de dollars américain de richesse», estime M. Pharel imputant les limites de la répartition géographique des dépenses de l’Etat à la centralisation des crédits au niveau des entités administratives, aux difficultés de vérifier les projets exécutés sur plusieurs départements et au faible contrôle des projets financés par les partenaires techniques et financiers.

Les priorités nationales du Budget 23-24

À l’échelle nationale, pour l’exercice fiscale 2023-2024, les priorités du gouvernement haïtien sont de renouer avec la croissance économique, d’assurer la stabilité sociale et d’améliorer les conditions sécuritaires. Il est prévu un ensemble d’actions visant à contribuer à un meilleur environnement d’affaires en vue de l’attraction des investissements, de l’augmentation de la production nationale conduisant à terme à un recul de l’insécurité alimentaire et une meilleure redistribution des ressources nationales. L’Etat projette de renforcer la sécurité et d’organiser des élections. Il souhaite renouer avec la croissance économique tout en priorisant le soutien aux populations vulnérables à travers l’extension des programmes sociaux, la construction des infrastructures résilientes, la promotion de la stabilité sociale et la bonne gouvernance.

A travers le budget, l’Etat veut rendre pérenne la mobilisation des recettes au seuil de la capacité des organismes de perception, porter la pression fiscale à 5.6% du PIB en 2023-2024, stabiliser les dépenses courantes en pourcentage du PIB et augmenter la part consacrée aux dépenses de capital. Il veut préparer les plans de passation des marchés publics dans les meilleurs délais, reconduire les crédits budgétaires consacrés à l’organisation des élections et augmenter les dépenses en capital affectées aux infrastructures. Il veut allouer des crédits budgétaires significatifs au profit des forces de l’ordre pour le rétablissement du climat sécuritaire, réduire progressivement le financement monétaire et augmenter les produits nets des bons du Trésor. Il veut étendre l’accessibilité des bons du trésor aux ménages et ramener le déficit budgétaire à 1.8% du PIB pour l’exercice 2023-2024 contre 1.9% du PIB en 2022-2023.

En termes de perspectives macro budgétaires, l’Etat vise un taux de croissance du PIB de +0.7% supporté essentiellement par l’amélioration du climat sécuritaire et la construction d’infrastructures résilientes touchant notamment les travaux publics, l’agriculture, l’éducation et l’environnement conformément à l’axe 3 du Plan de Relèvement Intégré du Grand Sud (PRIPS).

«Un taux de croissance qui ne sera pas suffisant si l’on considère que le pays a passé les 5 derniers exercices fiscaux sans création de richesse et que le PIB s’est continuellement contracté. Nous devrions faire des croissances de 5 à 10% pour combattre lapauvreté», a souligné Kesner Pharel précisant que l’Etat vise un niveau d’inflation autour de 16.2% au 30 septembre 2024 contre 31.8% pour l’exercice précédent.

L’Etat vise des recettes fiscales et non fiscales de l’ordre de 192 milliards de gourdes contre 164.06 milliards en 2022-2023, soit une pression fiscale stabilisée autour de 5.5% ; des dépenses totales en hausse de 19.9% par rapport aux projections de 2022-2023 ; des émissions nettes de bons du trésor de 12 milliards de gourdes et un niveau de financement monétaire de 2 milliards de gourdes contre une programmation de 33 milliards pour l’exercice fiscal précédent.

Pour changer la donne économique du grand Nord «Pour changer la donne sur la situation économique de la région, il faut mener une lutte pour unir les communes afin de créer la zone métropolitaine du Cap-Haïtien, de Port-de-Paix ou encore de Ouanaminthe et de Fort-Liberté. Si vous concentrez tout au Cap-Haitien, à Port-de-Paix ou à Ouanaminthe, attendez-vous à ce qu’il y ait une migration vers ces villes et les problèmes qui vont avec. Lorsqu’il y a explosion démographique et qu’il n’y a aucune préparation pour les nouveaux arrivés, tout ce qui en découle ne devrait pas nous étonner», a fait savoir Kesner Pharel.

«C’est pourquoi l’aménagement du territoire est fondamental dans le développement. Notons que dans les années 70, seulement 20% de la population haïtienne se trouvait dans les milieux urbains et 80% en milieux ruraux. En moins de 40 ans, il y a eu une explosion urbaine. En dépit de ce changement démographique, il n’y a pas eu de changement sur notre façon de faire de la politique », a poursuivi l’économiste qui a plaidé tout au long de ce Sommet régional de la Finance pour une meilleure répartition territoriale des crédits budgétaires et des investissements publics.

DevHaiti

Infodevhaiti

DevHaïti, magazine bimensuel consacré au développement économique, est produit par l’Association Haïtienne de Journalistes Économiques pour le Développement Durable (AHJEDD), et le Group Croissance. Le magazine traite essentiellement des objectifs de développement durable (ODD) et de l’agenda 2030.

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