Chez nous, il est temps de (ré)concilier l’économie et l’environnement
Haïti ne fait pas partie des pays qui polluent le plus la planète. Avec une économie rachitique et qui peine à s’industrialiser, notre pays est à des années lumières de figurer sur la liste des grands pollueurs du monde. Nous ne sommes pas pour autant un bon élève en matière de protection de l’environne- ment. Notre gestion catastrophique des ressources en eau, la coupe effrénée des arbres, l’insalubrité de nos rues, la multiplication des constructions anarchiques, l’usage abusif du plastique et d’autres objets non biodégradables en sont la preuve.
Le fait qu’Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète n’explique en rien notre rapport problématique avec l’environnement. Au contraire, cela a accentué notre pauvreté. La destruction de l’environnement nous appauvrit. Nos côtes, exploitées sauvagement, pourraient être des lieux de prédilection pour des touristes locaux et étrangers. Une alternative au charbon de bois, au sachet en plastique, aux assiettes et gobelets en «foam» pourrait par exemple permettre de créer des emplois et augmenter les recettes de l’Etat. Si et seulement si l’Etat et le secteur privé avaient compris la nécessité de travailler ensemble en ce sens.
On peut dire autant pour d’autres problèmes environnementaux auxquels le pays fait face. Une meilleure gestion des déchets pourrait permettre la création de beaucoup d’emplois. Cela pourrait contribuer à la création de richesses. La production locale de contenants biodégradables en lieu et place de l’importation des sacs en plastique pourrait être aussi bénéfique à l’environnement et à l’économie. Notre secteur artisanal pourrait en être le grand bénéficiaire.
Il ne s’agit aucunement ici de demander ni à l’Etat ni au secteur privé des affaires d’inventer la roue dans la mesure où nos voisins les plus proches ont déjà donné l’exemple. Nous n’avons qu’à suivre la voie tracée en matière de conciliation entre économie et environnement.
En Haïti, l’économie ainsi que l’environnement se trouvent au haut de la liste des urgences. Nous sommes parmi les plus pauvres du monde parce que nos principaux indicateurs économiques sont au rouge. Nous sommes aussi l’un des pays le plus vulnérable aux catastrophes naturelles. Cela sous-tend que tout est à construire ou à reconstruire ici dans ces deux domaines. Il est temps de trouver la bonne formule pour mettre l’économie au service de l’environnement et vice-versa.
Haïti a besoin de fortifier son économie mais, au moment où le débat sur la lutte contre le changement climatique s’accentue, nous avons l’impérieuse obligation de concilier l’économie et l’environnement. Notre survie en tant que peuple en dépend grandement. Il faut le dire haut et fort à l’Etat, au secteur privé des affaires et aux différentes entités de la société civile.
DevHaiti