En savoir davantage sur le spectre de défaut de paiement de la dette américaine

L’annonce a été faite le 20 janvier 2023, qu’à partir du 5 juin, les États-Unis pourraient entrer en défaut de paiement de leur dette. Le Trésor américain a informé que la dette nationale du pays dépassait désormais la somme de 30.000 milliards de dollars. Comme de nombreux pays, les États-Unis ont énormément dépensé pour faire face à la crise sanitaire.
Un défaut sur la dette américaine provoquerait «à coup sûr une récession aux Etats-Unis et pourrait entraîner une crise financière mondiale», a prévenu la ministre américaine des finances, Janet Yellen, interrogée sur CNN. La dette a augmenté de 7000 milliards de dollars depuis 2019 et dépasse largement la dette publique cumulée des pays de l’Union européenne (13.500 milliards de dollars) ou encore celle de la Chine (12.600 milliards de dollars). Plus d’un craignent que le défaut de paiement de l’économie le plus riche du monde puisse engendrer une crise financière planétaire.
Que s’est-il passé avec la dette américaine?
Les États-Unis ont atteint leur plafond d’endettement le jeudi 19 janvier 2023, soit le niveau maximum de ce qu’ils peuvent emprunter pour faire fonctionner le pays. Ce plafond est de 31 000 milliards de dollars. La limite étant dépassée, le Trésor américain ne peut plus emprunter, même à court terme, pour des besoins de fonds de roulement. Il existe pour l’heure une période de suspension d’émission de dette qui durera jusqu’au 5 juin.
Les Républicains profitent de cet événement économique pour forcer les Démocrates à la négociation sur les dépenses sociales, notamment les mesures sociales engendrées par l’application du programme de Joe Biden et en faire une bataille politique. Ce bras de fer qui existe entre les élus démocrates et républicains menace le fonctionnement du pays.
Les risques d’un défaut de paiement
Personne ne sait exactement pour le moment à quoi les États-Unis peuvent s’attendre, car le pays n’a jamais véritablement atteint le stade du défaut de paiement auparavant. Mais Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américain, qui s’est exprimée sur le dossier a mis en garde contre ce qui pourrait arriver, une “crise économique mondiale”, si les négociations politiques n’aboutissent pas.
Dans un premier temps, un défaut de paiement provoquerait “à coup sûr une récession aux États-Unis”, due à “l’incapacité à réaliser un paiement, qu’il s’agisse de nos obligations en matière de dette, vers les bénéficiaires des dépenses sociales ou nos militaires, a-t-elle expliqué sur CNN.
“Nos coûts d’emprunt augmenteraient, et chaque Américain verrait les siens suivre la même tendance”, a-t-elle détaillé, estimant que “beaucoup d’Américains perdraient leur travail”. Un plongeon de Wall Street et une perte de confiance dans le dollar, utilisé partout dans le monde comme monnaie de transaction stable, pourraient ainsi faire se propager la récession, comme cela avait été le cas en 2008.
Cependant, le mois dernier le patron de la Banque centrale américaine Jérôme Powell croit que les États-Unis doivent y remédier au fil du temps. “La dette n’est pas à un niveau insoutenable, mais la trajectoire est insoutenable” expliquait-il.
Aussi, de l’avis de certains économistes, cette situation n’a en soit rien d’exceptionnel : le plafond de la dette des USA a été modifié à de très nombreuses reprises depuis 1960. Le Congrès a les pleins pouvoirs pour le relever lorsque c’est nécessaire.
Pourtant, la question de la dette reste très vive aux États-Unis. Depuis près de 20 ans, elle ne dépassait pas 6000 milliards de dollars. La crise financière de 2008, puis celle du Covid-19 ont fait exploser les dépenses. 67% des américains, dans un sondage publié sur le Monde.fr estiment qu’il s’agit d’un “problème majeur pour l’économie” d’autant que les besoins en investissement sont croissants, notamment pour répondre aux enjeux climatiques.
En fin de compte, la secrétaire du Trésor américain a annoncé la mise en place de “mesures extraordinaires” afin de trouver une solution. Il faut toute- fois souligner qu’une solution à long terme devrait résider dans les négociations qui devront avoir lieu entre les élus républicains et démocrates de la Chambre des représentants avant le 5 juin prochain.
Source: bfmtv.com; lemonde.fr ; lexpress.fr
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