Engager des actions fortes au profit du capital humain

Le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, est entré dans le vif du sujet pour montrer les bénéfices que la nation tirera en investissant davantage dans l’éducation et par ricochet dans le capital humain à long terme. Dans un discours prononcé lors du 11e Sommet de la finance récemment, il a partagé avec le public la nécessité pour Haïti et les enjeux d’un tel investissement. Nous publions ici un extrait de son intervention.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je participe pour la seconde fois à cette rencontre annuelle sur l’économie et la Finance en qualité de ministre de l’Economie et des Finances. Aujourd’hui, le sommet sur la Finance est bien implanté et représente un espace incontournable pour échanger sur les principaux nœuds du développement économique et financier de notre pays. C’est l’occasion de présenter les principales actions et politiques économiques qui sont entreprises par le gouvernement, et favoriser une compréhension commune, gage de convergence des énergies positives pour des mises en œuvre réussies. C’est pourquoi, avant d’aller plus loin dans mes propos, je voudrais, une fois de plus, adresser mes vives félicitations aux organisateurs.
Pour cette fois, le thème central de ce sommet, qui est celui de l’enjeu du renforcement du capital humain, est tellement d’actualité au regard des défis auxquels nous faisons face, à la fois, dans la formation de capital Humain et dans sa valorisation. Si nous nous référons aux résultats d’une étude récente conduite sur les pays de l’OCDE qui indique que «Si le temps moyen que chaque personne consacre à l’éducation augmente d’un an, le produit économique du pays par habitant devrait augment- er sur le long terme, dans une fourchette comprise entre 4 à 6%» ; il n’est point besoin de démontrer l’enjeu du renforcement du capital humain pour Haïti, il convient de préférence de mettre l’accent surtout sur l’enjeu de sa valorisation dans une économie comme la nôtre.
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi de vous rassurer que le gouvernement dans son ensemble reste bien conscient du rôle primordial du capital humain pour disposer de compétences créatives et innovatrices pouvant aider à adresser, mais surtout à dénouer les nœuds qui plombent le décollage économique du pays. Pour cela, nous devrons engager des actions fortes, notamment pour le renforcement de nos systèmes éducatif et de santé, mais également dans l’amélioration du cadre des affaires et de soutien à la promotion du secteur privé dont les investissements pourront soulager les finances publiques et favoriser la prospérité économique et l’absorption du chômage, gages de la cohésion sociale et du bien-être des populations. Toutefois, nous devons humblement reconnaître que les défis sont nombreux, et les capacités de l’économie sont limitées.
Il me vient à l’esprit le contexte dans lequel j’intervenais à ce forum l’année dernière. Nous venions d’adopter le mode virtuel du fait de la pandémie de COVID- 19 qui venait de surgir, amplifiant les effets des troubles socio-politiques du mouvement
« Peyi-lock » que l’économie et la société toute entière subissait. Malgré les contraintes budgétaires que le pays subissait, dès l’apparition des premiers cas confirmés, sous l’impulsion du président de la République, le gouvernement a engagé un ensemble de mesures pour contrer la propagation du virus, et contenir les effets de cette crise sanitaire mondiale sur l’économie nationale.
Au niveau économique, des mesures ont été égale- ment adoptées portant sur des allègements fiscaux, l’assouplissement du crédit et la révision des délais de paiement des impôts pour les entreprises. Le gouvernement a ensuite adopté un plan de riposte dans une approche plus holistique qui a permis de limiter l’impact de la pandémie sur l’économie. Cependant, toutes ces mesures qui ont eu un double effet entrainant des baisses de revenus pour l’Etat d’un côté et l’accroissement des dépenses de l’autre, ont conduit des réajustements budgétaires pour prendre en compte ces dépenses d’urgence.
Je voudrais profiter de cette auguste assemblée et de l’occasion qui m’est offerte, pour remercier, au nom de l’ensemble du gouvernement, nos principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur appui continu aux efforts du Gouvernement. Particulièrement dans cette lutte contre la pandémie de Covid-19, leur soutien financier a été d’importance inestimable. Le gouvernement d’Haïti voudrait pouvoir continuer à compter sur leur engagement à ses côtés pour l’accompagner à aborder plus sereinement la période de l’après Covid-19 pour laquelle, l’objectif majeur demeure une reprise économique rapide et résiliente.
C’est dans cette optique, que le gouvernement a adopté au cours du mois de janvier 2021, le Plan de Relance Économique Post-Covid-19 pour la période 2020-2023 (PREPOC 2020-2023). Ce plan qui a été préparé sous l’instigation du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et du ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), avec la participation large des acteurs sociaux et de développement, permettra de mettre en œuvre des actions structurées et à résultats rapides, pour s’attaquer, à court terme, à la fois à l’impact de la crise sanitaire et créer les conditions d’une croissance rapide et soutenue susceptible de remettre le pays sur le sentier du développement et de la prospérité, à moyen et à long terme.

DevHaiti