Finance

Entrepreneuriat médical : Une perspective salutaire pour le Pays?

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Parmi les différents panels reçus à la onzième édition du Sommet international de la Finance, pour entretenir le public, il y a eu celui du Dr Harry Beauvais, PDG de Chitai, et de Ralph Edmond, PDG des laboratoires Farmatrix. Les deux intervenants ont abordé le sous-thème « santé et entrepreneurship » dans le cadre de ce Sommet qui s’est tenu par visioconférence, du 13 au 14 avril 2021, sous le thème

« Renforcer le capital humain en Haïti dans la perspective de post-Covid19 ».

Si l’entrepreneuriat est un moteur majeur du développement économique et social d’un pays, l’émergence d’une culture entrepreneuriale est inhérente à ce développement. Conscient de cet état de fait, nombreux sont les jeunes et adultes voulant développer un état d’esprit entrepreneurial. Cependant, les obstacles dont fait l’objet la création des entre- prises en Haïti les empêchent de convertir leurs idées en projets innovants.

« Faire évoluer l’entrepreneuriat dans le domaine médical en Haïti relève d’un grand défi», a constaté Dr Beauvais de Chitai. Cependant, malgré les obstacles confrontés les entrepreneures médicaux devraient se consacrer à offrir ce qu’un gouvernement est incapable d’offrir surtout dans un pays comme Haïti. «Nos besoins sanitaires sont tellement immenses que le gouvernement n’aura jamais assez de ressources pour faire les interventions nécessaires », a-t-il poursuivi.

Vu les besoins du pays en matière médicale, les médecins devraient créer chaque année une œuvre médicale moderne. Mais très peu de médecins sont prêts à prendre ce risque, a regretté Harry Beauvais, fustigeant le secteur privé qui, a-t-il souligné, n’ac- corde aucun appui financier au secteur médical.

Ralph Edmond, PDG de Farmatrix, une entreprise pharmaceutique, a abondé dans le même sens. Le principal obstacle, selon lui, à l’entrepreneuriat médical en Haïti est le financement. « Il n’y a que 4 % des soins de santé en Haïti qui sont payés par les assurances. Pourtant à l’étranger, le budget alloué peut financer jusqu’à 95% [des soins de santé », a fait savoir Ralph Edmond.

Monter un programme entrepreneurial dans le secteur médical en Haïti requiert un travail d’équipe en plus de la passion et de l’intelligence interactive. Force est de constater que rares sont les médecins qui peuvent entretenir pareille collaboration. « Chitai existe depuis 14 ans. C’est une institution médicale spécialisée dans la fertilisation, elle est le résultat d’un travail d’équipe », a déclaré avec fierté le Dr Beauvais.

Le médecin s’est ensuite montré favorable à l’introduction de la technologie dans les institutions médicales en Haïti, puisqu’aujourd’hui tout est numérisé. Il a donc encouragé l’éducation et la forte implication des jeunes qui doivent passer, selon lui, par la transmission des connaissances.

Entre l’offre médicale privée coûteuse et le manque de moyens financiers de la population, Chitai et Farmatrix sont tout de même parvenus à maintenir le cap. Ralph Edmond en a appelé à l’unité des institutions médicales. Dans la foulée, il a affirmé que le développement du secteur médical en Haïti doit passer par le financement en commun, soit à travers l’assurance privée soit à travers l’assurance étatique. S’agissant de cette dernière, il reconnaît volontiers qu’elle n’est pas efficace car elle profite plutôt aux politiciens.

 Le PDG de Farmatrix a donc invité l’État, le secteur privé, les ONG et les professionnels du secteur médical à se rejoindre pour doter la population de la capacité de se payer une assurance santé de qualité.

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