Grand Nord : l’heure de prendre votre destin économique en main a sonné

Port-au-Prince s’effondre sous le poids des gangs, du chaos et de l’impuissance politique. Depuis 2021, on ne compte plus les « territoires perdus » qui sont tombés entre les mains des gangs armés. Ce qui, ailleurs, somme comme une tragédie nationale doit aussi, pour tous les filles et fils du Grand Nord, résonner comme un appel à l’action. Jamais, dans l’histoire récente, cette région a eu une telle opportunité de s’imposer comme un moteur économique et logistique du pays. Mais, encore faut-il que ses habitants aient le courage, l’unité et la vision pour la saisir.
Chaque semaine, des familles, des ONG, des institutions internationales et des entreprises fuient la capitale pour trouver refuge dans la deuxième ville du pays et ses environs. Elles apportent avec elles des besoins urgents : logements, services, sécurité, infrastructures. Si les acteurs concernés restent passifs, ces opportunités fileront vers d’autres horizons ou s’éteindront. Si, au contraire, ils structurent leur offre, ils pourront transformer ce flux en richesse durable pour toute la région.
L’entrepreneur Lovinsky Fils-Aimé l’a dit explicitement : sans formalisation, pas de contrats sérieux, pas de partenariats internationaux. Or, trop d’entreprises du Nord fonctionnent encore dans l’ombre, sans patente ni statut légal. C’est suicidaire économiquement. Pour être crédibles face aux bailleurs et aux investisseurs, il faut que les PME du Nord deviennent des entreprises structurées, solides et visibles.
Mais, formaliser ne suffit pas. Bâtissons. Le projet de PC Terminal, porté par Patrick Belliard, est un exemple de vision à long terme : un port en eaux profondes, une plateforme logistique tournée vers les États-Unis et la Caraïbe, un pôle touristique et écologique. Voilà le type de projet structurant qui change un territoire. Pourquoi ne pas multiplier ce genre d’initiatives dans le tourisme, l’agrotransformation, le commerce numérique ?
Nous avons, de notre lieu d’observateur, identifié quatre urgences, à savoir :
Des infrastructures dignes de ce nom : comment attirer des investisseurs avec des routes défoncées, un courant électrique fantôme et un internet aléatoire ? L’État central ne fera rien ? Alors que les mairies, les chambres de commerce et le secteur privé montent ensemble des partenariats pour financer des solutions locales.
Un soutien concret aux PME avec la mise en place des incubateurs, des espaces de coworking, de fonds régionaux de démarrage… Ces outils ne sont pas un luxe, mais une nécessité vitale.
L’exploitation immédiate du potentiel touristique existant : Citadelle, plages, culture vivante… Le Nord peut devenir la vitrine d’Haïti, surtout maintenant que la capitale est pratiquement hors-jeu.
La mobilisation massive de la diaspora est essentielle, car des millions d’Haïtiens à l’étranger cherchent à contribuer. Donnons-leur des raisons et des garanties pour investir chez nous.
Le Grand Nord doit rompre avec l’entrepreneuriat de survie pour entrer dans l’ère de l’entrepreneuriat stratégique. Cela signifie innover, viser la qualité, penser exportation et marchés régionaux. Cela veut dire aussi se fédérer : travailler en réseau, mutualiser les ressources, créer des clusters sectoriels pour peser collectivement.
La crise de Port-au-Prince est un tournant. Dans cinq ans, on dira soit le Nord a raté le coche par inertie et division, soit il a eu l’audace de s’ériger en alternative crédible. L’histoire ne sourit pas aux spectateurs. Elle récompense ceux qui prennent les devants.
Alors, entrepreneurs, élus locaux, universitaires, membres de la diaspora : l’heure n’est plus aux palabres sans lendemain. L’heure est à l’action, à l’investissement, à la construction. Le Grand Nord a tout pour devenir le laboratoire d’une Haïti décentralisée, prospère et fière. Mais, cela ne se fera pas sans nous. Surtout, cela ne se fera pas sans vous. Et, Group Croissance, à travers son Sommet Régional de la Finance est fier de montrer la voie.
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