Haïti dispose d’une stratégie de communication pour son processus PNA

La production comptant pour 56% du PIB du pays est située dans des zones à risque de catastrophe, et les inondations récurrentes entraîneraient donc un impact économique de l’ordre de 2% du PIB, selon les calculs de la Banque mondiale. L’adaptation, comme stratégie de lutte contre les changements climatiques, est donc la voie à suivre pour un renforcement de la résilience de l’économie haïtienne face aux risques sans précédent que représentent les changements climatiques. Ces mots ont été repris par le Coordonnateur de l’association dénommée Action pour le Climat l’Environnement et le Développement Durable (ACLEDD), Patrick Saint-Pré, au moment de présenter le document de «Stratégie de Communication du Processus PNA (Plan National d’Adaptation) d’Haïti», le 10 août 2021 à Pétion-Ville.
Cette présentation suivie par des journalistes du secteur et quelques partenaires du ministère de l’Environnement est réalisée dans le cadre d’un « atelier de dissémination du document de stratégie de communication du processus PNA». Le coordonnateur de l’ACCLED en a profité pour souligner que «les dommages annuels moyens associés aux cyclones tropicaux en Haïti, estimés sur une période de 10 ans, coûtent plus de 442 millions dollars par an (UNESCO & UNOPS, 2021)».
Le processus PNA comme feuille de route pour l’adaptation du pays aux changements climatiques nécessite sans plus tarder une harmonisation dans l’intégration des mesures d’adaptation dans la planification nationale et locale.
Les débats ont favorisé des échanges sur la vulnérabilité du pays face aux risques de catastrophe naturelle quelques jours avant le séisme du 14 aout qui a mis la presqu’ile du Sud à genou. Le nouveau ministre de l’Environnement, James Cadet, qui s’adressait aux journalistes, en ouverture de cet atelier, a préféré mettre en relief le dernier rapport du GIEC en ces termes: «Vous avez sans nul doute eu vent du plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié le lundi 9 aout, dans lequel ces experts pressent les décideurs publics de prendre des mesures immédiates pour limiter les conséquences du changement climatique. Le cas échéant, les conséquences de ce réchauffement pourraient s’étaler sur des siècles, voire des millénaires.»
Le ministre de l’Environnement rappelle que «Selon les scénarios du GIEC, les conséquences d’un réchauffement climatique de deux degrés – qui sera vraisemblablement atteint avant la fin du siècle – entraîneront des événements climatiques extrêmes, comme des précipitations plus importantes à certains endroits, des inondations, une sécheresse des sols accrue dans d’autres, des incendies de forêt et des cyclones tropicaux. »
Pour mieux faire comprendre l’importance et les nombreuses implications du PNA, Vovener de Verlands Edmond, consultant au Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) est intervenu par visioconférence et a défini les contours du processus. Pour lui, le processus PNA est un processus stratégique, mené par les gouvernements nationaux, permettant aux pays d’identifier et de répondre à leurs priorités à moyen et à long terme pour s’adapter aux changements climatiques.
M. Edmond a ajouté que c’est un cycle continu de planification, de mise en œuvre et de suivi et évaluation qui est ajusté au fil du temps en fonction des informations reçues en retour et des leçons tirées. Le processus PNA met en place des systèmes et capacités nécessaires pour que l’adaptation fasse partie intégrante de la planification du développement, de la prise de décision et de la budgétisation d’un pays.
En définitive, le processus PNA cherche à améliorer les pratiques et les résultats en matière de développement ; à aider les pays à mieux accéder et utiliser les financements en faveur de l’adaptation ; à aider les pays à mettre en œuvre l’Accord de Paris et susciter des progrès vers la l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
Dans un autre registre, Raoul Vital, directeur de l’Observatoire nationale pour la qualité de l’environnement (ONQEV) a tenu l’assistance en haleine en débattant du « Rôle de l’adaptation dans la lutte contre les changements climatiques » en présence du directeur de la Direction des Changements climatiques au ministère de l’Environnement, Jean Ernest Georges.
Si ce document entend guider à court et à moyen terme le gouvernement haïtien sur la manière d’utiliser effacement les communications stratégiques en appui à son PNA notamment, les principaux résultats attendus de cette stratégie sont donc une meilleure communication de l’action gouvernementale en matière d’adaptation aux changements climatiques ; une plus grande accessibilité des informations en matière d’adaptation aux changements climatiques, en particulier du PNA ; les autorités d’Haïti sont sensibilisées sur la nécessité d’allouer des fonds publics d’investissement à l’adaptation aux changements climatiques et enfin un changement d’attitude de la population haïtienne vis-à-vis des changements climatiques.
DevHaiti