Haïti : Le budget 2023-2024 met le cap sur la croissance économique
Le budget 2023-2024, évalué à 320,6 milliards de gourdes, est en augmentation d’environ 20 % par rapport à l’enveloppe globale du budget 2022-2023 qui était de 267,5 milliards de gourdes. Pas moins de 73% des ressources sont domestiques, avec notamment les ressources de la Direction générale des Impôts (DGI) et l’Administration générale des Douanes (AGD) – les principaux organismes habilités à collecter l’argent représentent 60 % du budget.
Les crédits budgétaires de l’exercice 2023-2024 destinés aux dépenses de fonctionnement, incluant les dépenses courantes des institutions de l’administration d’État, les dépenses d’immobilisation et l’amortissement de la dette publique, sont fixés à 202,9 milliards de gourdes.
Les crédits budgétaires de l’exercice 2023-2024 pour les dépenses de programmes et projets sont fixés à 117,7 milliards de gourdes.
Les dépenses d’investissements publics dans le budget pour l’exercice fiscal 2023-2024 s’estiment à 158, 41 milliards de gourdes et seront financées à hauteur de 28,8% par le Trésor public (33,9 milliards de gourdes), 68,5% par des dons et emprunts (77,2 milliards de gourdes). Les immobilisations corporelles et incorporelles sont projetées à 2,7 % des dépenses de capital.
Les trois grandes priorités du budget 2023-2024 sont: faire en sorte que la croissance économique reprenne après cinq ans de croissance économique négative. «C’est la priorité du budget — permettre la reprise de la croissance. Nous prévoyons dans le budget une croissance économique positive», souligne Jean Michel Silin, directeur général de la Direction générale du Budget, service techniquement déconcentré au sein du ministère de l’Économie et des Finances (MEF).
Le budget vise également à attaquer ou à aborder les problèmes liés aux tensions sociales. Autre priorité du budget, c’est d’améliorer le climat sécuritaire. «La rubrique la plus importante du budget est l’investissement lié aux priorités».
Dans l’allocation des crédits aux différentes entités de l’administration publique dans le Budget 2023-2024, le ministère des Travaux publics Transports et Communications s’en sort avec la part du lion héritant d’un montant de 41,8 milliards de gourdes. Soit 13% du budget du secteur économique. Le ministère de l’Economie et des Finances arrive en deuxième position dans ce secteur avec une allocation de 19,4 milliards de gourdes, soit 6,1% du budget suivi par le ministère de l’Agriculture avec un montant de 9,33 milliards de gourdes, soit 2,9% du budget.
Dans le secteur social, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle arrive en tête avec une allocation de 33,17 milliards de gourdes. Soit 10,3% du budget de ce secteur. Le ministère des Affaires sociales suit en deuxième position dans ce secteur avec une allocation de 25,7 milliards de gourdes, soit 8 % du budget. Le ministère de la Santé publique emboîte le pas avec une allocation estimée à 18,3 milliards de gourdes, soit 5,7% du budget du secteur social.
Au niveau du secteur politique, le ministère de la Justice et de la sécurité publique bénéficie de la plus forte allocation avec un montant de 32,4 milliards de gourdes. Soit 10,1% du budget de ce secteur. Le ministère des Affaires étrangères talonne avec une allocation de 10,2 milliards de gourdes, soit 3,2% du budget et le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales arrive en 3e position avec un montant de 9,25 milliards de gourdes, soit 2,9% du budget. La Primature suit avec 1,3% du budget suivi du ministère de la Défense qui représente 1,1%.
Le budget 2020-2021 est le dernier qui a été réalisé dans les délais, donc préparé et disponible avant le 1er octobre, la date officielle de l’ouverture de l’année fiscale. « Le principe de l’antériorité budgétaire veut dire que le budget doit être préparé avant le 1e jour de sa rentrée en exécution ». Le dernier budget, qui a reçu l’approbation du Parlement, était celui de 2017-2018.

DevHaiti

