Historique des désastres en Haïti

Le séisme dévastateur du 14 août 2021 vient perpétuer une longue tradition de désastres. En effet, de 1900 à 2016, Haïti a été victime de plus d’une centaine de catastrophes provoqués par l’impact de phénomènes géomorphologiques et climatiques dont :

•          Un séisme majeur de magnitude (Mw) 7.0 dont l’épicentre a été localisé à Léogâne à moins de 30 km de Port-au-Prince et un séisme de magnitude 8.0 en 1904 frappant particulièrement les villes du Cap Haïtien et Port de Paix;

•          Près de 40 cyclones et tempêtes tropicales;

•          Plus de cinquante inondations majeurs et glissements de terrain;

•          Sept périodes de sécheresses;

•          Une épidémie de choléra faisant plus de neuf mille morts et cinq cent mille personnes officiellement atteintes;

•          Deux épidémies infectieuses et parasitaires;  Cumulées, ces catastrophes ont fait plus de 250,000 pertes en vies humaines, plus de 13 millions de sinistrées et ont causé des pertes économiques et des dommages de l’ordre de plusieurs billions de dollars US dans une situation économique déjà précaire.

En 2008, les situations de désastres en saison cyclonique ont causé des dommages évalués à près d’un milliard de dollars US, ce qui équivalait à 15% du PIB. Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7,2 a fauché les vies de 220.000 personnes, en a blessé 300.000, déplacé 1,5 million et balayé l’infrastructure de la capitale politique et économique du pays, son économie et son tissu social. Le séisme a aussi causé des dommages d’une valeur estimée à 7,804 milliards de dollars US, occasionnant une perte de 120% du PIB.

La péninsule du Sud et les menaces hydro-climatiques

Certains phénomènes naturels reviennent de manière périodique ou encore saisonnières. C’est le cas pour des phénomènes tels que : les cyclones, les ouragans, la sècheresse etc.

La période cyclonique en Haïti débute le 1er juin pour terminer le 30 novembre. C’est une période difficile pour la population haïtienne qui tout au long de son histoire a vu, a plusieurs reprises, certaines de ses villes totalement dévastées par des cyclones ou ouragans.

Par exemple, le cyclone Hazel en 1954 a fait plus de 400 morts et 250.000 sinistrés et a ravagé les départements du Sud, de la Grand’Anse et de l’Ouest. En 1963, l’ouragan Flora a provoqué encore beaucoup de dégâts dans le Sud et le Sud-est laissant plus de 5000 morts après son passage. L’ouragan Gordon a lui aussi été dévastateur, il a touché toutes les régions du pays laissant un bilan de plus de 1122 morts. En 2016, l’ouragan Matthew a détruit toutes les récoltes de la presqu’ile du Sud, a emporté un nombre considérable de toitures et de maisons dans sa course. On a recensé près de ont 546 morts, 128 disparus et plus de 2.1 millions de familles affectées par cet ouragan de catégorie 4 selon le rapport final du gouvernement haïtien. Cependant, d’autres organismes internationaux fait état de plus d’un millier de morts. Plus de 175 500 personnes hébergées dans des abris provisoires selon l’agence Reuters. Le département de la Grande-Anse a été la zone la plus touchée avec 198 morts, 97 blessés et 99400 personnes dans des abris provisoires.

Dans un contexte de réchauffement climatique global, ces phénomènes devraient augmenter en fréquence et en sévérité. En fait, pendant les 100 dernières  années  selon  les  sources  de  la «International Disaster Database», les fréquences des tempêtes violentes et inondations ont augmenté de façon dramatique. Il faut s’attendre à beaucoup plus d’ouragans de même niveau que l’ouragan Matthew en 2016 à frapper la région dans les années à venir.

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