Inclusion sociale ou comment renforcer le capital humain au niveau des groupes vulnérables

Jo-Ann Garnier, Directrice Executive ENPAK / Joseph Alexis, Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH)
Les intervenants ont été nombreux à débattre de la meilleure façon de traiter et de renforcer le capital humain dans une perspective de croissance économique et de développement au lendemain du Covid-19. Parmi ces intervenants, nous pouvons citer Jo-Ann Garnier et Joseph Alexis, représentant respectivement Enpak, une organisation haïtienne versée dans le développement communautaire, et le
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH).
Ces deux professionnels ont débattu pendant plus de 30 minutes, le 14 Avril 2021, soit le deuxième jour du Sommet international de la Finance, le thème suivant : «Inclusion sociale : comment renforcer le capital humain au niveau des groupes vulnérables».
En Haïti, les handicapés font souvent partie des groupes vulnérables et marginalisés. La plupart de ces gens, qui représentent près de 15% de la population, sont exclus catégoriquement de la société. Au grand dam de ce que l’on peut appeler les piliers de l’inclusion sociale, à savoir : l’inclusion, la non-discrimination et l’accessibilité à part égale en matière d’éducation, de culture et d’emploi. «Pour y arriver, il faut d’abord avoir accès à l’information.»
Dans la foulée, Jo-Ann Garnier et Joseph Alexis ont apporté des précisions sur les quelques avancées enregistrées sur la question pendant ces deux dernières décennies.
«L’éducation, pivot du capital humain, n’est pas toujours accessible aux handicapés en Haïti. Le système n’est pas inclusif », a déploré Mme Garnier. Elle a ensuite souligné, citant le rapport 2020 du ministère de l’Éducation (MENFP), que seulement 5% des enfants handicapés haïtiens vont à l’école. Au départ, 15% de la population haïtienne est, selon la représentante de Enpak, marginalisée et en passe de devenir vulnérable.
Pour ce qui est de l’intégration des personnes handicapées, le représentant du BSEIPH a affirmé que des efforts ont été consentis sur le cadre légale notamment sur le respect des droits des personnes handicapées. Il a reconnu toutefois qu’il nous reste beaucoup à faire en termes de politiques publiques.
« L’Etat est en passe d’identifier, via le recensement, les personnes handicapées et leurs besoins spécifiques en vue d’apporter de meilleures répons- es aux problèmes auxquels elles font face », a fait savoir M. Alexis.
Une étude a été menée dans le cadre de l’inclusion des personnes handicapées en Haïti, et les enquêteurs ont découvert certains besoins urgents de cette population. Au moins une trentaine de jeunes handicapés dans le Sud et le Sud-est d’Haïti ont par la suite été formés. A en croire M. Alexis, beaucoup d’autres projets d’intégration sont à espérer.
De son côté, Jo-Ann Garnier s’est montrée favorable à une révision des lois car, a-t-elle précisé, certaines ne sont pas toujours en harmonie avec le fonctionnement de la société. « Il faut former les handicapés afin de les doter des outils de défense pour le marché du travail. Pour optimiser le capital humain, cela requiert de l’investissement au lieu d’une perpétuelle assistance […] », a défendu la représentante d’ENPAK. Pour elle, les institutions financières doivent aussi se mêler de la partie en vue de créer tout un cadre physique et institutionnel attrayant pour que les personnes handicapées puis- sent être bien intégrées.

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