Inscrire l’avenir de nos villes dans un paradigme environnemental, comment s’y prendre ?
Comment concilier les enjeux environnementaux avec l’amélioration de la vie des populations? Quels seraient les mécanismes à prendre en compte pour assurer la transformation de nos villes en restant attachés aux valeurs écosystémiques?
En Haïti, les interventions sur la problématique environnementale ont retenu l’actualité durant le début du mois de juin, précisément à la journée mondiale de l’environnement le 5 juin. À l’Université Quisqueya, à Port-au-Prince, plusieurs interventions ont été faites sur la problématique environnementale, dont le changement climatique qui a pour conséquence la montée du niveau des mers qui affectent irréfutablement les villes côtières. Patrick Saint-Pré, Coordonnateur d’ACCLED et responsable d’Haïti-Climat a fait un plaidoyer pour que les autorités publiques centrales et municipales intègrent dans la lutte pour la protection de l’environnement un volet sensibilisation et vulgarisation. Il faudra, poursuit le fondateur d’ACCLED, la mise en place d’une politique d’urbanisation de nos villes et d’aménagement du territoire en vue de porter un regard attentif et utile sur la valorisation, ainsi que la pérennisation de nos aires protégées. Intervenant le 4 juin 2022 à l’Université Quisqueya, Patrick Saint-Pré veut rester optimiste quant à l’implication active des médias dans la sensibilisation de la population sur le comportement à adopter face à l’environnement.
Parler de l’environnement haïtien revient à toucher du doigt des problèmes réels tels que la pollution, la mauvaise gestion des immondices, l’insalubrité des rues et la transformation de nos rivières et de nos côtes en dépotoirs. Cette situation n’est pas sans conséquences. Haïti a vécu ces dernières années une accélération de l’érosion des sols causée par la déforestation, à côté de la sédimentation des plans d’eau et l’insalubrité dans les agglomérations urbaines. L’heure est aux grandes décisions à l’échelle planétaire, pour paraphraser Fernando Hiraldo, coordonnateur Résident a.i. des Nations unies en Haïti. La vulnérabilité socioéconomique des gens vivant dans les zones rurales du pays est l’une des causes majeures de la déforestation. L’exode rural a l’effet immédiat de renforcer de manière significative l’insalubrité dans les villes. Tant de défis à relever en Haïti pour protéger durablement l’environnement.
Le développement urbain en Haïti doit pleinement s’inscrire dans le développement durable des villes haïtiennes. Les questions environnementales sont de nos jours en effet au cœur du développement des villes. Si l’urbanisme doit favoriser un essor économique des villes et de leurs habitants, il doit aussi contribuer à la prise en compte des enjeux environnementaux au sein des villes pour le bien de leurs habitants. Une affirmation de la coordinatrice du Secrétariat technique en appui au BONFED pour le programme Urbayiti, Ana Martin.
Il est important de préciser qu’ Urbayiti est un programme de développement urbain de l’État haïtien, lancé en 2018 et localisé dans les communes de Port-au-Prince, des Cayes et de Jérémie. Urbayiti a profité de la journée mondiale de l’environnement pour faire l’apologie d’un urbanisme respectueux de l’environnement par les institutions haïtiennes, les acteurs de l’urbain et pour dégager des pistes de solutions pour protéger l’environnement. Dans la lutte pour la protection de l’environnement devant passer immanquablement par la sensibilisation et l’éducation environnementale entre autres. Les autorités haïtiennes, à travers le programme Urbayiti financé par l’Union européenne, entendent doter le pays d’une politique nationale de la ville ambitieuse, de produire des études pratiques sur les questions de la mobilité et de la gestion des eaux pluviales, de doter plusieurs communes de documents de planification urbaine et d’engager des opérations d’aménagement urbain dans les villes bénéficiaires tout en impliquant la société civile aux étapes clefs du programme.
Beaucoup d’efforts se multiplient, mais les actions à entreprendre ne seront jamais suffisantes lorsqu’il s’agit de la cause de l’environnement. Le développement durable dans ses multiples aspects doit être à l’heure actuelle une démarche concrète, concertée par toutes les composantes de la société pour des résultats palpables favorisant le bien-être de tous. Jean Leon Beauboeuf, Conseiller Technique au Bureau de l’Ordonnateur National (BONFED)-Infrastructures et Développement Urbain soutient que: «L’environnement c’est ta maison, c’est ton foyer, c’est ton potager, c’est ton ami(e), c’est l’étranger qui est dans tes portes… n’oublie jamais que ton bien-être dépend de ton environnement».
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