Développement durable

La recherche universitaire, un catalyseur pour le développement agricole

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Les rapports existants entre la recherche universitaire et le développement agricole en Haïti ont été débattus lors de la deuxième journée du Sommet international de la Finance, le 14 avril 2021, par Gaël Pressoir, doyen de la faculté d’agronomie de l’université Quisqueya, Kenneth Michel, entrepreneur du secteur agricole, Stephan Dejoie de la Brasserie Nationale d’Haïti (BRANA)

La production agricole en Haïti est généralement basée sur le traditionnel. Les acteurs du secteur agricole ne tiennent pas compte du véritable rôle que les universitaires peuvent jouer dans son développement. Si les universités sont appelées à jouer un rôle dans la constitution d’une société plus éduquée et capable d’augmenter la croissance d’une entreprise, il ne fait aucun doute que le milieu universitaire peut contribuer également à l’amélioration de la pratique agricole. Conscientes d’une telle réalité, certaines institutions haïtiennes se sont engagées dans une démarche de partenariat entre entreprise et université.

«L’universitaire doit s’atteler à produire des réflexions et avancer des propositions pouvant conduire au développement du secteur agricole», a plaidé Gaël Pressoir, doyen de la faculté d’agronomie de l’université Quisqueya. Selon lui, les universités représentent un catalyseur de recherche pour former non seulement des cadres mais aussi développer des technologies, outils et méthodes afin de les transmettre aux planteurs agricoles.

Le constat est qu’il y a un manque de synergie entre la recherche technologique et les besoins du monde agricole. «Ce n’est qu’à travers la recherche et développement que nous pouvons innover», a soutenu le représentant de la BRANA, Stephan Dejoie. L’innovation constitue donc un levier principal pour une économie croissante basée sur la transmission de connaissance. Pour M. Dejoie, la BRANA est sur la bonne voie en matière d’amélioration de la production de certaines filières dans le secteur agricole notamment le petit mil qui entre dans la composition de certaines de ses boissons.

L’agriculture haïtienne est principalement une agriculture de subsistance. Les agriculteurs dispo- sent d’un outillage rudimentaire, non adéquat et suivent le même itinéraire technique qui les empêche de générer un niveau de production croissante. « Avant notre intervention et accompagnement aux côtés des planteurs, ils faisaient face à des difficultés et ne pouvaient atteindre une grande production. Mais avec la technique de la mécanisation, aujourd’hui on est passé de 1 à plus de 2 tonnes de production par hectare. Ce qui permet aux planteurs de générer plus de revenus. Voilà le bien-fondé de la recherche », a pour sa part fait savoir Kenneth Michel, entrepreneur du secteur agricole.

De ce même pas, le doyen de la faculté d’agronomie de l’université Quisqueya a précisé que ce projet de mécanisation vient d’un besoin de rendement supérieur, parce qu’on doit sortir du système rudimentaire partiellement. La reconsidération des stratégies de développement agricoles peut amener à une réelle potentielle croissance économique.

La BRANA fait beaucoup de formations techniques à l’endroit des petits planteurs. Ils sont plus de 18 mille à avoir bénéficié de techniques de formation agricole, a informé Stephan Dejoie. «Nous avons beaucoup d’espoir dans le développement du secteur surtout avec la filière du petit mil qui, nous espérons, reprendra sa valeur comme avant, à un prix abordable. Nous voulons contribuer à tout prix au développement socio économique du pays, spécifiquement celui des petits planteurs», a déclaré Stephan Dejoie.

Les expériences de l’entrepreneur agricole Kenneth Michel dans la recherche et le développement lui permettent de comprendre l’importance du dialogue entre ces entités. Il a qualifié de fructueuse la collaboration entre la BRANA et l’UNIQ dans le sens qu’elle permet de développer de nouveaux produits qui encouragent les autres acteurs à se lancer dans la recherche. «L’agriculture est prometteuse, nous ne regrettons pas le soutien apporté aux différents regroupements des planteurs», a affirmé M. Michel.

«Nous avons une équipe de production très diversifiée travaillant sur le pois Congo, le riz, pistache et le petit mil. Cette équipe travaille aussi sur la qualité des semences, sur l’agronomie, et la mécanisation», a fait savoir Gaël Pressoir avant de saluer le soutien reçu du ministère de l’Agriculture dans ses recherches et de remercier ses bailleurs de fonds notamment le secteur privé qui se lance à petit pas dans de tel support.

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