Économie

La République dominicaine un modèle en matière de performance économique en 2021

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L’année économique 2021 devrait être une période de rebondissement pour l’économie mondiale à la suite des chocs qu’a causé la pandémie du coronavirus en 2020, contractée de 3,6% Toutes les grandes économies ont enregistré des situations de contraction, à part la Chine qui a dégagé une croissance économique de 2,3%. Au niveau de la région Amérique latine et Caraïbe (ALC), la contraction a été plus forte qu’au niveau mondial en 2020, elle a atteint un niveau de 6,8%. Les trois plus grandes économies de la région, à savoir le Brésil (-4,1%), le Mexique (-8,3%) et l’Argentine (-9,9%), ont toutes chuté. Haïti a continué sur son sentier de contraction avec -3,3% alors que la République dominicaine a connu sa première contraction durant la décennie de -6,7%. Ces résultats, quoi que négatifs, ont donné l’espoir d’un rebondissement en 2021 comme le prévoit bien la théorie économique.

Au cours de l’année 2021, l’économie mondiale a répondu au rendez-vous aussi bien que la région de l’ALC. L’économie mondiale a crû de 5,9 % en 2021, elle devrait poursuivre avec une croissance de 4,9 % en 2022 selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI). La croissance économique est de 5,9% au niveau de la région ALC et les prévisions pour 2022 se chiffrent à 2,9%, selon la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL).

Toutes les économies au niveau de la région ont connu un taux de croissance économique positif en 2021, sauf Suriname (-1%) et Haïti (-1,3%). La croissance régionale est particulièrement menée par la Guyana (14,5%) et la République dominicaine (12,7%). Notre voisin est d’ailleurs bien parti car les prévisions de 2022 tablent pour une consolidation de la croissance à un niveau de 5,5%. Si Haïti semble s’engager dans un sentier de suicide économique, c’est tout le contraire pour la République dominicaine qui affirme chaque jour son positionnement sur un sentier de rattrapage et de prospérité économique.

En effet, la Banque centrale de la République dominicaine (BCRD) vient de publier en ce début d’année les résultats macroéconomiques dans son traditionnel rapport annuel. La croissance économique est de 12.7% en 2021 et tous les secteurs ont montré une très bonne dynamique. La dynamique sectorielle est particulièrement marquée par la croissance au niveau de la construction (17,4 %), hôtels et restaurants (15,0 %), activités extractives (14,4 %), transports et communications (11,0 %) et microentreprises (10,6%). Ces résultats extraordinaires ont pour cause les stimuli fiscaux et monétaires mis en place par les autorités dominicaines qui ont été évalués à 5% du Produit Intérieur Brut (PIB). Ces stimuli ont particulièrement soutenu la croissance de la consommation finale des ménages (5,7%) et de la formation brute de capital fixe (26%), communément appelé investissement.

Les agrégats macroéconomiques voisins ont quasiment tous montré des tendances à la hausse. Les exportations ont crû de 34,3%, plus fortes que les importations qui ont affiché une croissance de 23,2%. En valeur, la République dominicaine a exporté pour 9,2 milliards de dollars US et a importé pour 17,32 milliards. Les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 2,5 milliards de dollars US et les transferts nets sans contreparties à 7,7 milliards. Tous les canaux de devises ont affiché des résultats positifs, garantissant à la République dominicaine un niveau de réserves internationales équivalent à 13,9% du PIB, supérieur au seuil de 10% recommandé par le FMI.

L’indice des prix à la consommation (IPC) a crû de 5,88% pour la période janvier-septembre 2021. L’analyse de l’IPC à la fin des neuf premiers mois de 2021 a montré que les groupes de biens et services ayant la plus forte incidence sont les transports (11,53 %), les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées (6,66 %) les restaurants et hôtels (7,39 %). La dynamique inflationniste de ces branches combinées, explique environ 70 % de l’inflation sur l’année 2021. Selon la BCRD, la dynamique inflationniste a principalement pour cause les chocs d’origine externe liés à la hausse des prix sur les marchés internationaux des denrées alimentaires, du pétrole et d’autres produits de base.

Au niveau des finances publiques, là aussi les résultats positifs sont au rendez-vous. Les recettes publiques ont connu une croissance de 35,3 % se combinant à une baisse des dépenses de -7,2 % de janvier à septembre 2021. La réactivation de l’activité économique après la crise déclenchée par la pandémie de COVID-19, ainsi que le succès de la campagne de vaccination menée par le gouvernement dominicain, qui a soutenu le démantèlement progressif des restrictions à la mobilité, ont entraîné une augmentation des recettes publiques, qui se sont progressivement redressées. Les dépenses, en revanche, ont été réduites, sous l’influence de la rationalisation des dépenses publiques, du retrait progressif des aides mises en œuvre à la suite de la crise et l’exécution discrète de l’investissement brut en actifs non financiers.

En septembre 2021, le secteur public financier dominicain a enregistré un endettement net de 15 976,1 millions de RD$, soit l’équivalent de 0,3 % du PIB. Le reste du secteur public non financier a présenté un résultat positif de 2 737,8 millions de RD$. Ainsi, le secteur public dans son ensemble a affiché un endettement net de 13 238,3 millions de RD$, soit l’équivalent de 0,2 % du PIB. En effet, la Banque centrale de la République dominicaine (BCRD) a laissé le taux de politique monétaire (TPM) inchangé à 3,00 % par an. Ainsi, le taux de la facilité permanente pour l’expansion des liquidités (pensions à un jour) est resté à 3,50 % par an et le taux des dépôts à vue à 2,50 % par an.

La grande dynamique de la République dominicaine a aussi beaucoup à voir avec le tourisme. L’arrivée de passagers non-résidents dans le pays à travers les différents aéroports internationaux durant la période janvier-septembre 2021 a été de 3 303 745 touristes, soit une croissance de 89,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Sur ce total, 71 % correspondent à des étrangers non-résidents et les 29,0 % restants à des Dominicains non-résidents. L’aéroport de Punta-Cana a vu transiter 55% de ces touristes. Les dépenses quotidiennes moyennes des étrangers non-résidents,  au  cours  de  la  période janvier-septembre 2021 était de 131,3 USD, avec un séjour moyen de 9,7 nuits. Les Dominicains non-résidents (diaspora) ont réalisé un séjour moyen de 15,9 nuits pour une dépense moyenne de 712,4 USD par séjour.

La République dominicaine a encore montré cette année qu’elle se positionne sur un véritable sentier de rattrapage et de prospérité économique. Malgré le fait que le pays fait face à des difficultés en termes de délinquance voire de criminalité, il arrive à afficher des résultats économiques très intéressants, qui le maintiennent comme un leader régional (au niveau de la Caraïbe). Contrairement à nous autres en Haïti, les Dominicains ont su exploiter leurs potentiels économiques. Du tourisme aux activités extractives, le miracle économique dominicain doit être une véritable source d’inspiration tant pour les “policymakers” que pour les politiciens en Haïti.

DevHaiti

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