La sauvegarde de l’environnement a besoin du concret

La dégradation accélérée de notre environnement saute aux yeux. Chaque goutte de pluie est une catastrophe annoncée. Vu le niveau avancé de la dégradation de notre environnement, c’est avec raison qu’Haïti figure sur la liste des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles dans la Caraïbe, voire au monde. Figurer sur cette liste n’est pas le plus inquiétant, mais le refus ou l’incapacité des autorités établies à apporter des réponses aux maux qui rongent notre environnement.
Sur le plan normatif, le pays, avec la création du ministère de l’Environnement en 1994, a fait des progrès. Des conventions ont été ratifiées, des décrets adoptés et des lois votées. Haïti est présente dans les grands rendez-vous de l’environnement. Elle est aussi plus présente dans les discours. Pour quels résultats ?
Les pluies diluviennes du début du mois de juin nous ont donné la réponse. Plus de quarante morts, des dizaines de blessés et des dégâts matériels considérables ont été enregistrés. Le lourd bilan humain de ces pluies est la conséquence de notre vulnérabilité. Il s’agissait d’un mauvais carnet pour les ministres successifs de l’Environnement et les partenaires techniques du ministère depuis sa création qui n’ont pas su inverser la situation environnementale.
Les dernières pluies diluviennes coïncidaient avec le lancement du mois de l’environnement par le ministère de l’Environnement et la commémoration de la Journée mondiale de l’environnement.
«Le ministère de l’Environnement a le regret de vous informer de l’annulation de la cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale de l’environnement prévue ce 5 juin 2023, suite aux dernières intempéries survenues dans plusieurs départements du pays», pouvait-on lire sur le compte Twitter du ministère en date du 3 juin 2023. La publication en question se passe de commentaires.
Depuis lors, nous ne sommes pas en mesure d’affirmer si d’autres activités programmées dans le cadre de ce mois de l’environnement ont eu lieu. Nous ne savons pas si nous devons attendre leurs retombées sur l’environnement.
Une chose est sûre, Haïti a besoin d’actions fortes et durables pour restaurer son environnement. Cela doit passer par un nouveau regard sur le ministère de l’Environnement, considéré comme une institution de second rang par rapport à d’autres ministères très convoités dans les négociations politiques. Les ministres de l’Environnement doivent de leur côté rendre des comptes comme tout le reste du gouvernement. Être ministre de l’Environnement, dans le contexte actuel, est une lourde responsabilité.
Il est temps que le pays pose avec sérieux la problématique environnementale. Ceux et celles qui détiennent le pouvoir ne peuvent pas continuer à parler sans agir. Ils se doivent d’agir avec constance. La sauvegarde de l’environnement a besoin de citoyens qui connaissent leurs droits et devoirs envers l’environnement, mais aussi des autorités qui décident en temps et lieu. Le chantier de la sauvegarde de l’environnement nécessite de la sensibilisation, mais aussi de l’action.
Source : ONU Info

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