Gouvernance

La vulnérabilité de la ville du Cap-Haitien : perspectives de solutions

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Au cours du Sommet de la finance du Grand Nord, il a été l’occasion pour les différents intervenants de présenter le potentiel économique de la région par rapport aux opportunités qui peuvent s’offrir aux entrepreneurs. Parallèlement, il convenait de présenter les risques auxquels les différentes communes font face, principalement le Cap-Haitien qui est le chef-lieu du département.

Lors de sa présentation, l’ancien ministre de l’agriculture, Joanas Gué s’est à son tour concentré sur la vulnérabilité de la ville. Il a tenté de dresser la liste des principales causes de l’augmentation du niveau de vulnérabilité de la ville du Cap-Haitien et mettre en lumière les perspectives et solutions possibles solutions. L’insécurité qui sévit dans le pays, le déplacement interne de populations sont entre autres facteurs, d’après lui, qu’il faut considérer. Selon Monsieur Gay, cette situation doit interpeller les responsables locaux, nationaux ainsi que la société civile en vue de réfléchir sur des solutions pour éviter que les choses ne s’empirent.

Contexte géographique et menaces environnementales

La situation géographique de la ville de Cap-Haitien comme pour la plupart des villes côtières haïtiennes se trouve en aval de divers lieux de formation de cours d’eaux. Parmi les menaces observées, Monsieur Gué fait état du problème de drainage de la ville et des zones avoisinantes, la gestion déplorable des détritus et l’absence, selon lui, d’un système de collecte des déchets. «Il est inconcevable de penser que la deuxième ville du pays ne dispose d’aucune structure chargée de la collecte des déchets, pas de matériels ni de personnel. Avec l’arrivée de plusieurs milliers de déplacés fuyant l’insécurité à Port-au-Prince et ailleurs, les constructions anarchiques ont tendance à augmenter ainsi que le volume de déchets produits», a-t-il révélé.

Risques sismiques

Les habitants, depuis le séisme de 1842, ont toujours vécu en sachant que les risques sismiques et de tsunami sont bien présents. Pour ce faire, ils ont pris des mesures pour construire des bâtiments en bois pour éviter d’être victimes en cas de séisme. Mais, cette pratique change de plus en plus avec de nouveaux propriétaires qui décident d’ériger des édifices en béton sans vraiment respecter les normes de construction parasismique.

Pour faire face à ces défis, les principales mairies de la zone métropolitaine du Cap-Haitien ne disposent pas de moyens adéquats. “Avec le niveau des échanges commerciaux qui se font, il faut que les entrepreneurs et les responsables d’Etat puissent s’asseoir ensemble en vue de discuter sur les moyens qu’il faut pour adresser les problèmes auxquels la ville fait face”, a prévenu Joanas Gué.

Perspective de solutions

«Pour venir à bout de ces problèmes ou limiter les dégâts, il faudra que les autorités prennent des mesures pour restreindre l’extension de la ville avec un plan d’urbanisation prévoyant la limite de construction su le morne Haut-du-Cap, définir des zones de construction, industrielles, agricoles, zones de marchés publics, entre autres. Joanas Gué a conseillé d’entamer des travaux de curage régulier des principaux drains et dégradeurs, de démolir les maisons construites sur le réseau de drainage interne de la ville, et de réviser le plan de mitigation des désastres ainsi que de gestion des risques face aux pressions exercées sur l’environnement par les nouveaux arrivants.

En termes de gestion de déchets, il faudra achever et rendre fonctionnel le site de décharge de Mouchinette à Limonade, agir pour que les marchés soient placés dans des lieux adaptés tout en augmentant le nombre d’agents de voierie et des cadres compétents à la mairie de Cap-Haitien pour renforcer le système de collecte des taxes communales qui permettront de mieux faire face aux défis multiples auxquels la ville fait face. »

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