Économie

L’accès au crédit, véritable levier d’une croissance économique

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L’économiste Thomas Lalime a analysé la question du crédit qui, selon lui, occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Intervenant sur les ondes de la radio Magik 9, l’économiste a évoqué des points saillants qui touchent, entre autres, les notions de taux d’intérêt, de santé des portefeuilles, des répartitions des crédits, l’investissement et la croissance économique.

«Nous approchons vers une 6e année consécutive où le système financier haïtien enregistre une balance commerciale négative», a souligné M. Lalime. D’après lui, cette variation négative est due à plusieurs facteurs, notamment la situation sociopolitique que connaît le pays. Ce qui fragilise le système financier, l’accès au crédit qui conduit à des taux d’inflation sans précédent.

En effet, le portefeuille de crédit pour l’année 2023 est en situation de repli de 10% après avoir enregistré un taux de croissance évalué à 14.1%, suivant l’analyse de l’économiste Lalime d’une note publiée récemment par la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur le crédit bancaire pour la période allant de septembre 2022 à septembre 2023. Selon cette note, le système de crédit régresse à un rythme semestriel sur l’année 2023. Cette variation négative reflète, de façon générale, une diminution de crédit dans tous les secteurs de la vie nationale.

«L’accès au crédit constitue un véritable levier économique favorisant l’investissement et la croissance économique », a argumenté Dr Lalime, affirmant que le système financier en Haïti n’est pas en mesure de jouer pleinement son rôle d’intermédiation financière. L’économiste soutient par ailleurs que les banques, à travers l’intermédiation financière, pourraient faciliter des crédits en vue de gagner plus d’argent sur les crédits accordés sur les taux d’intérêts qui, selon lui, sont calqués, en général, avec les taux directeurs de la Banque centrale.

En effet, le système financier haïtien enregistre une baisse particulièrement importante au niveau du secteur agricole avec moins de 99.2% en 2023 et moins de 22 % de crédit alloué au secteur bancaire en 2022. Il a plaidé pour un redressage de la barque nationale en facilitant davantage l’accès au crédit à des taux d’intérêt réduits.

Thomas Lalime soutient en outre que la concentration des activités économiques au niveau du département de l’ouest représente un risque énorme pour la croissance économique en raison des activités liées aux groupes armés qui contrôlent une très bonne partie de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

Pour accompagner la relève de l’économie nationale, entérine Dr Lalime, il faut rétablir, au premier chef, la situation sécuritaire du pays, qui va permettre aux investisseurs de fonctionner convenablement et aux entreprises d’être plus rentables. Ce redressement économique implique également des conditions favorables pour que les banques puissent faciliter l’accès à plus de crédits, favorisant la création d’entreprises et d’emplois ainsi que la déconcentration du crédit au niveau du département de l’ouest avec une forte concentration représentant 70.

Malgré les contraintes structurelles et conjoncturelles que connaît le système financier haïtien, l’économiste Lalime plaide pour une augmentation considérable du niveau de crédit avec une baisse du taux d’intérêt, qui, par la suite, va entraîner un faible niveau du taux de d’inflation.

DevHaiti

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