L’ALBA : un modèle à part…
Si en Amérique du Sud, l’organisation la plus importante d’un point de vue économique est bien évidemment le Mercosur (composé du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela), une autre organisation différente à bien des égards, l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples (ALBA), a vu le jour au début des années 2000.
L’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA) est un projet conçu par le feu président vénézuélien Hugo Chavez pour concurrencer le projet américain de Zone de Libre-Echange des Amériques (ZLEA), annoncé lors de la réunion de l’Association des Etats de la Caribe des 11 et 12 décembre 2001 dans l’île de Margarita.
L’idée consiste bien à proposer une autre démarche, afin de reconstruire les relations entre pays qui ne soient pas centrées sur le commerce, mais sur les principes de solidarité, coopération, complémentarités et réciprocité.
Le 14 décembre 2004, un premier accord de coopération est signé entre Cuba et le Venezuela, accompagné le 28 avril 2005 par un plan d’action. L’accord porte sur la complémentarité productive, les transferts de technologie, l’alphabétisation, le commerce et la culture. Cuba s’engage à envoyer 15000 médecins au Venezuela pour aider le gouvernement à mettre en œuvre sa mission “Barrio adentro”, en échange de quoi le Venezuela offre des facilités de paiement pour son pétrole.
Le 29 avril 2006, la Bolivie adhère à l’ALBA et signent avec les deux autres membres un Traité de commerce pour les peuples (TCP). Le TCP est centré sur les problèmes sociaux, notamment la réduction de la pauvreté et l’alphabétisation.
Le 11 janvier 2007, le Nicaragua adhère à son tour à l’ALBA, alors que ce pays avait signé quelques années plus tôt un traité de libre-échange avec les Etats-Unis (CAFTA).
En 2008, deux nouveaux membres s’ajoutent: le 1er janvier l’île de la Dominique, puis le 25 août le Honduras, ce pays ayant lui aussi signé le CAFTA. À la suite du coup d’Etat contre le président Zelaya en juin 2009, le Honduras se retire de l’ALBA.
L’Equateur, Saint Vincent & Grenadines et Antigua &
Barbuda sont aussi devenus membres.
Parallèlement à l’ALBA, Hugo Chavez a proposé aux pays d’Amérique latine importateurs de pétrole des accords de coopération, dans le cadre d’une intégration énergétique continentale. La montée des cours du pétrole depuis son arrivée au pouvoir en 1998 a permis à Chavez de mener une active pétro-diplomatie. Et il est vrai que pour les petits pays de la Caraïbe, le plan PETROCARIBE a été particulièrement généreux et attractif.
Grâce à Petrocaribe, l’ALBA a évolué au fil des ans vers une alliance politique essentiellement centraméricaine et caribéenne, ne parvenant que très faiblement à intéresser l’Amérique du Sud. Seul le volet financier de l’initiative est parvenu à recueillir un large soutien (BANCOSUR).
Il est à noter une autre évolution à partir de 2007: la volonté d’ajouter à l’ALBA un volet militaire pour construire une alliance contre les Etats-Unis.

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