Économie

Le fardeau de la dette publique dans le budget 2022-2023

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La dette a toujours été l’un des problèmes majeurs de l’économie haïtienne. La dette qui n’est pas généralement utilisée à des fins d’investissement pose des problèmes de long terme en termes de productivité pour l’économie nationale. En effet, si l’on tient compte de ces 10 dernières années, qu’il s’agisse de la dette publique interne ou externe, nous pouvons constater un accroissement sans que cela n’aille dans le même sens que la production nationale.

Pour l’exercice fiscal 2022-2023, la dette publique est de 36.7 milliards de gourdes soit 13.74% du budget. C’est le poste dont l’incidence budgétaire est la plus profonde. Une simple comparaison avec le secteur éducatif, médical et agricole peut démontrer davantage le fardeau de la dette publique dans le budget 2022-2023. En effet, la dette publique fait le triple des crédits budgétaires alloués à la santé (3.9%), elle surpasse de 2.5 points de pourcentage l’éducation (11.2%) et représente le quadruple de l’agriculture (3.1%).

Quasiment toutes les composantes du service de la dette ont connu une progression pour l’exercice fiscal 2022-2023. En effet, par rapport à l’exercice fiscal 2021-2022, le service de la dette en général a crû de 9.91%. Plus spécifiquement, la dette publique interne et externe ont crû respectivement de 10.35% et 9.25%. La dette interne est passée de 19.6 à 21.7 milliards de gourdes et la dette externe est passée de 13.7 à 15 milliards de gourdes.

La dette publique externe est composée de dette multilatérale, bilatérale et autres dettes externes. La dette multilatérale est celle contractée auprès des institutions multilatérales (FMI par exemple), la dette bilatérale est contractée auprès des pays voisins (Venezuela, PetroCaribe). Le service de la dette multilatérale est de 474.25 millions de gourdes, elle a crû de 8% par rapport à l’exercice dernier. Le service de la dette bilatérale est de 12.95 milliards de gourdes, elle a diminué de 2.74%. Les autres dettes externes ont passé de 0 à 1.57 milliards de gourdes.

Deux autres composantes fondamentales de la dette publique sont l’amortissement et les intérêts. Pour l’exercice fiscale 2022-2023, les intérêts de la dette publique sont de 6.18 milliards de gourdes, ils ont crû de 40.4% par rapport à l’exercice précédent. Les amortissements ont de leur côté connu une croissance de 5.28%, passant de 30.52 à 28.9 milliards de gourdes.

La dette publique haïtienne progresse dans un contexte de dépression économique ou de stagflation flagrante. La dette à proprement parler n’est pas un mal systématique, c’est plutôt quand elle n’est pas utilisée à des fins de multiplicateurs économiques et de progrès social, elle devient un véritable danger. Associée à la corruption, la dette est aussi un canal de gaspillage qui ne fait que diminuer l’épargne nationale, ainsi elle est devenue un obstacle à la croissance économique et, toutes choses étant égale par ailleurs, au développement du pays.

DevHaiti

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