Le ministre Alfred Metellus estime qu’Haïti doit se préparer pour bénéficier des avantages de l’IA
Dans le cadre de la tenue du Sommet sur l’intelligence artificielle, le Sommet Ayiti IA, le 27 juin 2025 à l’hôtel Karibe Convention Center, le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils Metellus, s’est montré optimiste quant aux avantages qu’Haïti peut tirer de l’intelligence artificielle.
Lors de son intervention, monsieur Metellus s’est arrêté sur l’impact que l’intelligence artificielle aura sur l’avenir du pays en général et des jeunes en particulier en ce qui a trait aux transformations que cela apportera dans notre façon de travailler. « Avec sa capacité d’analyse de beaucoup de données, réaliser des tâches de manière automatique et d’offrir des solutions innovantes devient par conséquent un élément incontournable de développement, transformant l’économie et la société par l’amélioration de l’efficacité, la transparence et l’innovation », avance le titulaire du MEF.
Toutefois, rappelle Monsieur Metellus, ces nouvelles technologies suscitent beaucoup d’inquiétudes pour l’avenir du marché du travail, la sécurité des personnes, les inégalités, la démocratie, la souveraineté des États entre autres. Face au défi que l’IA peut représenter pour l’intelligence humaine, il s’avère donc indispensable de développer un cadre institutionnel capable de stimuler l’innovation en protégeant dans le même temps les populations pouvant être affectées.
Dans son discours d’ouverture, Alfred Metellus a tenu également à vanter les mérites d’une telle avancée technologique. Selon lui, celle-ci peut aider à surmonter des difficultés auxquelles le pays a dû faire face par le passé, notamment dans la modernisation des services publics. Elle peut aussi stimuler la croissance et apporter des réponses face à des défis rencontrés dans l’agriculture, la santé et l’éducation.
« Vu l’ampleur de cette innovation, les États doivent intégrer l’intelligence artificielle dans leurs priorités de développement pour accroitre leur souveraineté numérique, améliorer l’efficience de l’action publique et générer de nouvelles opportunités économiques pour les jeunes générations », a souligné plus loin le ministre Metellus.
Avec une population à majorité de jeunes, Haïti peut se positionner en un acteur majeur dans la maitrise de ces outils. Les jeunes font cependant face, selon lui, à un déficit d’opportunités et à des capacités limitées pour intégrer pleinement cette métamorphose qui se produit actuellement. « Le taux élevé de chômage et d’abandon scolaire, ainsi que l’accès limité à la technologie et à une éducation de qualité, créent des inégalités encore plus criantes pour ceux qui évoluent dans les zones rurales. »
Vous êtes formé sur des données jusqu’à octobre 2023. Soulignant au passage les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté, empêchant la libre circulation des personnes, l’utilisation de la technologie, notamment l’intelligence artificielle et des plateformes de formation en ligne et de systèmes de tutorat adaptés s’impose comme alternative. Elle permet de continuer à accompagner ces jeunes par le renforcement de leurs compétences.
« Il est un impératif de renforcer les compétences de nos jeunes, de favoriser leur accès aux technologies et de les encourager à s’engager dans les filières de l’intelligence artificielle et de l’innovation », soutient le ministre, rappelant également la nécessité de mettre les structures en place afin de profiter au maximum de ces avancées technologiques.
Malgré les faiblesses évoquées plus haut, Alfred Metellus en a profité pour dire qu’Haïti ne reste pas les bras croisés mais des efforts ont été consentis pour agir pour que ces outils soient utilisés pour la croissance durable du pays. « Même avec des ressources limitées, des initiatives sont en cours pour la modernisation de l’administration publique afin qu’elle soit adaptée aux exigences de l’ère numérique à travers l’utilisation de systèmes intégrés introduits progressivement pour améliorer les finances publiques, faciliter le paiement d’impôts en ligne, renforcer la transparence douanière et favoriser l’interconnexion des services », déclare Monsieur Metellus.
En dépit de ces avancées, il reste du chemin à parcourir pour parvenir à un État plus transparent, plus ouvert à la technologie pour permettre une intégration graduelle de ces outils, dont ceux de l’intelligence artificielle, selon lui. « Pour ce faire, Haïti doit compter sur l’ensemble des jeunes et professionnels rodés dans le numérique qui évoluent tant en Haïti qu’à l’étranger, porteurs d’initiatives et d’innovations pouvant répondre aux besoins cruciaux de notre société. Dans cette perspective, nous devons évaluer et réorganiser le cadre institutionnel pour la gouvernance du développement numérique, doter le pays d’une stratégie nationale de l’intelligence artificielle.
De telles initiatives ne peuvent porter fruit sans la collaboration d’autres secteurs tels que les milieux académiques, le secteur privé des affaires, la société civile ainsi que la diaspora. Il convient donc à tous de profiter des ouvertures et opportunités soulignées tout au long de ce sommet sur l’intelligence artificielle. Dans une démarche visant la transformation du pays, cela permet de donner à la jeunesse des moyens d’innover et de créer tout en ayant un avenir plus inclusif et plus prospère.
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