Développement durable

Le poids des micro-réseaux dans la stratégie pour accroitre l’accès à l’électricité en Haïti

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 Ces dernières années, pas moins de 8 micro-réseaux électriques ont fait leurs preuves en desservant presque fidèlement leurs clients disséminés un peu partout à travers le pays, le plus souvent en milieu rural et donc a priori dans des conditions hostiles à la fourniture du moindre service de base. Cette expérience susmentionnée a sans nul doute inspiré le plan d’électrification 24 heures sur 24 du gouvernement  qui vise à garantir l’accès à l’électricité dans plus de 40% des communes du pays à partir des micro-réseaux.

En effet, 62 communes, soit plus de 40% des communes du pays, vont être alimentées de manière indépendante, à partir des micro-réseaux, car n’étant pas connectées au réseau régional de l’Électricité d’Haïti (EDH).

« L’approche des micro-réseaux part du principe de la production décentralisée consistant à installer la production très proche des centres de consommation », a déclaré le Dr Evenson Calixte, directeur général de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’énergie (ANARSE).

 Cette approche permettra à l’État haïtien, selon lui, d’engranger une réduction des coûts et de respecter la notion de résilience prônée dans des zones extrêmement sensibles aux activités cycloniques, comme c’est le cas en Haïti.

D’une part, les micro-réseaux éliminent les coûts du transport puisque la production se trouve à côté des centres de consommation. En un mot il y aura la production, la distribution, sans oublier la consommation, et d’autre part, il sera extrêmement difficile, voire impossible, pour les cyclones de détruire entièrement 62 micro-réseaux indépendants répartis sur l’ensemble du territoire.

En cas d’ouragans violents, de type Matthew ou Maria, les lignes de distribution du micro-réseau peuvent être réparées rapidement puisque l’énergie est générée près du point de consommation. De plus, ce système est parfaitement adapté à un scénario de changement climatique, appelé à provoquer des ouragans de plus en plus fréquents et intenses. Or, Haïti est l’un des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles notamment des ouragans, des inondations et des tremblements de terre.

Les communes de Coteaux, Roche-à-Bateau, Port-à-Piment et des Anglais dans le Sud, des Irois dans la Grand’Anse, et de Môle Saint-Nicolas, Jean-Rabel et Bombardopolis dans le Nord-Ouest  sont déjà dotées d’un micro-réseau de 150 à 300 kilowatts tandis que 3 autres sont en construction à Dondon, Chardonnières et Tiburon. Pour les 51 communes restantes, 21 firmes pré-qualifiées ont manifesté leur intérêt à aider l’État à mettre e en place les 51 micro-réseaux.

Au total, les 51 micro-réseaux en passe d’être installés alimenteront 80 000 ménages pour une production d’une trentaine de mégawatts en moyenne. «Tous ces 51 micro-réseaux auront un fort pourcentage d’énergie renouvelable qui avoisine 50% du total de l’énergie produit sur l’année. Pour l’autre 50%, la compagnie aura le choix, suivant les prix en vigueur, d’avoir un minimum de stockage ou d’utiliser du diesel», a indiqué le Dr Calixte expliquant que l’État haïtien a d’abord opté pour un mix solaire-diesel mais, grâce aux avancées technologiques, le diesel cédera sa place au fur et à mesure à des batteries intelligentes.

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