Finance

Les coopératives d’épargne et de crédit, un pion majeur dans l’inclusion financière en Haïti

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 « Aucun pays ne peut se développer sans la production. L’importation massive que nous pratiquons en Haïti ne peut que nous enliser dans les gouffres du sous-développement, de la pauvreté et de la misère », a déclaré le représentant du CNC qui invite les Haïtiens à intégrer le mouvement coopératif.

« Comme directeur général du Conseil national des coopératives (CNC), j’invite toute la population en général, les professionnels, les jeunes, les paysans à se regrouper en coopératives pour développer leurs communautés respectives et le pays en général », a lancé M. Lesly Alexandre, dans une interview accordée à DevHaiti.

Les coopératives, d’après lui, tiennent le rôle de vecteur opérationnel de l’économie sociale et solidaire comme véhicule stratégique. « C’est un type d’économie qui cherche à concilier l’activité économique et l’utilité sociale, se reposant sur des principes d’entraide, de solidarité, de coopération, de démocratie et surtout de primauté de l’humain sur le capital ou le profit », a-t-il souligné.

« Voilà ce dont nous avons besoin aujourd’hui ! Voilà ce qu’il nous faut pour redonner à Haïti sa place dans le monde ! Voilà le nouveau paradigme socio-économique à promouvoir pour redorer le blason de notre chère Haïti, la patrie commune », croit le DG du CNC.

« Beaucoup de progrès ont été réalisés au niveau des coopératives d’épargne et de crédit depuis l’adoption de la loi sur les CEC en 2002 », fait-il remarquer. Malgré tout, des observateurs continuent de croire que ces coopératives haïtiennes sont encore loin d’atteindre leur rythme de croisière. Pour le directeur général du CNC, si les CEC haïtiens n’ont pas encore atteint leur rythme de croisière, cela s’explique par des raisons diverses dont : 

  • La catastrophe sécuritaire qui fait rage dans le pays depuis plusieurs années et qui a sévèrement touché les CEC. Plusieurs caisses populaires ont été pillées, brulées, saccagées et contraintes de se déplacer ;
  • Le ralentissement de l’activité commerciale en général ;
  • Absence de financements des coopératives. Les CEC ne comprennent pas encore la nécessité pour elles de financer le développement du pays à travers des crédits aux autres coopératives de production. Nous devons tenir compte des risques du milieu et créer un fonds de garantie pour protéger les CECs.

À cela s’ajoutent d’autres freins d’ordre structurel qui concernent et le cadre légal, la gouvernance coopérative, les tares culturelles sans oublier les contraintes liées à la crise politique interminable qui habille tous les mouvements de redressement économique et social du pays.

 Parlant de cadre légal, M. Alexandre a énuméré deux décrets et une loi qui régissent le secteur des coopératives en Haïti. Il s’agit :

  • Du décret du 31 mars 1981, portant organisation du CNC ;
  • Du décret du 2 avril 1981 sur les coopératives et les caisses populaires en Haïti ;
  • La loi du 26 juin 2002 sur les coopératives d’épargne et de crédit.  

De plus, pour éviter tout amalgame dans le choix des termes relatifs aux coopératives, le directeur général du CNC a rappelé qu’il existe deux grandes catégories de coopératives en Haïti :

  • Les caisses d’épargne et de crédit (CEC) qu’on appelle également caisses populaires.
  • Les coopératives  non financières qui s’activent dans le domaine agricole, de la pêche, de la santé, de l’éducation ou des services.

Une évaluation de l’impact des coopératives saurait se limiter au bilan des coopératives d’épargne et de crédit, a conclu le directeur général du CNC, M. Lesly Alexandre.

DevHaiti

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