Développement durable

Les dessous de la faim en Haïti

3 minutes lecture

Le rapport Hunger Hotspots « Alertes précoces FAO-PAM sur l’insécurité alimentaire aiguë: perspectives de mars à juillet 2021 » établit un lien de causalité en les pays déjà aux prises avec l’instabilité politique, les problèmes socio-économiques prolongés, les chocs climatiques et les niveaux élevés de pauvreté et ceux qui montrent la plus forte détérioration économique.

Parmi les pays qu’on retrouve dans cette catégorie, il y a Haïti, le Venezuela et les républiques d’Amérique centrale du Honduras, d’El Salvador, du Guatemala et du Nicaragua.

Dans ces pays, les ménages connaissent une faim critique, avec un épuisement extrême des moyens de subsistance, une consommation alimentaire insuffisante et une malnutrition aiguë élevée.

Haïti devrait expérimenter une augmentation de l’insécurité alimentaire à cause de la détérioration des conditions macro-économiques, aggravée par la montée des troubles sociopolitiques et le potentiel de précipitations inférieures à la moyenne conduisant à une mauvaise récolte agricole. En somme, 1,2 million de personnes devraient faire face à l’urgence (Phase 4 de l’IPC) entre mars et juin 2021.

 D’après le rapport, en Haïti, les principaux facteurs de l’insécurité alimentaire sont la détérioration des conditions macroéconomiques, aggravée par la montée des troubles sociopolitiques et le potentiel de précipitations inférieures à la moyenne conduisant à une mauvaise récolte.

À ce propos, les mauvaises récoltes précédentes, dues aux chocs climatiques et à l’ouragan Laura, pourraient être encore aggravées par des précipitations potentielles inférieures à la moyenne pour la prochaine première saison des pluies d’avril à juin.

Dans les mois à venir, l’accès et la disponibilité de la nourriture devraient se détériorer en Haïti en raison d’une combinaison de déclin économique et de mauvaise récolte des saisons agricoles passées et pertes potentielles de nouvelles récoltes en cas de précipitations inférieures à la moyenne pendant la première saison des pluies entre avril et juin. De plus, l’instabilité sociopolitique croissante, avec des manifestations susceptibles de s’intensifier au cours des prochains mois, pourrait aggraver le ralentissement économique par des blocages et des perturbations.

 La nouvelle tendance à la dépréciation de la monnaie locale après une appréciation soudaine à l’automne 2020, combinée à une inflation croissante, réduisent les revenus et le pouvoir d’achat des plus vulnérables. Les mauvaises performances des saisons agricoles passées, en raison des chocs climatiques tels que l’ouragan Laura, et l’augmentation soutenue des taux d’inflation et de la monnaie plus faible, ont entravé l’accès aux intrants agricoles pour la prochaine saison de printemps.

DevHaiti