Économie

Les flux d’envois de fonds enregistrent une croissance robuste de 7,3% en 2021

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Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient connaître une forte augmentation de 7,3 % et s’élever à 589 milliards de dollars en 2021. La dernière note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée le 17 novembre 2021, révèle en effet que ce rebond est supérieur aux prévisions antérieures. Il confirme à la robustesse des flux déjà observée en 2020, quand les remises migratoires n’ont baissé que de 1,7 % en dépit de la grave récession mondiale provoquée par pandémie de la COVID-19.

Pour la deuxième année consécutive, les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire (hors Chine) devraient excéder la somme des investissements directs étrangers (IDE) et de l’aide publique au développement (APD). Ce constat souligne l’importance de ces flux, qui constituent une véritable bouée de sauvetage en permettant aux ménages de financer des produits essentiels tels que la nourriture, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques dans les pays d’origine des migrants.

Pour la région Amérique latine et Caraïbes qui nous intéresse particulièrement, les remises migratoires devraient probablement atteindre un nouveau sommet de 126 milliards de dollars en 2021, soit une solide progression de 21,6 % par rapport à 2020. Cette croissance exceptionnellement forte s’explique en raison de la reprise économique aux États-Unis et d’autres facteurs, notamment les réactions des migrants aux catastrophes naturelles dans leur pays d’origine et les envois de fonds des pays  d’origine  aux  migrants  en  transit.

Le Mexique, premier bénéficiaire des envois de fonds, a reçu 42 % (52, milliards de dollars) du total régional. La valeur des flux entrants en tant que part du PIB dépasse 20 % dans plusieurs petites économies : El Salvador (26,2 %), Honduras (26,6 %), Jamaïque (23,6 %) et Guatemala (18 %). Les impacts négatifs de la COVID-19 et des ouragans Grâce et Ida ont contribué à la hausse des transferts de fonds vers le Mexique et l’Amérique centrale.

Parmi les autres principales raisons, citons la hausse des niveaux d’emploi et les programmes d’aide financière et sociale dans les pays d’accueil, notamment les États-Unis. L’augmentation du nombre de migrants en transit au Mexique et dans d’autres pays, ainsi que les fonds qu’ils ont reçus de l’étranger pour financer leurs frais de vie et de voyage, semblent être d’autres facteurs importants de cette forte progression. En 2022, les remises migratoires ne devraient augmenter que de 4,4 %, essentiellement en raison de perspectives de croissance plus faibles aux États-Unis.

Coûts des transferts

Envoyer 200 dollars dans la région coûtait 5,5 % en moyenne au premier trimestre de 2021, en baisse par rapport aux 6 % de l’année précédente. Le Mexique reste le pays bénéficiaire le moins cher du G20, avec des frais de 3,7 % en moyenne. En revanche, les tarifs pour l’envoi de fonds sont exorbitants sur les petits corridors.

Outre l’Amérique latine et dans les Caraïbes où une augmentation de 21,6 % est constatée, les flux ont enregistré une forte progression dans la plupart des régions, à savoir de 9,7 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de 8 % en Asie du Sud, de 6,2 % en Afrique subsaharienne et de 5,3 % en Europe et en Asie centrale. En Asie de l’Est et dans le Pacifique, les envois de fonds ont en revanche diminué de 3,8 %, mais si l’on exclut la Chine, la région enregistre une hausse de 1,7 %.

Les remises migratoires devraient encore augmenter de 2,6 % en 2022, conformément aux prévisions macroéconomiques mondiales. Une résurgence des cas de COVID-19 et le retour de restrictions à la mobilité sont les plus grands risques de dégradation des perspectives mondiales de croissance, d’emploi et de transferts de fonds vers les pays en développement. L’arrêt des programmes de relance budgétaire et de soutien à l’emploi, au fur et à mesure du redressement des économies, pourrait également freiner les envois de fonds.

Source: Banque mondiale

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