Économie

Les TPE et les PME haïtiennes durement frappées par la crise

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Huit (8) dirigeants d’entreprises sur dix (10), soit 78% des entreprises confirment que leurs ventes ont baissé, tandis qu’un dirigeant sur 10 soit 11% d’entre elles, déclarent que leurs ventes sont, soit stables soit à la hausse. C’est ce que révèle le rapport d’une étude mesurant « l’Impact de la pandémie de Covid-19 sur les Très petites entreprises (TPE) et sur les Petites et moyennes entreprises (PME) » diligentée par l’Alliance pour la gestion des risques et la continuité des Activités (AGERCA). Cette étude a aussi permis de déceler que 30% des entreprises soit un total de 24 des 81 entreprises sont des TPE contre 70% soit 57 constituent des PME. Suivant que le nombre d’employés soit inférieur à 10 (TPE) et compris entre 10 et 250 (PME).

Parmi les 81 entreprises qui ont pris part à l’enquête, 72 soit 89% d’entre elles, estiment que la crise sanitaire de Covid-19 a eu un impact sur leurs activités tandis que 9 d’entre elles, soit 11% estiment le contraire. Ces entreprises sont issues pour la grande part du département de l’Ouest (19), plus précisément de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, de la commune de Delmas ; ainsi que du département de l’Artibonite (11), du Centre (10) et du Nord (10). 74 soit 91% des entreprises interrogées sont détentrices d’une patente délivrée par la Direction générale des Impôts (DGI), de même 56 d’entre elles, soit 69% sont enregistrées au ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI). De plus, pour le financement, 47 de ces entreprises soit 58% ont eu recourt à un emprunt afin de poursuivre leurs activités d’exploitation.

Le rapport d’étude réalisé par la firme Haïti efficace montre que les mesures de soutien annoncées par le gouvernement Haïtien en vue de diminuer l’impact de la crise sanitaire sur l’ensemble du territoire ont été nombreuses mais avec de piètres résultats. « Notamment, les données collectées auprès des 81 entreprises sujet à l’enquête montrent clairement que 98% des entreprises soit 79, affirment n’avoir reçu aucun soutien de la part du gouvernement Haïtien, alors que 2 entreprises soit 2% de l’effectif total déclarent avoir reçu un soutien du gouvernement. Ce qui montre l’absence du gouvernement en tant qu’entité de régulation à supporter les entreprises durant la crise de COVID-19.

« En termes de défis rencontrés, la crise sanitaire a eu un effet négatif sur l’activité des entreprises via les difficultés d’accès aux clients en raison de restrictions de mobilité ou de baisse de la demande (52%) ; de même que les difficultés d’accès aux clients en raison des restrictions de mobilité imposées par le gouvernement (56%) en raison aussi de l’augmentation du taux de change », soulignent les auteurs de l’étude dont les données ont été collectées entre la période comprise entre le 31 août et le 19 septembre 2020,.

Parmi les 72 entreprises frappées par la crise sanitaire, 76% d’entre elles estiment que la crise a eu un impact très élevé sur leurs activités, alors que 3% estiment que l’impact a été très faible. Peu nombreux ont été ceux qui n’ont pas ressenti les effets de la crise. Les conséquences négatives ont été aussi ressenties au niveau du fonctionnement des entre- prises. Car, la majorité d’entre elles ont déclaré avoir subi l’impact de la pandémie, ne fonctionnait pas totalement et non plus à pleine capacité. Ce qui a favorisé une baisse du niveau de trésorerie pour la plupart et une baisse du niveau de leur vente.

Les mesures adoptées pour atténuer l’impact de la crise a eu des effets négatifs tant au niveau des entreprises et de la société en général car, cela a entrainé des licenciements et des suspensions et ainsi augmentant le niveau de chômage dans l’économie (sur 2 099 employés, 142 individus ont été soit licenciés ou suspendus). Au regard de l’importance de l’impact de la Covid-19 sur l’activité de ces entreprises, les chefs d’entreprises ont formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement haïtien et de toutes autres autorités légales.

En effet, les principales attentes des chefs d’entreprises sont énumérées comme suit accompagné de la proportion de ceux qui ont fait les propositions : « accorder des prêts aux entreprises ou garanties de prêts (27%) ; prêts concessionnels ou garanties de prêts (54%) ; report de remboursement de prêt (période de grâce) (36%) ; subventions salariales partielles ou totales (70%) ; subvention pour le loyer ou les charges de services publics (67%) ; report pour le loyer (11%) ; formation et assistance technique pour les solutions commerciales numériques (48%) ; subvention pour les fournitures de produits, intrants, technologies ou services (48%) ; réductions d’impôts (63%) ; report des paiements d’impôts (20%).

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