Développement durable

Une cantine scolaire préparée à 100 % de produits locaux dans le Sud

4 minutes lecture

Des aliments secs tels que le riz, le maïs et le haricot local ainsi que des aliments frais comme la patate douce, l’igname, le mirliton, l’aubergine, le chou, la carotte, les épinards, ce sont ces aliments locaux que l’association de femmes KOFAKAD (Konbit Fanm Kaskad-Dibrèy) distribue aux 30 mille enfants bénéficiaires du Programme National de Cantines Scolaires (PNCS) dans le Sud. Selon ce qu’a fait savoir le directeur-pays du Programme alimentaire mondial (PAM) en Haïti, M. Jean-Martin Bauer, dans le Sud, le PNCS fourni une cantine préparée avec 100 % de produits locaux. Une initiative qui provient d’un programme pilote de cantine scolaire baptisé «Pwogram Peyi, Kantin Peyi» financé par le PAM et exécuté par le Bureau de nutrition et de développement (BND).

Dans le document de Politique et Stratégie Nationales de l’Alimentation Scolaire (PSNAS) 2024-2030 révisé et signé par le ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat, celui de l’agriculture, Bredy Charlot et de la santé, Alex Larsen, le 24 janvier 2024, le Programme National de Cantines Scolaires (PNCS) s’est donné comme objectif, entre autres, de faire l’achat de produits locaux pour les cantines avec notamment une inclusion croissante de produits locaux jusqu’à atteindre 100 % en 2030. Si dans le pays, 50 % des cantines scolaires sont approvisionnées en produits locaux, dans le département du Sud, l’objectif est atteint à 100%.

Selon le directeur-pays du PAM en Haïti, M. Jean-Martin Bauer, cet approvisionnement de 100% de produits locaux est ce qui fait sens pour le pays. «C’est dans la politique nationale d’Haïti, et nous voulons appuyer les objectifs du pays en nous alignant sur les priorités nationales qui mettent la cantine scolaire au cœur de leurs ambitions» a dit M. Jean-Martin Bauer.

Pour atteindre cet objectif dans le Sud, le PAM et le Bureau de nutrition et de développement (BND) travaillent de très près avec un regroupement de femmes du KOFAKAD situé à Torbeck, qui leur permet de disposer de produits locaux dans les cantines. «Cette structure de femmes organise l’achat et l’approvisionnement. Il y a des bénéfices pour les producteurs. Ils ont un marché garanti, car, ils peuvent écouler leurs produits par le biais des cantines» a déclaré le directeur-pays du PAM en Haïti. Selon lui, les enfants montrent plus d’appréciation pour les produits locaux, offrant une diversité dans les menus composés autrefois de riz importé. «Tous les jours, ils ont un plat différent», a poursuivi M. Bauer.

Selon Guerrier Louinel, responsable des achats des produits locaux pour KOFAKAD au programme de cantine scolaire, 200 producteurs leur fournissent les denrées dans tout le département. Ainsi, les membres de l’organisation font le tri et s’assurent de la qualité des produits avant de les apporter dans les cantines réparties dans tout le département. «Nous fournissons aux 99 écoles du programme 59,85 tonnes de produits secs (le riz local, le maïs et le hari- cot local) tous les mois et 79,75 tonnes de produits frais (la patate douce, l’igname, le mirliton, l’aubergine, le chou, la carotte, les épinards) chaque semaine» a informé le responsable des achats.

En cas de rareté ou d’insuffisance des produits chez les producteurs, Guerrier Louinel fait savoir qu’il s’approvisionne auprès des «Madan Sara» ou sur le marché local et s’oriente parfois même vers les marchés les plus reculés dans le département ou vers d’autres départements en vue de trouver des produits locaux à fournir aux cantines scolaires.

Le potentiel agricole du département du Sud a grandement contribué au fonctionnement de ce programme pilote implanté depuis 2015. En effet, ils arrivent à trouver et transporter facilement les denrées vers les écoles puisqu’elles sont produites au niveau du département. «Avant, il fallait les faire transporter à Port-au-Prince et de Port-au-Prince vers les Cayes. Ensuite, il faudrait un autre transport routier vers les écoles. C’était long et cher» a confié le directeur-pays du PAM en Haïti, arguant que pour le moment, ils arrivent à faire mieux avec les producteurs locaux.

À en croire le numéro un du PAM en Haïti, le programme fait vivre et revivre l’économie rurale par le biais des achats qu’il opère avec les coopérations et en termes d’impact, chaque producteur dispose de 800 dollars américains de plus en revenu net selon une étude de la commission des Nations Unis pour l’Amérique latine, a rapporté le directeur-pays du PAM en Haïti, Jean Martin Bauer.

DevHaiti

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *