Économie

Vers des perspectives optimistes pour l’économie d’Haïti

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Pour les deux prochains trimestres (de janvier à juin), plusieurs facteurs laissent augurer de perspectives relativement favorables à l’économie haïtienne. D’abord, les allocations prévues dans le budget 2022-2023 en faveur du secteur social, soit 30,6 milliards de gourdes. Lesdites allocations devraient contribuer à soutenir la consommation et ainsi réduire l’insécurité alimentaire. C’est ainsi que la Banque de la République d’Haïti (BRH) exprime ses perspectives optimistes dans sa Note de politique monétaire rendue publique au début du mois de février de cette année.

Ainsi, la Banque centrale projette que les crédits alloués aux dépenses d’investissement aideraient à la mise en place d’actions pour la relance du secteur agricole (6,04 milliards), la réalisation de projets dans le secteur des bâtiments et travaux publics (16,04 milliards de gourdes), le renforcement de la capacité des postes frontaliers et du contrôle douanier (302,2 millions de gourdes) dans le but de dégager plus de ressources locales pour financer des investissements essentiels à la croissance.

En outre, selon la BRH, ces initiatives pourraient être davantage renforcées par des ressources en provenance des bailleurs notamment le Fonds monétaire international (FMI) à travers le nouveau guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires de la facilité de crédit rapide (Food Shock Window – FSW).

Par Food shock Window, il faut entendre un nouveau guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires créé au titre des instruments de finance- ment d’urgence, la facilité de crédit rapide et l’instrument de financement rapide. Il fournira un accès supplémentaire aux pays qui ont des besoins urgents de financement de la balance des paiements et qui souffrent d’insécurité alimentaire aiguë à la suite d’un brusque choc sur les importations alimentaires ou d’un choc sur les exportations de céréales. Il reste- ra ouvert pendant un an.

En ce qui concerne les décisions de politique monétaire, au premier trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023, la Banque centrale a maintenu la posture adoptée au trimestre précédent afin d’atténuer l’impact de cet environnement adverse sur la stabilité macroéconomique. Tout en gardant le statu quo au niveau des taux directeurs et des coefficients de réserves obligatoires, elle a poursuivi sa politique de reprise de la liquidité excédentaire à travers les bons BRH.

Les taux d’intérêt sur les bons BRH sont restés inchangés, soit 6 %, 8 % et 11,5 % pour les maturités de 7, 28 et 91 jours respectivement ainsi que le taux de mise en pension de ces titres à 17 %. De même, les taux de réserves obligatoires sur les passifs en gourdes et en dollars ont été maintenus, respectivement à 40 % et 53 % pour les banques commerciales et 28,5 % et 41,5 % pour les banques d’épargne et de logement (BEL).

Cependant, l’encours des bons BRH est légèrement reparti à la hausse, passant de 800 millions en septembre à 900 millions de gourdes en décembre 2022, reflétant la baisse observée au niveau des souscriptions des banques commerciales aux certificats de trésorerie au cours de la période sous étude.

La Note de Politique monétaire informe parallèlement, dans l’objectif de soutenir l’offre de devises, que la Banque centrale est intervenue sur le marché des changes à hauteur de 11,3 millions de dollars américains, ce qui lui a aussi permis de stériliser plus de 1,34 milliard de gourdes de liquidité. Cependant, contrairement au trimestre précédent, les interventions de la banque centrale se sont soldées par des achats nets de 47,13 millions de dollars, un retournement qui vise à renforcer le coussin de réserves nettes de change dans une période caractérisée par l’augmentation saisonnière des transferts privés sans contrepartie.

Enfin, les obligations BRH ont continué de jouer pleinement leur rôle en contribuant à restreindre la demande de dollars aux fins de précaution. En effet, l’encours de ces titres a augmenté, passant de 5,57 milliards de gourdes en septembre 2022 à 7,7 milliards en décembre 2022.

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